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Ballade en
forêt
Une jeune femme brune à l'automne sonné,
Avance ses pas, sent sur chaque parcelle
L'étreinte chimérique s'évanouir, évasive
De lumière, par les fiers arbres, clairsemée
Sur le tapis en mue de la saison, où ses prunelles
Se perdent, recherchant un souffle, une rive
Mordorée, elle tente d'oublier l'obscurantisme,
D'ignorer le glacial, par vent "prêt à porter".
Elle se promène ainsi au clair de la forêt,
Lovée dans l'air étendu, se fait prisme
Des vérités silencieuses gisant sous l'éternité,
Elle se fond et se libère, en l'instant figé
Mais les nuages empourprent son horizon lunaire,
La cachent, l'assombrissent, sauf un filet d'éther,
La voilure de son tissu, lui sert de bouclier,
Elle devient le phare de son songe, presque grisée.
Les cieux à demi clos, dans sa robe stellaire
Protégée d'une autre couverture, d'un jaune parée,
En harmonie avec la nature, elle a déposé le fer,
Prête à rentrer dans le temple de l'hors temps étoilé
Elle bénit l'élan luminaire qui lui a donné des ailes,
Le cœur par sagesse l'empêche de se retourner,
De rester figé, malgré le ressentit de pureté,
Une partie d'âme assassine laisse à la brise cruelle.
Dans son spleen immaculé, inerte, sans consistance,
Sans doute, la main remoud, elle se fit à l'instinct,
Rosie, elle brise la statue du jugement et revoit, enfin !
Le fil depuis la source amour, va la suivre à l'essence
Elle poursuit ainsi sa ballade, du for soulagé,
S'ouvrant, voit son beau mirage peint d'espoir,
Chaleureuse malgré l'infiltration des gelées,
À ses pieds, le lac vert fait son au revoir...
Pascal Lamachère©
21 novembre 2003 |