Phœnix



Tel le Phœnix, je renais de mes cendres
Ce n’est ni à l’hiver ni en saison autre que le printemps
En ces jours resplendissants
Que l’Oiseau unique vient, lumineux, s’épandre

Immortalité et résurrection de l’âme
Feu des corps rouges qui enflamme

~
*~

Mon bel Oiseau sacré
Qui ne te nourrit que de rosée
Toi qui ramène les herbes odorantes
Le soleil, la joie, la vie trépidante
Ainsi, ramène-moi l’Amour
Dans ma saison, dans mes toujours


Toi qui marques les heures qui s’envolent
Conduis ses pas sûrs jusqu’à moi
Guide-Le dans la rectitude de ton vol
... Jusqu’aux premiers émois


Que ton chant harmonieux Le séduise
Dans les nouvelles clartés de la saison
Que son corps ne brûle et ne se brise
Qu’Il s’arrête sur mes rives, tel le Papillon


Oeuf primordial, Chrysalide des chrysalides
Qu’Il vienne goûter le nectar de mon amour
Goûter de mes fleurs les parfums humides
Dans le soir bleuissant de mon séjour


Qu’Il soit l’Amour écarlate de mes étés
De mes automnes, le Bonheur orangé
La Chaleur blanche de mes hivers
Ma Joie d’émeraude printanière


Qu’Il soit mon bel Oiseau empourpré
Que ses yeux, telles deux améthystes 
Me transportent jusqu’au ciel étoilé
Vallée de plénitude que plus rien jamais n’attriste

~
*~

J’aime l’Oiseau, car il porte ton nom, Amour !



Ode
18 mars 2004






                                Oiseau de feu



Oiseau multicolore
Enfant roi des nuées
Ton regard teinté d’or
Ne se ternit jamais


Gardien de nos espoirs
Et de nos renaissances
La dérive d’un soir
Au matin devient chance


Sentinelle des craintes
Tapies aux profondeurs
D’immenses labyrinthes
Tu apaises nos cœurs


Silencieux rapace
Enjôlé par le feu
Dont les flammes voraces
Brûlent au fond de tes yeux


Tu nous rends à la vie
A chaque amour perdu
Par la douce folie
De tes vols têtus


Tu t’enfuis du vivant
Puis  reviens en nos cieux
Tes ailes  déployant
Nos rêves audacieux


Oiseau de liberté
J’ai  cherché tant de fois
Tes yeux dans les brasiers
Et tu étais en moi


Renaissant de mes cendres
Pour mourir à nouveau
Vie gelée à cœur fendre
Chaleur du renouveau


Succession infinie
De nos renoncements
Tu nous insuffles vie
D’un simple battement 


           D'âme
            Pulsation timide
             Lueur diaphane
              Vie chrysalide



Que tout encore s'embrase 
Avant les infinis
                      Une dernière extase
                       Un dernier incendie
                        Un amour un sourire
                         Un baiser une ivresse
                          Un bonheur un soupir
                           Un mot une caresse
                                                Que tout encore s'embrase
                                                 Avant d'être détruit




Régine Foucault©
19 mars 2004






Dans la ruelle des ombres



« Ces jours d’été tout se meurt, tout s’efface,
Jusqu’au flamboyant Phœnix dans la glace… »



Dans la ruelle des ombres, la charpente
Égoutte toutes les perles de lumière,
Des petites étoiles gravitent dans l'air,
La mélopée des éveillés se fait fuyante.



Dans la ruelle des ombres, les possibles
Passent. De la bouche d'âme, sans un cri,
Les ondes du feu sacré, sur le parvis,
S'épanchent, s'endorment, proches de l'inaudible.



Dans la ruelle des ombres, le grand filtre
Tente d'officier, mais, le souffle lourd
Reste comme une gravure, où, malgré le jour,
S'effacent tous les cieux... et le corps fait la mitre.



Dans la ruelle des ombres, le rêveur
Voit passer le sourire de nature, sa muse
Par terre égratignée, assouplie sa ruse,
Le rayon déchausse les maux désenchanteurs.



Dans la ruelle des ombres, les… inspirent
Reprennent vie, ô ! grâce des élans !... 
Marasmes saisonniers se perdent au sang
Passionnel de nos cœurs qui s’en vont s’assoupir…



« Pour renaître la nuit au bonheur
Du regard de nos éternelles heures ! »



P
ascal Lamachère©
Mars 2004






« J'aime l'oiseau parce qu'il sait ton nom.
J'aime le ciel parce qu'il est dans tes yeux.» 

                                   Pierre Perret


Version I



J'AIME entendre les bruits, le soir dans la forêt

L'OISEAU quitte son nid dans le trou d'une souche, 
PARCE QU'il doit chasser jusqu'au bord de l'orée 
IL vole sur la nuit, car son instinct farouche
SAIT qu'il doit assurer le repas pour sa couche.
TON patronyme est beau, traqueur invétéré :
NOM digne et solennel, quand le soleil se couche !

J'AIME entendre les bruits, le soir dans la forêt

LE grand cervidé sort, quand dans le soir sans mouche, 
CIEL et brumes ne font qu'une parfaite couche.
PARCE QU'il doit veiller sur son clan préféré,
IL se montre en vrai mâle, et son pas resserré
EST celui d'un grand roi dont la voix effarouche
DANS son poitrail, ce son naît, mûrit, puis débouche.
TES brames sont si forts qu'ils laissent apeurer :
YEUX craintifs d'une biche en peur dans un fourré !

                                          ~*~

Version II 



J'AIME sentir le vent passer dans tes cheveux.

L'OISEAU roucoule en paix près de sa tourterelle,
PARCE QU'il l'aime fort en clamant ses aveux.
IL chante son amour, car son instinct fidèle
SAIT qu'à chaque moment, ils partagent leurs vœux.
TON prénom est divin, toi que mon esprit veut :
NOM combien beau pour moi, car tu es la plus belle !

J'AIME sentir le vent passer dans tes cheveux.

LE souffle passe et fond dans l'azur qu'il modèle,
CIEL toujours dégagé, sans ombre ou désaveu.
PARCE QU'il est léger, je sais qu'il m'interpelle,
IL décoiffe ta nuque, et ma main trop charnelle,
EST dans tes longs cheveux pour nous rendre nerveux
DANS ton âme, je lis, des mots bien trop verveux.
TES regards sont troublants dans mon cœur qui chancelle :
YEUX tendres et profonds quand ton amour m'appelle !



Robert Bonnefoy©
22 mars 2004






DOUBLE "JE"
" P H O E N I X "



Sur notre belle planète bleue,
La VIE n'a jamais cessé d'être,
Emportée par l'eau et le feu,
Mais toujours là, prête à renaître.


Chaque jour de nouveaux Phœnix
Prennent une autre forme de VIE,
Venue d'un relais, d'un point fixe,
Braise d'un bûcher, endormie.


Sur cette terre où je vis "deux",
Limon d'argile, essence divine,
Nous jouons tous un double jeu,
Là où le hasard nous destine.


Phœnix était là, avant nous.
Le mythe continue sa route.
Monde de sages, monde de fous,
Mais la VIE ne fait aucun doute.


A mon arrivée printanière,
L'oiseau de VIE a pris ma forme.
Aujourd'hui, demain comme hier,
Sans cesse la VIE me transforme.


Et chaque jour, à mon réveil,
Limité dans l'espace et le temps,
Je goûte ce don de VIE vermeil
Qui m'habite si fort un moment.


Passerai le relais un jour,
Ce double "je" qui me passionne.
De mes cendres renaîtra l'Amour,
La VIE est plus qu'une personne.



Pierfetz © 
2004 












« Phœnix » de Deborah Kane©



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