Sonate en D’O majeur



J’ai voulu fuir au bout de toi
Une fugue, une fuite
Au bout de mon âme
Une fugue en D’O majeur


J’ai fugué vers des contrées accueillantes
Vers mes grandes eaux, vers mes rapides
Tu es là, toujours là en moi
En périodes successives, lentes, rapides, lentes
Allegro, andante, allegro
In vivo


Une Sonate
Toi, ma Sonate
Ma Sonate en D'O majeur


Ton violon joue dans ma tête
Éveille le désir en mon corps


Ma Sonate printanière


Ma Musique, comme l’éclair de l’orage
Comme les stigmates de l’amour
Comme tempêtes de rêves
Comme le bleu de la nuit
Comme abîme du désir
Comme feu d’horizon


Brûlante comme l’attente
Tu fais tourner mon âme
Sous l’aile de l’archet


Je te vois avancer 
Tel l’Oiseau bleu
Dans le silence ensorcelé
De mon fleuve complice
Vision de joie, d’éternité
Je goûte le sel de mes larmes
Tel un baume à mon âme
Telle l’essence du dictame


Ma Sonate espérée


Je te vois approcher sur les ailes du vent
Pourras-tu vaincre l’imaginaire qui m’habite
De mon enfance, de mon âge qui me surprend
À trouver que rien ne va assez vite
Il y a tellement de temps
Que je t’attends


Ma Sonate tant aimée



Ode© 
26 mars 2004







Sonate volatile



Je ne suis pas être de chair
Ni de sang
Mais une pression légère
Sur le temps



Je nais des doigts fragiles du
Musicien
Vibrant sous la soie ingénue
De ses mains


Petite brise de printemps
Allegro
Je m’évapore brusquement
In peto


Quand le soir revêt ses langueurs
Lentement 
Je m’insinue entre les heures
Du cadran


Je me glisse dans tes pensées
Émotion
Je suis une note échappée 
D’un violon


Quand la sonate s’interrompt
Je m’enfuis
Et j’abandonne ton giron
Plus de bruit


Fille éphémère d’un couplet 
Presque rien
Je m'exalte dès que l’archet
Va et vient


Ma vie se brise au son brutal
Du coffret
Qui se referme inamical
Couperet 


Je ne suis pas être de chair
Ni de sang
Mais une pression légère
Sur le temps



Régine Foucault©
28 mars 2004







SONATINE



Un beau jour naquit Sonatine.
Elle jouait très modestement
Et semblait alors enfantine,
L'archet grattait injustement .


Les années ont passé si vite
Que je ne l'ai pas vu grandir.
Premier violon elle m'invite;
Un concerto pour m'éblouir.


C'est la séduction du jeune âge,
Celle des printemps enchanteurs,
Mais l'Amour n'aime pas les partages,
Les grands orchestres et les chœurs. 


Avec le temps on se disperse
Et, un jour, on rentre chez soi.
L'alcôve est plus douce, moins perverse,
Le monde ne fait plus la loi.


La sonate se fait plus discrète,
La passion se partage à deux
Et je la garde bien secrète,
Nos accords semblent silencieux.


Sur lit, nos violons amoureux
Guettent, pendus à leurs crochets,
Mon amour, comme aux jours heureux,
Les bras magiques de nos archets.


Ne restons pas muets ma belle
Endormis comme de vieux amants
Attendant la vie éternelle,
Jouons cette sonate maintenant!



Pierfetz
©
Printemps2004







Symphonie printanière



Les vibrations donnent des couleurs,
Les cordes des couleurs chantonnent,
Une mélodie chatoyante en chœur
Avec le silence des temps mornes.

La langueur du tempo passe enjouée,
Ostensiblement s'immisce les crins,
Nos violons se sont ainsi accordés,
Pour le printemps léger sur le chemin.

Sous et sur les draps tout immaculés,
S'est pointé le souffle du vert,
Le baume de son feu nous a entouré,
Les cieux de songe repeignent la mer.

A travers la fenêtre, tu te montres, fleur
S'efface le spleen hivernal,
S'harmonise, roucoule le cristal,
Sur les murs s'écume la douceur.

La vie dans toute sa flamboyance
S'agite, se pose, s'épanche, s'envole,
Nos corps se rencontrent, se font obole,
Nos âmes consomment la divine essence.



Pascal Lamachère©
Avril 2004









« Sonate » de Claude Gaveau©




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