La
déesse des songes
Depuis que l'obscurité
S'est tapie de lumière
Chaque matinée de lune
Une déesse émerge du drapé,
Elle met un point d'altière
À compter les célestes dunes,
À l'aide de sa harpe,
De ses mots touchés,
Sur les cordes, glissés,
En mémoire de l'escarpe
De son cœur, évaporé.
Leur histoire, une tragédie,
Dans la nuit de la nuit,
Son amant était parti,
Happé par le réveil de vie,
Les séparant à tout jamais...
En effet, bien funeste fut le fait,
Alors que la passion les forgeait,
Que l'or du feu, le diamant des univers,
Ne pouvait atteindre l'éclat étoilé
De leur amour qui en tous lieux s'écumait,
Les graines du temps prenant chair
Avaient eu raison de leur bonheur partagé,
Le bel apollon ailleurs avait été appelé,
Sans aucun espoir de retrouvailles.
Dès lors,
En attendant
La fin des temps,
Acceptant son sort
Seulement avec compensation,
La déesse s'est engagée
Dans l'orchestre de la création,
De la harpe jouant,
Au songe donnant sang
Sur les marches de fortune
Alloués les jours de lune,
Où sur son épaule, vient se poser
Le souvenir de son compagnon d'éternité.
Dès lors,
Les fils d'éther couvent,
Et elle se retrouve
En sa chimérique contrée,
Spleen du for,
Chaque matinée de lune,
Les rêves à éveiller
En jouant avec les cordes
Des fils incarnés.
Les poussières d'étoiles
Transmettent l'exorde
Aux âmes de la toile,
La suite étant à songer...
Pascal
Lamachère©
2 février 2004 |
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