Quête



Homme, vas-tu jusqu’à tenter de tuer le soleil
N’as-tu donc pas fait assez de mal à la Nature ?
Ne La sais-tu donc pas ?
Reviens à Elle, sinon c’est Elle qui te tuera 


Homme, devant ton impuissance à te réaliser
Ne t’en prends pas à Elle
Mais bien à ton aveuglement, c’est écrit et doit naître
L’harmonie entre toi et Elle


Homme, tu n’es que tombé sur le chemin de ta quête
Relève-toi et écoute la Beauté
Regarde-La, embrasse-La avec les lèvres de ton cœur
Elle t’ouvrira ses bras


Homme, déploie tes ailes
Envole-toi les mains nus
Et l’âme tendue
Qu’elle monte vers le ciel



Homme, dès lors tu comprendras l’Amour
Tu comprendras le partage
En ta quête d’absolu
Tu renaîtras, en paix... Homme !



Ode©
6 janvier 2004




Flèche mortelle



Que cherches tu dans cette nuit
Plus rien ne va 
Plus rien ne vit
Que cherches tu dans cette nuit

***

Tu as tendu ton arc
Ta flèche a blessé l’univers
Le soleil en porte une marque
Dont l’ombre s’étend sur la terre

Avant j’avais le beau matin
Le bleu du ciel les chants d’oiseaux
Avant j’avais là dans ma main
La rosée et ses perles d’eau

Tu as détruit le dernier feu
Éteint sa superbe lumière
Le crépuscule se fait bleu
Bleu comme en manque d’air

Un peu d'amour aurait suffi
A l’écrin délicat du jour
Pour embraser ces infinis
Dont tu ignores les contours

Sur ton corps nu et si bien fait
Tu aurais senti la caresse
Le souffle chaud du vent d’été
T’aurait prodigué son ivresse

Ton regard est bleu comme mer
Fenêtre ouverte sur ton âme
Pour son bonheur la douce Terre
T’aurait ouvert son sésame

Son paradis 

Mais toi…

Toi…

*** 

Tu as tué Terre et Merveille
Pour les beaux yeux d’une ensorcelle
Qui voulait voler le soleil
Et le garder rien que pour elle 
Tu as tué Terre et Merveille

Tu as lancé ta flèche au ciel
En oubliant dans ta folie
En oubliant pauvre mortel
Qu’ainsi tu détruirais la vie
Tu as lancé ta flèche au ciel 


Régine Foucault©
6 janvier 2004




Hyperion


Sculpture charnelle, force essentielle,
Campé là-haut sur son rocher,
L'athlète bande son arc, en ciel.
Quelle cible sa flèche va chercher ? 


Un oiseau perdu dans l'azur ?
Un fantasme né dans les nuages ?
L'amour fou d'une belle aventure ?
L'envoi caché dans un message ? 


Chasseur ou guerrier sanguinaire,
En quête d'un amour impossible,
Rêveur de cibles imaginaires,
En recherche de l'inaccessible. 


Peu importe l'arbalétrier.
L'important est surtout la flèche,
Geste d'amour ou meurtrier,
Aurore, rosée ou terre sèche. 

~~*~~

J'aurais aimé être l'archer
Cupidon sorti de sa toile,
Fixer la pomme sans l'arracher,
Effleurer le cœur d'une étoile! 


Être une flèche dans la vie,
Celle qui montre les chemins,
Peu importe si on m'oublie
Sur les routes des lendemains.



Pierfetz © 2004 




Dans l'Ombre 


Alors que l'ombre 
sur le pas fait le monde
et que les dieux à la fenêtre 
sentant venir ces temps indéfinis 
laissent dans la nuit, 
couler la tempête...

Alors 
que l'orbe obscur 
glisse lentement dans le temps,
l'ancien 
d'une époque lointaine
mille fois mort, 
disparu et revenu
soupèse le ciel et la nuit...

Sous les arcanes sombres
au milieu de ce regard insoumis
contemplant l'orbe, l'obscur, la tempête,
germe un sourire 
le sage
savoir d'une semence 
d'un devenir inavoué... 

Que vienne l'orage
que viennent les eaux du ciel
les feux de tous les horizons
Qu'ils viennent 
et qu'ils saccagent
ce doux temps de miel, 
et ces fleurs à l'horizon
l’espérance des dieux du ciel
et la terre et le feu et la fougue et la mer et la raison.

Que vienne l'orage la folie l'irraison...
au milieu de cette ardeur sauvage
est le germe
d'une autre saison....
un geste sans terme 
ni condition...
et celui qui sourit
disparaîtra dans l'orage 
pour l'avoir reconnu sans rémission...

La tempête laisse disparaître 
mourir.. renaître, 
sage
l'indigo 
la pourpre du ciel
ne tremble ni ne se soumet
et déferlant des abîmes
l'inferno 
referme sur l'univers son étreinte...
avec lui est disparu le sage...
et les dieux attendent la fin de l'orage

Trois jours, 
cent ans,
mille ères sont passées,
les dieux se sont endormis sur leurs couches
et le vent
qui fait rage
contemple leurs folies délaissées...

Aux creux de lui, 
naît un souffle 
se pourrait-il ?
Plus loin encore dans le gouffre
au cœur du silence 
qui germe et s'enfuit 
se peut-il ?

Ou est-ce l'absence ?
sans bruit...
au milieu de la nuit
sans un cri,
viendrait de naître 
là-bas 
la vie...

Sans maître
lentement sans éclats...
renouant d'un cycle lointain
d'un savoir que l'on croyait incertain,
voila
est cela ?

Au creux du vent qui fait rage
ou est-ce l'absence ?
l'enfer ne se sait plus d'âge
a-t-elle encore souvenance...

Au creux du vent
qui fait rage
là où il est silence
de ses pas courant sur le sable 
il...
non c'était lui
alors qu'il courrait dans les dunes de la plage 
l'océan était inénarrable
et roulant ces vagues dans l'obscur de la nuit
jusqu'aux rives où rien ne reluit
sauf le vert qui roule avec elle et s'enfuit...

C'EST LA VIE !

la couleur qui hurle dans l'océan

C'EST LA VIE !

la mousse qui vient s'éteindre sur la plage
laissant là 
un éclat de rouille de vert et qui reluit

C'EST LA VIE !

et dans l'immense
loin de tous les sages
insouciant des dieux 
et de leurs ramages 
elle la vie 
sourit...

Elle s'avance en silence
elle est là 
elle est ici....
elle court elle aussi elle grandi
regarder comme la flamme brille au fond de sa lueur
regarder comme le ciel tremble et s'apeure
une étincelle a suffi
cosmos au monde infini
le voilà
il est le ciel 
il est le tremble 
il est la lumière 
le soleil enfin 
le gouffre rajeunit
l'histoire peut enfin reprendre
il a donné à Prométhée son ami
le premier rayon de vie...

Le vent rage 
dans sa course folle 
il va ou l'enfer croyait encore avoir hommage 
et le néant L'ENFER reçoit ce coureur qui a emporté les mondes 
mais est vieux l'enfer, le chaos, l'innommé
le sombre ,
et écoutant ce bateleur qui va chavirant d'un gouffre à un autre 
il a dans le regard
le souvenir de 
l'autre 
qu'il avait écrasé sagace dans son jeune âge
Ouranos aux gouffres incarnés
et dans ses yeux défilent les âges et les innommés
les mondes, les obscurs, les adages,
et loin derrière la pupille dans l'âme de la lumière 
qui réjouit la conscience est 
l'Ancien des Âges 
qui sourit ...

Oh! Horreur... est le cri
et se voile le visage lui chaos, le néant 
car du gouffre de son étreinte 
où il a étouffé l'Univers ...

Une lumière a trouvé son chemin... 
le feu sacré constructeur de monde
l'étincelle mirifique
l'ardeur oh! combien passionné du joueur 
qui sème dans la nuit son irrésistible folie
son engrenage de devenir
qui comme le cristal hirsute 
gonfle dans la trame de son hérédité...
l'Univers naîtra de son pas...

Dans le gouffre sombre où bat le vent 
et la tempête 
il n'est plus le seul qui hurle
le non-être grince et gémit
là où est-elle ? 
il peut encore l'étreindre
oh! le croit-il 
mais son âge le bouleverse 
terrassé par son ampleur 
emporté par sa haine et son ardeur 
il s'écroule étrange insoluble
dans la marre que la vie lui avait offert pour son anniversaire...

Peut-il éteindre cette vie 
déjà celle-ci se disperse se propage se répand grandit
et le sentant bien 
lui le non né 
lui le reste de l'innommé 
lui la nuit sans retour 
l'oubli éternel
lui 
la vague qui ne revient 
le cosmos refermé 
les ténèbres victorieuses, 
lui le sait que cette vie le tue...
comme un essaim elle le dévore
et dans le sourd le gouffre le non dit 
le silence des éternités 
alors que les dieux dorment encore
rêvant à des éternités bleues 
lentement la vie digère l'ombre pour en faire de la lumière...

Le temps court
le vent qui le suit le surveille
et regarde comment celle-ci s'y prend 
Veux-tu une partie de vent, 
comme un enfant curieux qui démonte l'univers 
le vent tend son doigt à l'hémisphère

Oui elle prendra là du vent
encore quelques gouttes de mer
un bout d'océan
il rit 
une montagne 
Si...
quelques éclairs
oui,
l'âme oiseau d'un sourire lui revient
et encore 
un ciel
si !
des étoiles
oui des univers 
si... si...
il s'emporte et rit

Chut !!!
ils dorment encore
ah ! comme il est heureux l'enfant qui sourit 
comme le vent au milieu de la vie 
comme le geste emporté loin si loin d'ici, 
comme suit la vie....
un peu de vent ?
un orage ? 
chut !!! 
ils sont si petits
le vent sourit comme le large, 
la vie qui joue, danse, fluctue, nage
s'invente triche court sourit 
repart de plus belle 
derrière le vent et le temps qui ne suit plus 

Elle devant 
ici de là semant 
son ciel et ses amants 
emporté valsant comme une timbale 
dans l'orchestre des infinis tonitruants
le fleur de l'aurore 
la douce issue des printemps ravis 
a trouvé une montagne 
une anse, une baie 
une plage au pied d'un monde 
ou le vent géant s'assit...

Quoi d'autre une pluie de météorites
si !
un coup de vent solaire
mais il n'y a pas de soleil ici
mais il y a l'étoile...
qui luit
une étoile 
un banc de sirène et de nuée
le souffle de l'étoile bleue
un peu d'hydrogène
si !
si ...
un peu d'incandescence d'étoile 
et le feu que lui tend...

Le vent s'est tue...

La main 
la lumière de l'ancien du regard 
l'enfant lointain des âges 
sage étincelle perdue dans le lointain 
montant sa coque au milieu des dérives
accoste là soudain, enfin,
tenant une flamme dans sa main

Comme un lotus dans d'autres âges
la mer se levant animée d'un souffle 
qui traverse les lointains, 
les jours les absences les lendemains
comme une fleur nacrée 
comme la pupille pétillante de l'aube 
l'œil du faucon des songes
la mer, la vivante, la vie 
sans autres apparats que celle de l'amante 
vient tendre son cœur 
au feu secret que titan enfant du souvenir a ravi...
et le porter comme le ciel en sa couche 
ou dormante comme une mère aimante
elle naîtra luxuriante 
sur ces terres ou à genoux le vent la convié...

Le vent toujours à genoux 
contemple la tempête qui chambranle la vie
le feu, le dernier geste du néant 
qui rejette ce prince 
la souvenance l'œil de l'ancien
la flamme germée d'un savoir 
d'un sourire d'un devenir d'une mort, 
porté par le rêve souverain 
d'une ancienne errance....
enfin retrouve son lieu, 
le feu sacré des lointaines offrandes
des attentes infinies 
et des espérances délirantes 
au bout des nuits insondables.
qu'accueille enfin ce phénix
flamme tremblante 
où la vie s'abreuve étincelante grandit croit et meurt... 
brasier infini d’ombres et de lumières 
d'où elle renaît éclatante 
auréolé de ciel et de dormantes
d'étoile et déesses qui comme les pétales d'une fleur 
s'ouvrent exhalent naissent 
à chacun de ses soupirs...

Sous la voûte 
où les dieux encore endormis songent 
et se bercent dans leurs rêves
elle
tirant du sort incertain 
de toutes les ramifications de l'univers 
qui se lisse en elle au milieu d'une étincelle,
grandit et se mélange aux infinis...

Elle est...
le pourpre de la nuit s'est incliné
les fantômes des gouffres fuient
inlassable grandiose elle trame
là-bas dans le giron des enfers qu'elle a consommés 
est l'ancien sourire
le prince immaculé 
le dieu inachevé...
l'antique savoir d'une errance lointaine
qui l'a appelé qui l'a reconnu...
et dans sa nuit.
elle l'insondable 
la vie,
l'a embrassé 
et de ce long et éternel baiser 
est né son prince 
son devenir 
son enfant, ses fils, son rêve

Un souffle encore, un alizé ?
non un vent stellaire
le vent son amant son enfant la poursuit de ses assiduités 
et elle contemple l'éternité sans broncher...

La vie...
les dieux endormis ne savent encore qu'elle les nourrit..
et dans ces yeux brille la même flamme, le même feu
ce savoir 
fils du destin d'une lointaine errance.....
mais peu importe
elle est 
la vie...

Belle régnante et triomphante
au milieu du rire du vent
de la pourpre du ciel 
et de l'infini
elle fille d'un rêve

Elle est...
La vie...
soit...
le temps que je me réveille 
et que je t'étreigne au milieu des infinis...

Yves Drolet©
10 janvier 2004




L’Archer Astral


Le poète tout nu, demande à la nature,
A la lune, au soleil, aux astres dans les cieux,
Assis sur son rocher, sauvage et montagneux,
Le pourquoi de sa vie et de sa conjoncture. 

Sa demande n’aura que réponse muette, 
Car le dieux de l’Olympe ont depuis très longtemps,
Cessé de s’occuper de tous les habitants,
Qui plongent dans le sang, cette vieille planète.

Le poète, pourtant, prend son arc et sa flèche,
Pour envoyer aux cieux un dernier plaidoyer,
Et demander à Mars de ne pas foudroyer,
L’innocente colombe avec l’aigle qui pèche.

Il s’arrête, entouré d’une étrange lumière,
Il découvre sa place aux confins du Cosmos,
Quand Sélène s’endort entre le bras d’Hélios,
Il entrevoit, venir la nouvelle frontière.

Cambré sur son rocher, Ouranos le regarde,
Il étale à ses pieds un horizon d’azur,
Mais lui montre, par contre, un incertain futur,
Si la sagesse meurt par l’homme et sa mégarde.


Christian Cally©
12 Janvier 2004





Paix


Pourquoi ton glaive
pointe-t-il vers mon cœur
pourquoi ta haine
fait flèche de ta douleur

Pourquoi mes rêves
meurent-ils de tes victoires
pourquoi tes ombres
endeuillent mes espoirs

Faisons la trêve
que je te dise : je t'aime
toi, mon frère


Éloix
01/2004




Le loup de la lune



Il errait aux confins de sa terre,
Une terre de pierre et d'air,
A la recherche d'une quête,
D'un sens, jusqu'à la crête

Ni la nuit, ni le jour, rideau
Du temps hors du cycle,
Une malédiction du très haut,
Le faisait des abysses le bernicle

Il, c'était "l'endormi", loup de la lune,
Sa soif de lumière était devenue si forte,
Que son appel, les célestes lagunes,
Atteignit, là où reposent les âmes mortes

Du remous sortit une étrange fée,
Qui d'un coup vient le toucher,
Le transformant en homme archer,
Archer de lumière, du feu le nocher

Le pouvoir solaire au bout de son arc,
Il s'avança au sommet, 
En mire la face cachée,
Puis se courba, en position d'attaque...

Espérant percer, toucher et voir,
Espérant s'allonger 
Au voile d'éternité,
Espérant l'amour en arrosoir...

Il s'appliqua, tira la corde, prêt à décocher,
Son dernier sursaut,
L'impossible au rabot,
Et il lâcha... le loup de la lune s'est éveillé...

Pascal Lamachère©
13 janvier 2004




Chute d'Hyperion de Siudmak©


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