MA Parkes© « Morning »





Le Rituel


Pourquoi dormir au petit matin
Pourquoi vivre au petit matin
Les chats vivent, mon amour meurt
De la vérité est-ce l’heure ?

Pourquoi ne trouvai-je pas grâce à ses yeux ?
Ne suis-je donc pas belle ?
Si je ne peux m'envoler, pourquoi ai-je des ailes ?
Pourquoi ?

~*~

Je suis de la première nichée
Ève ma sœur pourquoi m’avoir ainsi trompée
Pourquoi ?

~*~

Tout me dit que je suis femme
Amante et aimante, une flamme
Mais je n’ai pas croqué la pomme 
Je suis amoureuse que d’un homme
Invincible
Invisible
Amoureuse

Et je vous regarde, les chats
C’est mon matin, les chats
Mon matin des rituels
Mon matin des ritournelles

De mes encens qui brûlent
Comme de mes entrailles qui hurlent
Je viens, je deviens
Celle qui est, demain

Les chats vous me dites
Que je suis aujourd’hui maudite
Dans cette Pentecôte de mai
Les Esprits me rendent-ils la monnaie 

Du prix que je paie
Des souffrances que j’ai, que j’ai
Sentira-t-il le fumet
Ah ! la douleur que j’ai, que j’ai

~*~

Que ces essences partent vers lui
Que les odeurs troublent ses nuits
Pendant que mon jour s’éveille
Et que mes mystères veillent

Je le veux amoureux, malheureux
Comme je le suis
Ah ! mes dieux
Rendez-le moi soumis

Je suis la prêtresse
De ces lieux
Je suis la maîtresse
Et je le veux

Soumis
Il gémit
Me voilà forte
Je tremblote

Il est là 
Devant moi
Tel un géant
Dans la fumée, tel un ruban

Et je souffle
Souffle
De mes ailes
Sortent des hirondelles

Elles feront mon printemps
Mon mois de mai
Mon amant
Est entourloupé

Allez les chats
Le rituel est terminé !



Ode
14 décembre 2003




Vestale aux chats


C’était au soir déjà venu
Au bord du lac où je dormais 
L’été caressait ma peau nue
Le souffle du vent me berçait


L’endroit me semblait familier
Et les effluves étaient troublantes
L’encens doucement exhalait 
Des fragrances hallucinantes

Était-ce une divinité
Assise en mon imaginaire
Ses chats dormaient dans mes pensées
Juste derrière mes paupières

J’ai vu ses ailes déployées
Sa posture était triste et belle
De sa main blanche elle caressait
Un chat qui se collait à elle 

Grande prêtresse de mes songes
Voici l’heure de l’ultime offrande
... Dis-moi tout était-il mensonge
Dis-moi je t’en fais la demande ...

Le chat noir lève alors la tête
Vers les fumées de l’encensoir
Et ses deux grands yeux de prophète
Déchiffrent les volutes noires

... Alors tout était-il mensonge ?...

Seul le silence au lac profond
Où je m’étais belle assoupie
Seul le silence me répond
Trembleur au bord de l’infini

Comment différencier vraiment
Ce que l’on vit ce que l’on croit
Le rêve est vie tout simplement
Si l’on ne se réveille pas 



R
égine Foucault©
Décembre 2003




Les trois Parques


Assise sur boîte de Pandore,
Divine Parque hume l'encens:
Volutes de vie et de mort,
Eternelle offrande en suspens.


Elles étaient trois divinités,
Aussi envoûtantes que félines.
Naissance, vie et mort invitées,
J'ai préfèré la plus câline.


Malgré ses ailes bien dressées,
Elle est là suspendue au temps,
Un temps fort de ma vie passée,
Quand les chats ronronnent un instant !


Quand l'astre d'or se couchera,
Tout ce petit monde en sommeil
Me reprendra toutes ses merveilles
Et mon rêve s'évanouira.


Elles étaient trois divinités,
Aussi sournoises que félines,
Naissance, vie et mort, déités.
La dernière m'est plus sibylline.


Pierfetz©

Décembre 2003





La déesse des chats

L'esprit félin, vagabonde,
Se détache l'esprit rêveur,
L'esprit du songe se sonde,
L'esprit sondé est au coeur

Du paradis des chats,
Des chats noirs et blancs,
Gardés sur l'autel de l'avant,
Reflets de l'âme, de la voie

Leur ange par ses caresses
Les apaise, éveille leurs sens,
Sa douceur ingénue est sa puissance,
Amène le ronronnement de l'ivresse

L'autel de marbre et de tendresse,
Devient le lieu où la belle ailée
Sans aucun apparat va veiller,
Prier pour sauver l'enchanteresse

Dans les vapeurs qui s'envolent,
Brûle le mal, graine d'espoir en obole,
D'être écouté d'un peu plus haut,
Au sein des étoiles du renouveau

Les chats ont neuf vies, neuf chances
D'achever le cycle, d'atteindre le repos,
En attendant, la déesse apaise leurs maux,
Aux nues, offre de sa divine essence...

Pascal Lamachère©
Décembre 2003




Au sommet de la nuit

Au sommet de la nuit
là où le jour se voile
des ailes d'un ange
dorment encore
enchâssés dans les rives de leur rêves
les chats veilleurs
des temples anciens...

Dans la volute d’un dernier songe
aux derniers relents de l'ombre
alors que cette dernière
s'étiole à la venue de la première lueur
et sans s'offusquer se retire d'un pas lent
laissant derrière elle
planer dans l'air
l'odeur suave du mystère...

Sera-t-il ce jour ?

S'étirant comme on se vautre
dans sa chaude couche de sommeil
contemplant l'ultime volute de la nuit
l'on poursuit encore
la dernière chimère,
s'étirant plus loin
pour recueillir chaque goutte de vitalité
Qui germe dans le geste

de se tendre
de s'étendre,
de se tirer de l'obscurité,
de s'amener à la lumière
fomentée par la sève sanguine
qui pousse au jour...
et extrait de la nuit les rayons d'or
que l'ange soutire de l'astre bénit...

il sera ce matin !

la lumière a poudré la nature...
et du ciel
ce matin
l'ange majestueux
vient nous réconforter dès l'éveil.

Il sera ce jour !

Dans sa douce caresse
alors que l’aube s'étire encore
et que l'aurore assidûment refait le monde
détricotant les fantômes
les peurs
et les ombres
pour découvrir
les féeriques bouquets de lueurs naissantes


elle, qui recoud le monde
avec un rayon de soleil..
et entache d'espérance
les milieux obscurs
laissé au milieu de la trame
dans la passation des pouvoirs
entre le jour et la nuit...

il sera ce jour !

dans les coulisses de l'ombre
et de la lumière
la ou se glisse sévères
les idées et les songes
là où la vie reprend son vêtement
de chat et d'homme
l’ange portier de l'incertain
se tient en charnière
dans les échancrures
d'obscur et de monde
alors que la conscience s'éveille à peine
dans les relents en échos
de la plaine
ou dormait encore
indéfinis les morceaux d’elle-même...


caché dans la lumière venante
l'ange univers la-bas sonne les matines
et dans le cloître
Les moines univers
dans leurs robres de bure brune
répondent à l’appel...

il y aura un jour

la conscience réinvente sa forme
elle, vous, moi,
nous qui avons été les chats des antiques palais
et des temples anciens
nous revenons à nos aires
contempler en toute lumière
les lieux sacrés que nous sommes devenus...
humain d'infortune et de naguère
humain du lointain du futur et du rêve

ce sera ce jour...
le sommeil a quitté nos demeures
et entré dans les transes profondes
il veillera dans le silence
à l'inconscience...
l'être obscur des nuits d’avant les naissances...

nous sommes nés, enfin, à la lumière
il sera ce jour
éclatant dans l'univers...


Yves Drolet
20 décembre 2003


 






 

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