Lumière sur ma ville



Il fait lumière sur ma ville
Et l'homme resplendit...

Il fait lumière sur ma ville
Enneigée, sombre le ciel
Est venu à sa rencontre
Et les hommes 
Courbés sous l'azur
Offrent au ciel 
Le feu que l'on sème de nos gestes 
Le flambeau qui se lève de mon cœur 

Il fait lumière dans ma ville
Le ciel reluit 
Sous la Pentecôte de nos cris 
Qui brisent le silence
Et enfin les hommes affaiblis 
Sourient...

Il fait lumière dans ma ville
Et j'ose un pas dans la neige enflammée
Porté vers les autres 
Le goût de l'hiver reverdi

Il fait lumière 
Viens mon chien
Allons à la conquête du pays,
La rue est belle le sang refleuri 
Allons reconquérir le ciel 
Relever les âmes meurtries...

Il fait lumière 
Et ma ville 
Relève la nuit
Viens mon chien
La dame est belle 
Et la ville enfin resplendit
Aux cœurs des hommes 
De nouveau se ravive la vie.

Il fait lumière dans mon cœur 
Et la ville en est éblouie...

Il y a lumière ici
Allons mon chien 
Conquérir la ville et la vie...


Yves Drolet
06/12/03
11:13






Rue Saint-Denis



Pendant dix années, je t’ai fréquentée
Tu te souviens, j’allais à l’Université
Celle qui est bâtie autour du clocher

Quatorze ans déjà, que je t’ai quittée !

Le Saint-Sulpice là où avec les copains
Nous allions après les cours prendre un verre de vin
Le Bistro Saint-Denis où nous allions manger
Le Bistro à Jojo où nous allions danser

Ah ! tes terrasses !

Tu te souviens, rue Saint-Denis
Tu devenais rue piétonnière et guinguette
Lorsque le Festival de Jazz sortait ses trompettes 
Où les plus grands du monde venaient y jouer, oui !

Tu te souviens de ce temps des artistes
Qui déambulaient sur tes trottoirs
La vie à l’époque n’était pas triste
Au bout du jour, surtout tard le soir

L’hiver nous nous tassions dans tes bars bondés
À écouter les grands orchestres, Vic Vogel et puis tant d’autres,
Nous quittions au petit matin, un peu éméchés
Mais à huit heures nous repartions pour l’Université.

Où ça ? Bien sûr, chez-toi, ma rue Saint-Denis !

Ode
6 décembre 2003




Mon rêve d’hiver



D’abord une lueur
Je la revois 
Et sa lumière
Projette sur la rue
Les couleurs de l’hiver

Je crois
Que c’est un rêve
Qui me venait souvent
Quand j’étais enfant


Cette lueur 
Fait naître une scène
Un mouvement
Un passant s’anime
Ma perception du monde
Devient un peu plus grande
A chaque fois
Qu’une lampe s’allume

Je crois
Que c’est un rêve
Qui me venait souvent
Quand j’étais enfant


La neige
Et puis le froid
La chaleur des manteaux
Les écharpes de laine
Et puis 
Cette lueur

Je crois 
Que c’est un rêve 
Que me venait souvent
Quand j’étais enfant


Un pays de flocons
Les fenêtres éclairées
Racontent le bonheur
D’une vie moelleuse
Auprès des cheminées
L’heure du goûter
Des rires étouffés
Les parfums d’un gâteau
Juste sorti du four
Des ombres de vies
Prises dans la lumière
D’un instant volé depuis la rue

Je crois
Que c’est un rêve
Qui me venait souvent
Quand j’étais enfant


Et puis j’ai grandi
Et puis j’ai appris
Que ce pays là
N’était pas un rêve d’enfant
Qu’il était vraiment
Après l’océan

Un pays 
Où il fait très froid dehors
Où il fait chaud dedans
Au coin du feu des cœurs

Je crois
Que c’est un rêve
Qui me venait souvent
Quand j’étais enfant


Debout en pointe Finistère
Mon regard tendu vers la mer
Se sont dessinés les contours
De ce pays d’hiver
Et j’ai vu briller les lumières
De cette rue de Montréal
Sur les ailes imaginaires
D’un grand bateau à voiles



Régine Foucault©
6 décembre 2003




Soleil hivernal nocturne



Les pas de neige marquent tout de leur cru,
Les lumières tiennent en éveil les cieux,
La pollution au ralenti dans l'avenue,
Sous forme de caisses en métal, s'évanouit au lieu

En exergue, les feux donnent le ton du chaud,
Sans y toucher, se marient avec le manteau immaculé
Pris entre les empreintes, fondues en eau ;
Dans le restaurant en marge, se consomme l'amitié

Des songes se traînent sur le trottoir,
En laisse un chien profite du parfum de liberté,
Le maître, lui, moi, vous, dans sa tenue du soir,
Fait sa route évasive au sein de l'air glacé

Des passants sont venus, d'autres viendront,
Marchant solitaire ou à deux, une pause à leur façon,
Ou se faisant un ciné en face, guibre d'une époque,
Pour vivre de ces instants qui pour rien ne se troquent

Un cœur s'y balade, se créer une faille du temps,
Les hiers, aujourd'hui, demain, se réunissent,
Ici, devant les miroirs de pierres, sublime présent
De vie qui avive les bonds des âmes en glisse

Ici et là, nous avons fait nos jeux d'enfants,
Ici et là, nous nous sommes élancés en riant,
Ici et là, les muses ont fait couler l'encre sang,
Ici et là, nous nous sommes croisés en pensant

À ces hiers où l'insouciance nous faisait sourire,
À ces aujourd'hui où la flamme nous fait frémir,
À ces demains où nous pourrons oublier le souffrir,
À ces rencontres gravées qui fleurent bon le chérir...

Des nuages, perlent en dansant les flocons d'étoiles,
Les pas du blanc cassé pour d'autres se recouvrent,
Continuent d'avancer à petit, les caisses de métal,
À des sens, un soleil hivernal nocturne s'ouvre


Pascal Lamachère©
7 décembre 2003




QUÉBEC



Que la rue Saint Denis était pour nous faiblesse !
Un joli lampadaire éclairait tous nos pas
Et mon maître tenait mon harnais et ma laisse,
Badinant avec moi sur l'os de mon repas
En remuant ma queue, j'avouais sans mollesse
Cet amour que j'avais pour mon gentil papa.



Robert Bonnefoy©
7 décembre 2003

 

 

PROMENADE NOCTURNE


Bourdon d'hiver,
Cloche de nuit,
Froidure, misère,
Gelée d'ennui.


Jour après jour, quand vient la nuit,
Après le devoir, la passion.
Je viens chasser tous mes ennuis
Rue Saint-Denis, mon évasion.


Elle m'embrasse de sa lumière,
M'attire comme un papillon.
Je m'y sens mieux qu'en ma chaumière,
Pour y rencontrer Cupidon.


Rêves d'enfant, désirs d'adulte,
J'ai toujours aimé les lumières.
Et je m'y plonge comme au culte,
Qu'elles soient bougies ou réverbères.


Quand le ciel de mon coeur est noir,
Avec mon chien je m'y promène.
Je retrouve tous mes espoirs
Et l'angoisse jamais ne me mène.


Jeux de lumière
Mangent la nuit,
Chansons de bière
Emoussent l'ennui.


Ce plein de lumières sur ma toile,
Avec mes amours, mes Amis,
Ne me masque pas les étoiles
Quand je rentre chez moi la nuit...


Pierfetz ©

10 décembre 2003


 







« Promenade rue Saint-Denis » de Littorio Del Signore©


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