Poèmes inspirés de cette oeuvre de Salvador Dali
Les participants : Poètes du groupe de « Saison des Poètes »©








 

La jeune fille à la fenêtre

Ma belle voisine

Ma chambre était en haut d'un immeuble morose
Au double chien-assis du quatrième étage.
Boudant les locataires, une fille sans âge
Etait juste à côté, sous la toiture en lauze.

Le jour, elle écrivait, sans doute de la prose.
Le soir, elle chantait, d'une voix tendre et sage,
Et je l'imaginais se penchant sur sa page
Vocalisant des sons, puis marquer une pause.

Ouvrant en plein été, sa fenêtre en bois rose,
Il arrivait alors, qu'à travers le vitrage
S'induisait le reflet de son parfait visage.

Invisible à ses yeux, je la voyais éclose,
Nouer ses longs cheveux d'une main demi close,
Et parfumer son coeur caché par son corsage.

(Sonnet en acrostiche et en alexandrins.)

Robert Bonnefoy ©- 16 Octobre 2003




POMME

La jeune fille - Savador Dali

Porte fermée, fenêtre ouverte,
La jeune fille rêve d'évasion.
Pomme formée, mais encore verte,
Elle n'a pas sa claire vision.


Et déjà notre jouvencelle
Se projette jusqu'à l'horizon
Et cette blanche tourterelle
S'imagine quittant la maison.


Du vieux port, elle perçoit les ondes.
La vie lui semble merveilleuse.
Elle voudrait parcourir le monde.
Le voyage la rend bienheureuse.


Du haut en bas comme l'éclair,
Deux regards fous se sont croisés.
D'un bel apollon jeune et fier,
Elle reçoit son premier baiser


Les oiseaux ont quitté la grève,
Emigrés vers leur devenir,
Emportant un monde de rêves,
Le monde de mes souvenirs.


Dans la mansarde de l'immeuble,
J'ai retrouvé tout mon passé.
La poussière protège les vieux meubles,
Un petit oiseau est passé!


" Un clin d'oeil de Pomme"

Pierftz©

 




Mie rêveuse

Ma douce mie, l’horizon que vous regardez
Renferme bien des trésors, des secrets,
Qui ne sont pourtant que des pâles reflets,
Sans mesure aux bonds que vous animez.

Ô ! douce mie, les vastes pleines d’eau, ridées,
Où les bateaux font des ponts vers nos pensées,
Où les rives s’observent, se cherchent sans se trouver,
Vous transportent, d’un soupire qui vous fait rêver

Mais je suis là, derrière vous à admirer
Les traits de vos courbes, du cœur à mirer
Le visage, l’air qui aspire votre sourire,
Quittez cette fenêtre ! Je vous ferai frémir

Songez vous à l’évasion ? Êtes vous au plaisir
De l’oraison que procure les cieux dans le délire
Des embruns, du vent d’atmosphère marine parfumée,
Qui vous vole l’instant d’un souffle à mes côtés ?

Ô ! Ma mie à la mine rêveuse, laissez
Moi au moins, cet instant sur une toile, éterniser,
Ah ! Ces fenêtres grandes ouvertes où vous priez
Du for, je ne puis m’empêcher de les jalouser

Ô ! Mie songeuse des grands bleus, point ne m’en veuillez,
Restez là en corps, il fait plaisir de vous savoir grisée,
Je m’échappe, m’évade, invisible à vos côtés,
Suivons les rideaux vaporeux, des histoires nous conter…

Pascal Lamachère © - 16 Octobre 2003




La jeune fille à la fenêtre

Sur la brise du temps
Tu laisses aller tes rêves
Mystère de l’instant
Mélancolique trêve
Esquisse nostalgique
Tes yeux sont sur l’eau claire
Ils poursuivent un songe
Au gré d’un courant d’air
Qui tremble le rideau
Au dehors il fait beau
Enfin, c’est ce qu’il semble

Mais sur l’eau claire une ombre
Dis moi jeune rêveuse
Dans ta douce pénombre
Pensive et mystérieuse
Ce joli paysage
A la fenêtre ouverte
Est-il bien ton visage ?
Ombres grises ombres vertes
Serais tu triste alors
Ou seulement paisible
Un repos au rebord
D’une journée pénible
La pointe de ton pied
A peine relevée
Est légère au plancher
Et ta robe dessine
Dans ses long plis languides
Et ses douceurs marines
L’onde d’un jour liquide

Je n’ose pas partir
Je guette un mouvement
Vas tu enfin me dire…
Vas tu ? Attends attends…


Régine - 12 octobre 2003




La fille à la fenêtre


Elle tourne le dos au passé de sa vie,
Elle regarde, au loin, un futur incertain,
Reviendra-t-il ce soir, reviendra-t-il demain,
Pour mettre au diapason son âme inassouvie ?


Elle veut oublier, un passé plein de larmes,
Elle cherche les bras d'un amant protecteur,
Pour assouvir sa faim, apaiser ses alarmes,
Et pour lui rendre un brin de paix et de bonheur.


Mais la terre promise est à travers les ondes,
Dans cette chambre froide, elle attend son amant,
Viendra-t-il arrêter ses courses vagabondes,
Et lui donner, enfin, sa bague de diamant ?


Accoudée au rebord de sa grande fenêtre,
Elle attend que son homme, au bord du chalutier,
Vienne lui redonner, de son air familier,
Sans faire des chichis, un doux baiser, peut-être.


La porte du passé, des trottoirs et des ombres
Est pour toujours fermée au tréfonds de son coeur,
L'aube qui pointera bannira la laideur,
Des ses jours et ses nuits vécus dans des décombres.

Dans un petit bistrot, près du débarcadère,
Ils passeront des jours heureux, sans incidents,
Ils seront les parents de deux petits enfants,
Lui sera le patron, elle la cuisinière....


Christian Cally© - 17 octobre 2003




La jeune fille à la fenêtre


Elle embarque dans le voilier de l'imaginaire

Vers des paysages inconnus, sans âges

Rêveries, désirs, elle invente un vocabulaire

Pensées toutes belles

Odeurs de dentelles

Pour contrer son ennui

Elle l'invente, lui

C'est dimanche, il fait chaud

Le moment du beau délit

Par la fenêtre, un oiseau

S'envole vers un ciel de lit

La jeune fille à la fenêtre

Est partie...

Ode © - 15 octobre 2003










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