Si tu voulais partager mes rêves...


Chère amie,

Le deviendras-tu ?

Comme toi, j'ai 15 ans et ce Pays pourtant si grand ne semble pas suffire à ma soif de voir et connaître ; comme toi, je veux vivre la complicité, les confidences, l'amitié qui me survivra un jour.

Oui, il est grand mon Pays et beau comme le sont tous les Pays du monde du moment qu'ils sont notre argile, notre berceau. Il est chaud en été, parfois même comme les Tropiques ; il est si froid parfois en hiver qu'on croirait y affronter les vents de l'Arctique. Mais je l'aime ce Pays comme tu aimes sûrement le tien avec autant d'amour.

Et pourtant, quand je te lis dans ta « recherche d'un correspondant du Québec » je t'y sens aussi seule que moi ici.

C'est drôle n'est-ce pas que se savoir parmi de très bons amis, exempt d'ennemis et pourtant, oui pourtant, n'en avoir aucun assez près de notre intimité pour cueillir nos confidences. Mais nous savons tous deux qu'il suffirait de regarder autour de soi pour découvrir ce complice qui sera nôtre pour une vie.

Mais en même temps, nous savons le nom de cette personne déjà présente autour de nous ; c'est juste que nous souhaitons trouver l'âme sœur, celle qui est au sexe opposé du nôtre et sera notre complémentarité dans sa diversité. Et plus curieux encore, nous recherchons chez ce complice une grande simalirité de cœur et d'esprit ; nous nous recherchons un peu nous-mêmes.

Mais c'est sans doute ainsi que vont les choses de la vie.

Si je t'écris aujourd'hui pour que tu deviennes cette amie, cette confidente, c'est que ton bref C.V. m'a frappé parmi tous les autres sur cette page des amis du monde, en fin du volume que je venais de terminer. N'est-ce pas aussi indice d'un goût commun de lecture ?

Maintenant à mon tour de te parler de moi :

Je suis de petite taille, à peine 5 pieds et 4 pouces, à peine 115 livres de chair et d'os. Pour l'apparence, vois la photo que tu souhaitais obtenir dans le premier courrier ; elle te dira mieux que moi cette physionomie de mon visage.

Je sais, cela n'est qu'une « entrée » dans la connaissance des individus.

Qui suis-je ?

Eh bien il m'arrive de le savoir et de ne plus le savoir à la fois.

Je suis adolescent comme toi avec tout ce que cela suppose de cohésion et confusion dans les idées et le caractère ; mais une chose est constante depuis ma toute petite enfance : une foi immense en la bonté, celle de Dieu, celle des gens. Pour celle de l'humanité en général, j'en suis moins sûr ; il me semble parfois que déjà elle est sur son déclin.

Comme toi, j'aimerais en changer son demain ; veux-tu le faire avec moi, main dans la main ? Il me semble que la tâche en serait moins ardue et le long chemin de l'avenir moins cahoteux, moins solitaire et plus heureux.

Que sont mes rêves ?

Mon Dieu ! Ils sont des milliers et j'ai si peu de science encore pour les réaliser.

Le premier serait de t'inviter à les partager, à les habiter avec moi.

Le deuxième serait d'y ajouter les tiens, m'y fondre et les vivre avec toi.

Le troisième serait que jamais ils ne nous quittent et que le temps et les moyens nous soient donnés pour les réaliser.

Et enfin. À l'ultime nombre du millième, qu'ils nous survivent et que leur union au-delà la distance de nos pays, de nos vies, donne fruits parmi la progéniture de demain.

Et nous chère amie ? Qu'en sera-t-il de ces mots fidèles que nous aurons échangés, de ses joies et ses douleurs partagées, de ces jours et ses années qui seront entre nous, de cette fusion de nos pensées ?

Il en sera ce que je nomme l'Amitié, celle dont le « A » traverse l'Éternité ; il en sera qu'une fois dépassés notre univers, nous ne ferons qu'une seule Étoile dans cet ailleurs.

Mais avant que cette Éternité nous arrive, il y a un quatrième rêve que je veux chérir et vénérer comme les racines de mon identité : pouvoir, une seule fois au moins, te tenir dans mes bras, appuyer ma joue contre la tienne et te dire tout bas : 

« Tu vois, je suis venu à toi, je suis là et je serai toujours là.»

Une autre langue que la nôtre cerne mon Pays, elle est belle aussi quand on sait en écouter la mélodie.

Pour toi j'en ai recopié une chanson dont les premiers mots te diront :


Si le ciel de ton cœur s'ouvre à moi
Que les monts disparaissent
Si les mers s'assèchent et deviennent un désert
Et si même le soleil refuse de briller là-haut
Je trouverai quand même mon destin
Dans la Lumière que je vois dans tes yeux
Le monde tout autour s'effacera
Mais Toi, toujours tu seras

... Tu seras comme la Lumière
... scintillante de ce Grand A vécu par nous devant et en le Temps...




Voilà qui je suis ! 

Amie, tu me seras ?


Cadet



A Love before Time


If the sky opened up for me,
And the mountains disappeared,
If the seas ran dry, turned to dust
And the sun refused to rise
I would still find my way,
By the light I see in your eyes.
The world I know fades away
But you stay.

As the earth reclaims its due,
And the cycle starts anew,
We'll stay, always
In the love that we have
Shared before time.

If the years take away
Every memory that I have
I would still know the way
That would lead me back to your side.
The North star may die
But the light that I see in your eyes
Will burn there always
Lit by the love we have
Shared before time.

When the forest turns to jade,
And the stories that we've made
Dissolved away
One shining light will still remain.

When we shed our earthly skin,
And when our real life begins,
There'll be no shame
Just the love that we have made before time.


Lyric by James Schamus

Éloix©





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