En l'an 2127, sur la planète Noire, suite à un dérèglement atmosphérique, dans un contexte économique de crise avec une population en augmentation constante, ( dont la durée de vie a atteint les 160 ans), de nombreux soulèvements se sont succédés. Un historien vous dirait que tout a commencé après une annonce de licenciement en masse dans des firmes régionales, de décisions de rationnements par l'entreprise mère. Entreprise qui gère à elle seule presque toute la planète. Mais, vu de l'intérieur, des groupuscules agissaient depuis de nombreuses années voire des décennies pour tenter de tout renverser. Les forces de l'ordre avaient de plus en plus de mal à faire ce pour quoi elles avaient été créées. C'est un "beau" jour de début du printemps, alors que les rares arbres encore en état bourgeonnaient, que quelques fleurs poussaient et s'ouvraient aux quelques rayons solaires perçants, que Sémie sort faire un tour à la "bibliothèque" de son quartier. Les cieux sont remplis de nuages de pollution et les rues sont toutes aussi pleines de "déchets". Au coin d'une rue, des jeunes sont en pleine rixe. Ils se battent à coup barre de fer. Sémie tourne très vite. Elle arrive devant une plateforme sur laquelle attendent un vieil homme et son petit fils. A peine monte t-elle aussi dessus, que le sol se soulève. Les ascenseurs n'ont plus de vitre depuis longtemps et, pour simplifier, ils se trouvent à l'extérieur. Cela peut sembler bizarre dans ces temps de chaos et de violence, mais la technologie est telle, que si l'on devait faire une chute, une partie des vêtements d'un individu créerait un champ de force assez puissant pour ralentir sa chute. Des capteurs sont installés sur le sol pour prévenir des accidents de ce type (des coussins d'air de zone vieille et déréglés sortent parfois tout seuls).
Vieil homme : - Pardon madame. Vous désirez aller dans quel service ?
Sémie : - A l'étage des recherches spatiales.
L'homme appuya sur une touche du cadran posé à gauche.
Sémie : - Merci, vous êtes bien aimable, c'est la première fois que quelqu'un me le propose.
L'homme : - Y a pas de quoi. Je montre l'exemple à mon petit fils...
Sémie : - ll est tout mignon, il s'appelle comment ?
L'enfant : - Non, je ne m'appelle pas Comant, mon nom de vous regarde pas...
L'homme : - Allons, allons ! sois plus aimable avec Madame.
L'ascenseur s'arrêta et la porte s'ouvrit. Sémie s'y engouffra quelque peu vexée.
L'homme : - Excusez-le, il a son humour... Bonne après-midi !
Sémie passe à travers une porte scanner qui l'autorise à continuer plus en avant. Elle se dirige vers un écran tactile disponible afin de pouvoir approfondir ses recherches. Un silence glacé règne dans les locaux. Seuls les bruits légers du mécanisme des robots se déplaçant pour nettoyer, aller servir un verre ou de la nourriture à son commanditaire, "perturbent" l'immobilité et font des vibrations dans l'air. Sur son écran apparaît le titre de sa recherche : "L'univers, son origine, son devenir...". Les progrès de la science étaient allés jusqu'à donner la preuve d'existence d'êtres divins, et non pas de l'existence d'autres dimensions à proprement parler, mais d'un univers vaste, régi par des lois quantiques. Sémie cherchait à travers les récits, mythes, articles mystiques et sérieux, à trouver un moyen de changer la vie sur sa planète, sa vie.
Maintenant défile devant ses yeux l'histoire du fils d'une divinité qui serait revenu par deux fois sur sa planète. Son esprit se serait incarné dans le corps d'un de ses contemporains il y a de cela une soixantaine d'années. L'article précise qu'il aurait été tué au cours de sa 49ème année, lors d'une sortie de la milice de l'entreprise mère dans la grande ville de serres, où sont cultivés une grande partie des fruits et légumes consommés par les Noiriens. Les travailleurs s'étaient soulevés et ils avaient tenté d'y mettre de l'ordre. Malheureusement, dans le feu de l'action, ils ont justement tué celui qui essayait de calmer les esprits, de régler le problème par la voix diplomatique. Une "mini-guerrilla" s'en est suivie... Le corps de l'homme saint n'a pas été retrouvé...
"C'est étrange, avec la technologie qu'ils avaient sur place, tous leurs détecteurs..." Se dit-elle. Elle entre son nom, met ses yeux devant un identificateur et fait charger quelques autres documents sur son rouleau personnel, moyennant une petite somme directement débitée sur son compte. Elle quitte son écran pour faire le chemin inverse qui l'avait amené ici. Elle poursuit ce manège depuis assez longtemps pour qu'il lui semble l'avoir toujours fait. Ces efforts n'auront pas été vains, mais elle sait qu'elle devra aller sur le "terrain" pour voir d'elle même, explorer l'univers à la recherche d'une solution. Il lui manque juste un équipage.
De retour à l'air libre elle entend des sirènes retentir : Encore un règlement de compte se dit elle.
Haut-parleurs : "Contrôle ! Le secteur est bloqué, veuillez ne pas quitter les locaux où vous êtes, où
ne pas faire de pas de plus si vous êtes dans la rue."
Contrôle, ce mot fait frémir Sémie. Elle se souvient le jour ou elle prit pour la première fois conscience de ce que cela signifiait. Elle se voit du haut de ses huit ans, dans la rue, entendre à peu près les mêmes paroles. Un bras, le bras de son père lui fait signe de s'arrêter. Une pluie acide tombe sur ses
cheveux la picotant. Des hommes en combinaison, des "sans visage" passent dans la rue avec des détecteurs et des capteurs qu'ils effleurent sur les corps des gens. Un couple au loin se débat, fuit... Un homme restait à côté d'elle appuyé sur un bouton de sa panoplie. Une sorte de cage robotisée apparaît dans son champ de vision. Il déplie ses bras et fond sur les fuyards. Ceux-ci désespérés lancent un objet en direction du robot. Ensuite c'est un voile qui tombe sur ses yeux, une main : celle de son paternel. Elle entend quelques cris, un bruit plus fort que les autres, puis c'est le brouillard dans ses souvenirs.
Espérant avoir assez de temps devant elle arrivée au pied du bâtiment où l'ascenseur se bloqua, Sémie court.
Une voix : - Madame, par-là, venez, par-là, à la fenêtre...
Sémie tourne la tête à droite, à gauche, cherche du regard une fenêtre ouverte. Rien. Elle se demande si elle n'a pas rêvé sous la pression, et reprend son chemin..
La voix : - Pssssttt, Madame, par ici, dans l'ombre de la ruelle..
Elle tourne toujours la tête à droite et à gauche, fixe une petite ruelle non loin. Rien. Elle se demande si ce n'est pas un mauvais plaisantin qui joue avec un robot, et reprend son chemin...
La voix plus prononcée, riant à moitié : - Bon sang ! Mais levez la tête !
Sur le mur en l'air, il y a un homme équipé d'une armure étrange et de ventouses robotiques, pratiques pour échapper à presque tous les types de contrôles.
Sémie : - Que me voulez-vous ? Vous n'auriez pas pu me dire plus tôt de lever la tête ?
La voix : - Je voulais vous tester... m'amuser sûrement... Ce que je veux ? Vous parler. Je sais ce que vous recherchez, et je pourrais vous aider. Mais pour cela, vous devez me donner la main, je vais vous amener dans un endroit secret.
Sémie hésite. Elle tourne la tête pour voir les gens s'immobiliser et se retourner. Elle devine que les détecteurs et la milice ne sont pas loin. Elle lui tend la main. L'homme disparaît aussitôt avec Sémie dans ses bras, hors de la vue des quelques ébahis, comme au temps des vieux films tirés du comics
Spiderman, tombés dans l'oubli. Il est allé sur le toit d'un immeuble, prend son élan et saute. (Ou plutôt vole serait plus juste), sur un second toit en déployant des petites ailes motrices. Sémie est ballottée et préfère fermer les yeux.
L'homme : - Nous sommes presque arrivés, vous pouvez ouvrir les yeux...
Elle attend encore quelques pas, elle attend surtout que l'homme finisse de marcher et de faire des "shlings" "shlunk" avec son équipement.
L'homme : - Groumpo ! Me voila, j'ai besoin de toi, une partie du générateur interne est endommagé et je ne puis tout enlever sans ton aide
Sémie ouvre les yeux... une agréable stupeur l'envahie.
Sémie : - Vous... vous m'avez emmenez au paradis ?
L'homme souriant : - Attendez que je sois plus mouvant, je vais vous faire faire le tour du propriétaire"
Sémie : - Merci, je n'en attendais pas moins, mais quel est votre nom et...
Groumpo : - J'arrive dragon des étoiles
Sémie interloquée : - Euh, c'est des noms de code je suppose ?
L'homme : - Je vous dirai peut être mon vrai nom plus tard...
Sémie est heureuse à en oublier l'objectif de sa quête. Il n'y a que l'éclairage pour lui rappeler qu'elle est dans une pièce. Les murs sont élevés, tapissés de lierres et de végétaux. Du sol, à foison poussent des bonzaïs, des petits arbustes, des parterres de fleurs à faire pâlir une rose. Arrive du
lointain le bruit de l'eau qui circule entre la terre, tourbillonnant, tombant et giclant sur elle-même. S'y entremêlent le chant des oiseaux, le ronronnement de quelques animaux qu'elle ne peut encore apercevoir. Cette cacophonie l'embaume, la fait frissonner comme si la vie avait élu domicile en ces lieux, comme si la terre lui parlait, lui susurrait, l'effleurait de ses embruns.
Un bruit de pas dans un escalier vint couper l'harmonie, puis Groumpo, apparaît de derrière les feuillages, surprenant encore plus Sémie par ses particularités sortant des caractéristiques propres à tout être vivant qui ait pu y être étudié : Taille moyenne, baraqué, oreilles pointues, presque chauve, yeux phosphorescents, dents acérées, protubérance cervicale, bras se balançant à même le sol. Au final Groumpo lui laisse une étrange impression d'évolution et de dégression génétique.
Groumpo surpris : - Qu'est-ce que tu... (Se mettant à rigoler) Ah ! C'est une première ! Enfin, tu nous ramènes quelque chose de nouveau à manger... J'espère que tu t'es assuré qu'elle n'est pas contaminée ?
Dragon des étoiles : - Je suis pas sûr que Ms'elle ait le coeur à rire, si tu pouvais me dépêtrer de mon équipement.
Sémie ironique : - Je vois que vous savez accueillir vous... C'est moi qui devrais me faire du souci ! Qui sait quelles cochonneries je pourrais attraper avec les dents !
Groumpo aidant Dragon : - Scusez moi... Ça fait du bien de voir de nouvelles têtes... J'espère que vous resterez avec nous ? Dragon ?
Dragon des étoiles : - C'est d'elle dont je t'ai parlé. J'espère que...
Sémie : - Je commence à regretter de vous avoir suivi. Je peux aller faire un tour du paysage?
Groumpo : - Vous ne risquez rien, mais faites attention à certaines plantes, qui... pourraient vous paraître, un brin trop cavalières... Elles ne sont pas toxiques, mais elles pourraient vouloir vous garder sur place.
Dragon : - Hem...
Sémie : - Oui, vous espérez quoi ? Que je vous serve de cobaye pour vous aider à trouver un remède ? Que je fasse l'intermédiaire de votre société secrète ?
Dragon : - J'espère que vous serez prête à entendre tout ce que j'aurai à vous dire, et que nous serons prêts sous peu à partir à l'aventure pour sauver la vie de cette planète.
Sémie : - Rien que ça ? Oui, bon, nous le voulons tous, enfin, nous, on se comprend.
Dragon : - Oui, donc ne partez pas trop loin, dès que j'aurai fini d'enlever cette carcasse, que j'aurai fini de briefer Groumpo sur certains détails, je serai à vous...
Groumpo riant, en détachant le moteur de l'appareil de dragon : - Vous serez à elle ?... C'est vite dit, il faudrait d'abord que vous vous apparteniez !
Dragon souriant : - Très spirituel Groumpo ! Allez détache moi...
Sémie a d'abord envie d'aller voir d'où Groumpo était venu. Sans trop de surprise, elle découvre un escalier derrière les feuillages. Une lumière un peu plus intense se dégage du dessous. Elle se demande quelle peut bien être la source lumineuse sophistiquée. Un bruit de ronronnement de plus en plus distinct arrive à ses oreilles. Elle tourne la tête vers la droite pour voir une sorte de gros chat tigré, aussi grand et élancé qu'un airedale. Un oiseau est posé sur son dos, picorant un bâton orangé qu'elle identifie comme étant une carotte. Elle a presque envie d'aller lui retirer sa nourriture. Le chat
est maintenant proche d'elle et commence à grogner. Elle fait un pas en arrière, s'aperçoit qu'une plante inconnue lui a déjà bien entouré la cheville et titille ses bas. Sans trop de mal elle s'en dépêtre. Le chat frotte sa tête à ses hanches.
Groumpo tenant dans ses grands bras l'attirail de Dragon : - Je vois que vous avez fait connaissance avec Junon. Il est très affectueux. Parfois il est ainsi avant de vous mordiller, comme si il voulait vous manger. Donc je serais vous, je me méfierais, même si il ne fait pas mal.
Sémie regardant Junon avec appréhension : - Vous dites ça pour m'effrayer ? Non ?
Junon tourne la tête vers Groumpo, continue de ronronner, puis lèche les mains de Sémie.
Groumpo : - Vous verrez bien. De toutes façons il n'est pas vraiment méchant et comme je vous l'ai dit, ça ne fait pas mal. Sinon Dragon vous attend près de la fontaine.
Sémie se dépêtrant de Junon lorsqu'il commence à ouvrir grand sa bouche : - Et elle se trouve où la fontaine ?
Groumpo indique de la tête l'arrière de la salle. Sémie le remercie puis décide de ne pas traîner pour aller le rejoindre, malgré la beauté des plantes et de quelques oiseaux rares qui attirent son attention. Ses pensées se tournent vers la source lumineuse de cette pièce. Elle s'arrête lorsqu'elle perçoit la petite rivière qui s'écoule d'une magnifique fontaine. Dragon est assis sur sa pierre polie l'interpellant.
Sémie : - Ils sont charmants vos bestiaux...
Dragon : - Vous avez vu lequel ?
Sémie : - Un grand chat... Junon m'a dit Groumpo. Il y en a beaucoup d'autres ?
Dragon : -Nous vous ferons partager tous les trésors qui sont ici, et vous ferai faire le tour du propriétaire comme promis, une fois que nous aurons un peu discuté du pourquoi de votre enlèvement.
Sémie : - Oui, j'avais presque oublié, avec toutes les questions qui m'ont traversé l'esprit ici... Vous avez eu quelques propos, échanges intriguants...
Dragon : - Je vais aller droit au but. Vous faisiez des recherches sur l'homme saint dans la bibliothèque ? Ainsi que sur différentes légendes, histoires plus ou moins vraies de notre univers ?
Sémie : - Oui, vous saviez donc bien... mais comment ? Et puis...
Dragon : - Nous avons une petite équipe de scientifiques, de pirates de réseaux fort doués. Et puis, vous avez certaines qualifications pour nous rejoindre. Mais surtout...
Sémie : - Vu ce que je peux voir, je me doute des compétences des hommes/femmes qui sont sous ce toit. Pourquoi tant de secrets ? Quel est votre objectif ?
Dragon : - Mais surtout, nous devons aller de l'avant pour soigner ce monde, il y a une piste, qui doit être poursuivie et qui mérite que nous nous donnions tout ce mal.
Sémie : - Vous voulez aussi tenter un voyage dans l'espace ?
Dragon : - Il y a de cela... Oui. Il faut que je vous montre quelqu'un... à l'origine d'une des plus grosse supercherie de notre histoire contemporaine, mais pour le bien de quelqu'un qui nous sera très précieux... Oui, elle nous sera précieuse...
Sémie est intriguée par ces derniers propos qui ont pourtant du mal à la sortir de ses rêveries en ce lieu. Le doux bruit de la fontaine la berce et après les derniers mots de son étrange ravisseur, elle laisse traîner ses sens vers la fontaine. Dragon reste là à la regarder, comprenant l'émerveillement qui l'habite, ainsi que son besoin d'apprivoiser, de graver en elle les richesses contenues en ces lieux. Sémie finit par réaliser qu'il attend d'elle : Qu'elle se lève.
Sémie souriant : - Excusez moi, vous voulez sûrement me présenter maintenant à la personne en question ?
Il lui sourit en retour, se lève et marche en direction de l'escalier. Sémie lui emboîte le pas.
Dragon se retournant pour lui parler tout en continuant à marcher : - Vous savez l'aventure qui nous attend si vous acceptez de nous rejoindre devrait être palpitante, mais en même temps, emplie de dangers. Vous n'êtes pas sans ignorer qu'une partie de l'espace est contrôlé et qu'une grande partie est inconnue. Que les grands pontes ont préféré ne pas pousser plus loin les recherches au-delà de la zone surnommée Yin Yang...
Sémie : - Oui, ils ont prétexté une importante présence d'astre solaire et de trous noirs rendant instable toute nouvelle avancée.
Dragon : - Il y a du vrai, quelque chose les a empêché de pousser plus loin leurs sondes, et même les plus puissants appareils "photographiques" posés aux abords, n'ont pas réussi à tracer la carte au-delà d'une année lumière. Mais, il y a un mais....
Sémie et Dragon arrivent aux abords de l'escalier. Les branches des petites plantes à ras le sol tentent de s'agripper à leurs pieds, mais leur emprise ne dure que le temps où leurs pieds restent sur place.
Sémie : - Mais ?
Dragon montrant le bas : - Mais, vous en saurez plus tout à l'heure. Vous allez faire la rencontre dont je vous ai parlé.
Sémie passe la première. La lumière se fait de plus en plus intense.
Dragon rigolant : - N'hésitez pas à fermer les yeux. Ce n'est pas facile de s'habituer aux flux qu'elle dégage. Presque un soleil à elle toute seule !
Sémie arrive au bas de l'escalier. Elle porte la main sur son front comme un pare-soleil. Le paysage est un peu plus "désertique" qu'à l'étage mais il y a toujours un filet d'eau qui s'écoule, prenant source à un tuyau venant du plafond. Il y a aussi plus de murs, la "pièce", toujours gigantesque, est compartimentée par endroits. Sur sa droite se trouve une sorte de coquille composée d'un étrange matériau d'où émane de la lumière. Même si l'intensité la gène, elle a dû mal à s'en détourner.
Dragon arrivant à sa hauteur : - Pssst... Sémie ?
Sémie : - Je... c'est cela... C'est d'elle dont vous me parliez ? Qui est-elle ? C'est vous qui l'avez faite ?
Dragon : - Je vous expliquerai plus tard, pour l'instant, tournez votre regard sur votre gauche, un homme vient vers nous, vous allez le reconnaître.
Sémie s'exécute, et la surprise la fait presque sursauter. Elle a du mal à trouver ses mots.
Sémie : - Je... c'est vous Suvao ? L'homme, le fils de... Comment avez-vous fait pour vous cacher ?
Suvao : - C'est bien moi Suvao, une très longue histoire, j'étais à l'agonie... mais je ne suis point le fils de... Toute une histoire aussi, et c'est même toute l'histoire de ma vie qui se résumerait à un acte d'amour, pour... Dragon, tu lui en as parlé ? Nous attendons d'abord de la briefer ?
Dragon : - Oui. Allons d'abord nous installer au tableau de bord. A ce propos, je n'ai pas pu avoir ce que tu m'avais demandé Suvao.
Suvao : - Ah ? C'est très important, il faudra que nous fassions une nouvelle sortie. Je pourrai y aller. Avec le nouvel équipement, ils ne sauront pas me détecter.
Dragon : - Je ne crois pas qu'Elle apprécierait, et puis quelqu'un réussira bien.
Sémie : - Vous avez finit de parler par énigme ? Vous avez peur de quoi ?
Suvao : - Excuse, une habitude. Mais tu avoueras que nous ne pouvons faire confiance à la première venue, même si je sens en toi du bon. Il faudra que tu passes au...
Dragon coupant presque sèchement : - Plus tard ! Pour l'instant, l'équipe nous attend.
Sémie sent dans la voix de Dragon comme une gène, une déception, un brin d'amertume. Elle se dit qu'elle en saura plus dans peu de temps. Dragon la conduit vers une sorte de compartiment, Suvao se dirige vers la sorte de cocon semblant maugréer quelques mots avant de les rejoindre. La porte est assez basse et ils doivent tous se baisser pour y entrer. Un homme et une femme sont installés côte à côte, chacun sur un clavier relié à un unique écran face à eux où des images défilent. Dragon fait un geste dans leur direction.
Dragon : - Sémie, je te présente Odie et Ysev. Ysev est spécialisé dans la motricité, c'est lui qui a conçu le moteur de l'appareil qui m'a permis de t'amener ici. Et Odie est plus du domaine des ondes, les mouvements appelés à tort invisibles.
Sémie saluant Odie et Ysev : - Vous travaillez sur le même écran ? Que faisiez vous ?
Ysev se tourne vers Odie qui cligne des yeux comme pour lui donner la main de la parole.
Ysev : - Voyez, y a un petit écran sur le côté de nos claviers... en fait, nos actions ont d'abord un effet sur des modules à part, puis sont mis en commun sur le grand écran. Nous testons notre accointance, et nous étudions nos réflexes : Nous cherchons comment traverser la lumière.
Sémie : - Traverser la lumière ? Je... cela m'est assez confus. Je ne vois pas le problème...
Odie : - Ce n'est pas un bain de lumière à traverser. Il s'agit en fait de traverser ce qui ne se voit pas, comme si nous ne redevenions pas plus grands qu'un atome pour que nous nous insinuer dans les dimensions. Les noeuds que nous passons par un espace qui n'est pas dans le repère habituel macroscopique.
Dragon : - Hum, oui, bon, si vous voulez bien nous allons expliquer à Sémie pourquoi elle est ici et ce que nous cherchons à faire.
Suvao arrive au moment où Dragon finit sa phrase. Il se dirige vers une petite table où repose une sorte de verre fermé en entonnoir, il presse l'opercule contre un tuyau qui épouse parfaitement la forme, donne l'ordre "Faites couler !", puis amène le verre à sa bouche, et aspire.
Suvao : - Hmmm, c'est rafraîchissant... vraiment malin ce système que vous avez mis au point... Bon, je crois que nous pouvons aller directement au but, elle a décelé que des ondes positives...
Dragon : - Grmlb... Nous sommes à-même de le voir... bref, Odie ? Tu peux faire apparaître la carte spatiale, les données que nous avons ?
Odie : - Oki chef, c'est parti...
Sémie : - Euh, excusez moi de vous couper, elle ? Vous parlez d'une personne qui se cache dans le cocon d'où s'émane toute la lumière ?
Suvao tout sourire : - Oui, tu es perspicace ! Nous te la présenterons tout à l'heure.
Dragon : - Enfin... bon, Sémie, comme tu as pu le constater nous avons une certaine avancée technologique en notre possession, et j'ai commencé à te parler de l'intérêt que nous te portons. Nous avons des contacts dans un peu tous les milieux, mais même sans cela, les tensions prêtes à éclore en de catastrophiques heurts sont plus que perceptibles. Malgré la sagesse qui peut habiter les plus pacifistes, la vie grisâtre, l'étau que resserrent de plus en plus les forces de l'ordre pas toujours très claires, les instincts primaires ressurgissent. Pour la santé publique, nous ne pouvons proposer n'importe quel produit. Et si jamais des firmes arrivaient à avoir des autorisations pour des procédés appelés abusivement révolutionnaires, c'est plus en désespoir de cause...
Suvao riant : - Je crois qu'elle sait déjà plus ou moins tout cela, tu peux aller droit au but.
Dragon : - Oui, mauvaise habitude que j'ai... Bref, pour soigner les plaies de notre planète, nous devons aller dans l'espace, à la recherche des divinités qui pourront panser ces plaies. Regarde la carte !
Sémie : - Vous pensez les avoir localisées ? Comment avez vous fait ? Que pourrais-je pour vous ? Vous ne semblez pas avoir besoin de moi pour y parvenir... Et, puis, que pensez-vous qu'il sera fait ? Nous allons tous disparaître, puis renaître sous une autre forme ?
Suvao : - Non ! Point ! Même elle n'en est pas sûre, mais tout devrait se passer comme une félicité, une enveloppée de bien-être qui enveloppera l'univers....
Dragon : - Ne te sous-estime pas Sémie ! Je suis sûr que c'est elle qui m'a guidé vers toi. Tu as des talents scientifiques, et puis des connaissances sur l'espace, les ondes, les fréquences, les dimensions, si je ne m'abuse ? L'équipage est presque complet, il nous manquera juste un pilote. Bien entendu tu peux refuser... Nous allons te donner un délai de réflexion car la vie que tu avais ici sera mise de côté pour un bon bout de temps...
Sémie : - Hmmm... Je dois vous donner une réponse tout de suite pour voir la femme dont vous ne cessez de faire des mystères ?
Suvao : - Oui ! Allons-y maintenant ! Dragon ? C'est bon ?
Dragon : - Oui ! La balle est dans son camp.
to
be continued
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P.L
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