La Libre
N ° 21 - Journal en fond poétique 

Newsletter
Site à ne pas manquer : Le journal de Personne : https://www.lejournaldepersonne.com/
bannière l'info-scénario https://www.lejournaldepersonne.com/

Envoyer un poème, un article
cliquez ici


Page 1

- La muse
- Annonces
- Jeu d'écrits
- Ouliporimes en trident
- Poème en langue étrangère

Page 2

- Poèmes à l'air du temps
- Pensées de Pierrot en Février
- Citations
- Poème récité
- Conte à suivre

Page 3

- Poèmes d'auteurs à l'affiche
- Poèmes sur l'amour
- Nouvelle / conte

Page 4

- La nuit
- Le petit pinson et le FA
- L'enfant joyeux
- Le petit sapin


Si tu veux la paix

C'est un cri qui monte de Calcutta 
Un " Save Our Souls " de Térésa 
L'appel d’une mère à tous ses enfants 
Le sursaut d’un cœur toujours palpitant 
Une invitation de celles qui espèrent 
Se battant mains nues contre la misère :
Si tu veux la paix, défend la vie ! 

C’est le grand message de l'homme en blanc 
Un " new life-motiv " pour notre temps 
Une brèche ouverte dans nos indifférences 
Une trêve offerte à la petite enfance 
L’urgence de sécher le sang et les larmes 
Avec la force du pardon pour seule arme 
Si tu veux la paix, défend la vie ! 

C’est un vieil adage à rajeunir 
Un " Si vis pacem... " plein d’avenir 
Un défi d’amour pour ce millénaire 
Un souffle de grâce pour la terre entière 
Un esprit nouveau contre l’intolérance 
Un " oui " accueillant quand la vie commence 
Si tu veux la paix, défend la vie !

Jean-Marie Audrain

 

Dessins de l'U

Passage d’encres - 19 / 20 "LITTERA lement" - Dessins de l'U - Cristina Castello

J’ai vu l’U au café de mon Paris, quand François Xavier, poète français, pugiliste de l’Infini, m’a demandé des mots. Sur une lettre, m’a dit-il – des yeux avec des questions -, pour Passage d’encres*
Magazine d’art et littérature? Oui, mais non. Une constellation que Christiane Tricoit** a allumé et qu’elle palpite.
Mon Paris pleuvait et j’ai entrevu l’U. Et j’ai bu l’univers. Azur. Cet U (c.c.).

Art s'écrit avec U,
La vie se recrée sur U,
La poésie existe à cause de l'U,
La liberté rêve d'U,
La bouche devient veille de baisers
quand elle dit U.

Chopin s'écrit avec U
Redon s'écrit avec U
Desnos s'écrit avec U
Les cloches sonnent en U
La révolte nous sauve par U
Deux U s'attirent dans l'immensité amour.
Ils sont recherche. Rencontre. Épanouissement de l'incomplet.
U est le mythe de l'androgyne primitif de Platon
Fer à cheval, aimant.
Deux U qui se touchent, se vibrent, c'est l'amour.
Ils deviennent cieux.
Deux U 
qui construisent un monde
et qui changent le monde, c'est l'amour.

U est dessin d'absence des mots qu'il peuple.
Rares sont ceux qu'il habite.
Mais il est présent quand la parole est confiance.
Pluriel.
Quand le mot n'est pas "moi" mais "nous".

C'est rond le pied à terre de l'U.
Abri. Pain frais. Amour.
Révolution d'innocence, il livre sa lutte,
Armé de mots et de proues célestes,
L'U.
Il s'est battu contre Hitler, la guerre et la mort,
Dans le "H", dans le "M", dans le "G".
La paix est un U,
Colombe, message,
D'Utopie,
D'Union.

Résistance
Toujours dans la résistance
Dans tous les Mais qui ont été
Et qui seront.
Jusqu'à la Liberté.
Contre les oiseaux sans ailes.
Contre les responsables
d'estomacs gémissants
D'yeux en ombres.
De rêves mutilés.
D'obscurité.

Cerf-volant à l'insaisissable, ouverture à l'infini, les bras de l'U.
Mains à l'immensité du chef d'orchestre quand la musique arrive,
L'U.
Des yeux au ciel,
Verticaux contre les automnes,
Noces quand l'été,
Bras aux étoiles,
L'U.

L'Univers est l'U.
Et Beethoven à la Neuvième.
Et Picasso au Guernica.
Et Celan quand Celan.

Gourmandise du soleil quand il est désert,
U se plonge avec tréma en ombres.
Des lunettes par honte
De ceux qui décident,
Que le chant s'achève
Que la musique meure
Que la poésie, c'est du lyrisme
Que pour quoi la peinture
Et que le miracle et le mystère sont profanes.
U. Utopie, Univers, Unique,
Se dépouille de lunettes,
Et sans vêtements, il lutte,
Armé
De mots et de proues célestes.

Et alors,
Des yeux bulles d'espoir
Et visages cartes d'êtres en veille
Et certitudes d'allégresse
Et âmes enfants d'adultes innocents.

Azur.
L'azur est un U inverse sur la Terre.
Et dans la Terre, ciel et U, qui sont le même Bien,
donnent le jour à Paris.
L'U, Paris.
Somme de Beauté.
Baie où les bateaux se moquent de froids,
Sur le dos, sourire à l'Absolu
Des masques grecs
Avec faim d'U.

Art, vie, poésie,
Justice,
S'écrivent avec U.
U.
U est oiseaux en vol,
Avance de baisers,
Utérus de Bien.

Espoir, Embrassement, Caresse, Nid,
Hymne, Soif.
Miroir où l'Univers sourit à la Lumière.

*La revue Passage d’encres a été présenté le numéro 19/20, LITTERA lement (artiste invité : Albert Woda – coordination : François Xavier, avec une première partie consacrée à Salah Stétié), le 4 décembre 2003 au Café littéraire de l'Institut du monde arabe (IMA), à Paris. La lecture (Rodica Draghincescu, Jean-Pierre Faye, Salah Stétié) était précédée d'un concert, avec Mohamed Bahr à l'oud et Abdelkarim Kasmi aux percussions.
**Christiane Tricoit a créé (1996) et dirige la revue d’art et de littérature Passage d’encres (Romainville [Seine-Saint-Denis] et Joannas [Ardèche]).

• 19 / 20 "LITTERA lement". En librairie depuis le 15 janvier 2004. 
Traduction: Raquel Chazki
chazkir@tutopia.com


Cristina Castello

 

A toi, Ô Marie-Madeleine !

On se souvient de tes péchés
Mais on oublie ta pureté ;
On rappelle tes chaudes larmes
Et on oublie tes douces armes !

Car le libre et puissant Amour
Qui t’anime depuis toujours,
Fut tellement beau et intense
Pour cheminer près de l’Immense !

Il t’avait reconnue d’emblée,
Par l’Amour pleinement dévoué,
Témoignant qu’Il était accueilli
En ton grand cœur, sage et béni !

Ainsi, l’humanité se courbait
Avec humilité, et priait
Le Divin de livrer Lumière
Aux cœurs humains, doux et sincères !

Alors, tu as su incarner,
Amour, Courage et Bonté,
Pour œuvrer à sa belle image
En devenant plus brave et sage !

Et Il repartit près de Dieu
Te laissant seule guider au mieux,
Tes frères par Ses prières
Pour aller porter Sa Lumière !

Vous en fûtes récompensés
Par Celui qui peut tout donner.
Et vinrent les années solaires
Où on te laissa bien solitaire !

Pour vivre en paix, au naturel,
Un Amour pur et éternel
Avec Celui qui t’as désignée
Pour un jour bien lui succéder !

A toi, Ô Marie-Madeleine
Que je reconnais et que j’Aime,
Je donne le meilleur de moi
Pour te ressusciter en Joie !

Evalys

 

A travers les vers

Le simple mot qui rime
à travers les vers
est celui que le pervers 
met à l'envers
et l'insensé détruit
les branches invisibles
de cette poésie
qui mettent son coeur
à l'abri de cet univers
à l'envers.

youte colly

Mots

Cliquetis des mots sur le feuillet blafard 
Des mots qui s’entrechoquent 
« Currente calamo » (1) griffonnés au hasard 
Du souffle d’une époque. 

Scotomisation (2) 
Effacement de la réalité sur la page 
Nouvelle dimension 
Où le réel prend la forme d’autres d’images. 

Accouchés en douleur 
Embryons de mots sanguinolents sous la plume 
Anthracite couleur 
De ces mots écrits les nuits, où la vie s’embrume. 

Mots catharsis des spleens 
Exorcisant les démons hantant la conscience 
Mots exhortant les djinns (3) 
De créer des féeries de luxuriance. 

Passionnés ces mots 
Qui pleurent et hurlent les blessures du monde 
Mots presque marginaux 
Luttant, acharnés, contre les bêtes immondes. 

Mots se faisant miel 
Pour offrir à la belle des bouquets de roses 
Dessiner des ciels 
Où les anges de l’amour se font virtuoses 

Et au dernier sabbat 
Mots gravant sur le marbre l’épitaphe ultime 
novissima verba :(4) 
« Les mots sont des rêves insensés et sublimes ». 

(1) écrit rapidement, sans beaucoup de réflexion 
(2) exclusion inconsciente d’une réalité extérieure du champ de conscience 
(3) Démons musulmans bon ou mauvais 
(4) Dernières paroles d’un mourant

Martin CODRON

 

Y'à des fois comme ça...

Y’a des fois comme ça !
Où on s’dit à quoi bon s’lever ce matin
Pourquoi se presser ? Si on s’est trompé de destin !
Y’a des fois comme ça !

On partirait bien à bord d’une roulotte,
Et sans rouler carrosse, on sillonnerait le monde
Sans s’arrêter, jusqu’à atteindre le Mont Sinaï.
Y’a des fois comme ça !

Quand les miroirs perdent leurs reflets, 
Et n’ vous révèlent même plus votre histoire.
Y’a des fois comme ça !
Quand j’me sens à l’étroit,
Il me prend des désirs incontrôlables
De libérer les oiseaux bleus en cages
Et de briser toutes les cages.
Y’a beaucoup trop d’cages, d’ailleurs !

Y’a des fois comme ça,
On s’prendrait bien par la main
Pour s’enfuir sur le chemin !

Y’a des fois comme ça,
On vous annonce qu’il y a des trains qui déraillent.
Et c’est toujours la même bataille,
« Pot de fer contre pot de terre »
Et la Terre retourne à la Terre…
Et le Fer… ? 

Y’a des fois comme ça !

Y’me prend des envies de grands silence,
De transparence, d’évidence
À rester dans ma coquille pour n’ pas qu’on m’abîme.

Y’a des fois comme ça !

Quand l’décor se cogne
A l’étau des grands boulevards.
Y’a des fois comme ça, 
Lentes asphyxies des heures qui s’étirent,
Quand faut que j’respire !
Y’a des fois comme ça,
Y m’prend des envies de vertes prairies,
De bouffées d’oxygène à courir pieds nus dans l’herbe,
Des envies de grands soleils à regarder de près, et
À s’y brûler les yeux !
Y’a des fois comme ça !



Y’a des fois comme ça !

Quand je redeviens raisonnable, 
Où j’ai envie d’entendre
Des « Il était une fois… »
Pour cajoler mon âme.

 

si

Si j'étais une ombre
sur ton destin je veillerais
si j'étais pauvre
mes tourments je t'offrirais

je ne suis qu'une ombre vrillée à son orgueil
la pauvreté a refoulé ma piété
de son palais jeté aux vents ,on m'a excommunié

si j'étais seul j'écrirais des poèmes 
tu t'en rassasierais éperdument
si j'étais astrologue CRONOS m'obéirait

je ne suis qu'un parasite d'une solitude de carême
j'écris pour des abîmes ignorants
et ma vision est si étroite que l'espace s'enfuirait

si j'étais une tombe
en feu follet je me travestirais
si j'étais sobre
de la bruine je me désaltérerai

je ne suis qu'une tombe immolée à son cercueil
l'ébriété de mes chagrins s'est asséchée
de sa mante la brume m'a figé

raymonde verney

 

Tour d'Argile...

« A toi, Etranger,
Je ne raconterai pas ma vie,
Je suis de celle qu’on devine
Dans les petits matins blêmes,
D’une Aurore qui se lève.

J’ai hissé à coups de pourquoi ? 
Les contours d’une tour d’argile.

À ces mains fanées,
Toujours habiles
Qui nuit après jour,
Jour après nuit
Ont pétri le pain !

Fragiles !

Je resterai muette,
A l’écho de cette bluette,
Qui demeurera mystère.
Comme ce lien…
Qui me rappelle à ma chaîne ! »

Etrange, vous avez dit étrange, 
Comme c’est étrange ! 
Vous auriez pu dire bizarre, 
Je n’en aurai point été contrite 
Peut être, suis-je démente, 
Ou seulement incohérente, 
Une incorrigible extravagante ! 
Ou alors déjà rance. 
Mais c’était juste un petit gribouillage 
Qui n’est sans doute pas à la hauteur 
Du fameux « ramage », 
Mais voilà que je divague, 
Et me laisse par mon imagin’âge, 
Emporter vers les vagues, 
Faut qu’je rejoigne le rivage 
Avant que j’me fracass’ ! 

Mais reprenons le fil, 
Je disais donc cher ami, 
C’est un petit écrit 
Qui m’est passé par l’esprit, 
L’espace d’un instant, 
Piqué au vif, 
Comme ces fleurs aux épines, 
Dont j’ai oublié le nom 
Mais qui ont un parfum si doux. 

J’avais envie de laisser 
Comme trace de moi, 
En hommage, ce billet doux 
À un parent très cher, 
Travailleur de ses mains 
De surcroît 
(Elles sont usées et fatiguées) 
Puisqu’à n’en pas mentir, 
Je sais de quoi je parle, 
Il a façonné à la main, 
Toute sa vie durant 
Des ficelles, des bâtards. 

Il est dans la boulang’ ! 

Et je voulais juste lui dire, 
A ma façon je pense, 
Sans employer le verbe aimer 
Que je ne sais faire rimer, 
Toute mon affection 
Et à ma reconnaissance 
Pour le « pain quotidien » 
Victuaille à notre Buffet, 
Qu’il nous a apporté. 

Alors, que nenni, si cela ne rime 
Si cela ne ressemble à rien, 
Ni même à de la poésie, 
Je ne suis pas le rimailleur 
Des cartes postales. 
Et le seul fait de paraître 
Etrange !
M’apporte déjà beaucoup. 
Car c’est à toi, 
Que je le dois.
Papa !

Et je te dédie ce poème, 
Même si je n’avais pas 
Prémédité de l’écrire. 
Voilà ! Je me suis encor’ une fois,
Laissée, par ma plume, emporter
Mais, ça aussi, c’est à toi, 
Que je le dois, 
Fascinée que j’étais,
Lorsque enfant…
Devant ta majestueuse écriture, 
Que tu n’as pas eu le loisir 
De pouvoir cultiver. 
Car à toi, papa 
On ne t’a pas laissé le choix. 
L’école tu as du quitter, 
Pour très tôt aller travailler. 
Et la chance qu’on ne t’a pas donnée 
C’est à nous tes enfants, 
Que tu l’as offertes… 

Et c’est le plus beau cadeau… 

« A toi, qui façonne à la main…

Et même, si ce n’est qu’une tour d’argile,
Elle est bien moins fragile
et bien plus noble
Que la plus altière
Des tours d’ivoire ! » 

Planète interdite

 


Poèmes sur l'amour

 

Les hommes, les femmes, l'amour

Les hommes
Les femmes
L'amour 

Je me souviens
D'un homme
D'un amour

Mon amour 

Je lui avais décroché la lune
Les étoiles
Et les bateaux à voiles

Lui s'était dessiné une cage
Et avait oublié la gomme de Prévert
Pour effacer un a un les barreaux

Je me souviens
D'un homme
D'un amour

Ses larmes ont coulé sur mes joues
J'ai lu dans son regard
Sur sa bouche j'ai posé mes baisers
Dans son coeur j'ai mis mon amour

On en dit des bêtises
Quand on aime
On en fait aussi

Et nous, les femmes
Qu'est ce qui nous touche ?

Si peu

Si peu

Peut-être les hommes se sentent-ils obligés ?
D'aller pour nous
Décrocher la lune
Et les étoiles
Et les bateaux à voiles

Alors qu'il suffit
Juste d'un regard
D'un regard d'amour
Pas plus
Juste un regard.

Un je t'aime

Les hommes
Notre homme
Notre amour

Juste tenir son visage
Contre notre cour
Et le garder
Dans la chaleur
De notre tendresse

Notre homme

Notre amour

Et puis "voir
Voir
Voir

Nos yeux dans leur regard".

Régine Foucault

 

**

 

C'est une gare

C'est une gare
Avec un train qui part
Des voyageurs qui arrivent
Et puis un café
Un café de la gare

Devant la gare
Un parking
Avec des voitures qui vont
Qui viennent 
Le parking de la gare
Et le soleil
Le plein soleil
C'est comme
Une photographie en blanc et noir
Avec la gare
Les voyageurs
Le café
Et les voitures
Et le soleil de février

Je suis là
Perdue
Parmi les inconnus
Perdue
Loin de chez moi
Pourquoi ?
Une photographie en blanc et noir
Parce que je ne connais pas
Ce paysage-là
Ces gens qui passent
Sans visages
Des voyageurs et leurs bagages
Ils vont quelque part
Quelque part quelqu'un les attend
Et moi dans tout ça ?
Qui m'attend dans cette gare ?

Et tout à coup un homme
Là-bas, au loin
Un homme pressé il court
Un homme avec un bouquet de roses
Des roses rouges
Qui éclaboussent ma mémoire
Et qui illuminent la photo noire
La photo noir et blanc
Une tache rouge
Un bouquet de roses
Un homme qui court
Avec un bouquet d'amour
C'est pour lui que je suis là
Dans ses bras
Dans ses yeux
Dans son sourire
C'est pour lui
Que je suis là
Sur cette photo
Devant cette gare
Si loin de chez moi
C'est l'homme que j'aime
Voilà.

Régine Foucault

 

**

 

Amour sur ordonnance

Pour toi seule, j'avais repeint 
La voûte du ciel en bleu-reine 
Et mon passé en lavis gris. 
Sur l'amitié j'avais jeté 
Un indéfectible anathème 
Pour qu'aucune ombre ne nous frôle.

Pour ton nom, j'avais composé 
Des poèmes incandescents, 
Des aubades oh! combien précieuses 
Dont nulles oreilles étrangères 
Ne devait cueillir le murmure.

Sur ton ordre, j'avais promis 
Qu'aucune parole épanchée 
Ne figerait en des mots sûrs 
Ce qui, à toi, pourrait me lier 
Entre à jamais et pour toujours.

Pour te garder, j'avais renié 
Tous mes regrets, tous mes projets, 
Tous les relents du temps qui passe 
Pour mieux nous fondre dans l'instant 
Vers où fuient nos lignes de vie.

Sur le Livre, j'avais juré 
De ne nourrir aucun remord 
Si la flamme venait à chanceler. 
L'âme embrasée jusqu'au tréfonds 
Je ne croyais ni aux frimas 
Ni à la bise des jours défunts.

Après tant d'années aux longs mois 
Je ne pouvais t'imaginer 
Sans ce doigt posé sur ta bouche 
Sans ton regard de terre brûlée 
Cautérisant mes cicatrices.

Jusqu'à ce qu'enfin je découvre 
Trois lettres gravées au pied du lit 
Pudique réponse à ma supplique 
De donner un nom à demain : 
Un couperet comme un verdict 
Sans appel et sans vains adieux.

Comme au sortir d'un film noir 
Par ce mot "fin" la lumière luit 
Tel l'éclair déchirant l'écran 
D'un ancestral nous-deux mort-né 
Car tu y tenais les deux rôles 
Et ton délice fut de me tuer.

Jean-Marie Audrain

 

**

 

notre amour !!!

L'amour rôdait dans les parages,
jusqu'au jour ou je l'ai enfermé dans une cage,
afin que toi et moi on se le partage,
maintenant cet amour s'intensifie,
au fil du temps il m'ébloui,
cet amour j'ai bien fais de l'attraper,
et je ne compte pas le lâcher,
je veux le partager avec toi,
et te remplir d'émoi,
je veux te faire vivre tout les jours,
une nouvelle journée d'amour,
cet amour vole au dessus de toi,
et je ne laisserai pas s'en éloigné,
je le surveille crois moi,
il ne peux pas s'échapper,
je voulais juste que tu le sache,
cet amour en aucun cas je ne le cache,
ces " je t'aime " que je sème,
jamais je ne les arrêterai,
et cet amour qui cours dans nos coeur,
jamais je ne les stopperai,
car je ne veux que ton bonheur. 

youte colly

 

**

 

pourquoi ? comment ?

Comment vivre sans amour
Vivre pour toujours
Sans parler de regret, de haine,
Ou même d'amour et de liberté

Les moments de rêves sont irréels,
Bien qu'on s'en souvienne,
Histoire d'amour, 
Histoire pour toujours,
Histoire d'une nuit, 
Histoire pour la vie,

Les moments de cauchemars ne sont qu'images, 
Quand on se réveille ça nous soulage,
C'est tout de même un bel ennui, 
D'avoir à pleurer toutes les nuits,
Quel espoir peut-on avoir, 
Quand on est au bout de notre espoir,
Au début du désespoir,

Pourquoi la liberté,
Fais qu'on parle de personne emprisonné,
Pourquoi emprisonné,
Quand on peut libérer,
Pourquoi parler de prendre, 
Quand on peut tant recevoir et donner,

Comment vivre sans amour ?
Les moments de rêves sont irréels ? 
Les moments de cauchemars ne sont qu'images ? 
Pourquoi la liberté...?
Pourquoi emprisonné...?
Pourquoi parler de prendre...?

Gali38

 

**

 

Senryus 

Mon cœur en émoi
Ne bat que pour toi. Je tiens
A toi plus que tout.
*

Tu es près de moi.
Mon cœur déborde de joie.
Ma vie s’illumine.
*

Bercée dans tes bras,
J’oublie tout autour de moi,
Assoiffée d’amour.
*

J’aime tout de toi :
Ton corps brûlant, tes mains tendres,
Tes baisers fougueux. 

FREYTAG Sylvie

 

Cyclade celtique 

 

Certaines rivières portent un nom aux résonances ténébreuses.
Celles-ci peuvent devenir témoins, voire actrices, d’intrigues et d’aventures déconcertantes. 

Vilaine. Elle portait bien son nom cette saleté de rivière qui avait englouti son frère Yohann au dernier automne. Elle aurait accepté mille morts pour l’arracher à ses bras noueux qui se rendaient complices des pièges insidieux d’une vase noirâtre qui ne lâchait jamais sa proie.
Elle avait d’abord vu son buste s’enfoncer inexorablement, puis sa tête qui se relevait pour prendre une dernière bouffée d’air, jusqu’à ce que ses yeux se figent et que tout son corps s’appesantisse tragiquement. Seul son béret survécut au stupide naufrage. Solène l’avait guetté jusqu’à l’aube, jusqu’à ce que cette terrible avaleuse de destinées en fasse son deuil : cette relique appartenait à la terre et les eaux tumultueuses n’avaient aucune prise sur elle. 

La sœur aînée s’était juré de venger son cadet Sitôt la grille du préau refermée derrière elle, elle se rendait à son rendez-vous quotidien à la cabane des pêcheurs, depuis longtemps délaissée faute d’hommes valides pour y épier le goujon par gros temps. Le village avait vieilli et la désolation le gagnait de lune en lune. Solène se sentait chez elle dans ce havre de solitude face aux éléments complices. 

Ce dimanche de décembre, la nuit avait apporté avec elle une froidure mordante qui avait proprement pétrifié le cours de la Vilaine. Le silence n’en était que plus sinistre et plus sourd. Pourtant, c’était pour Solène le temps favorable pour affirmer son autorité sur le tumulte habituel des flots insolents.

Personne ne pourrait entraver sa mission puisqu’elle seule savait que son frère l’attendait. Si sa tombe était vide, cela signifiait que son corps gisait prisonnier des créatures végétales des bas-fonds.
Solène avait mis dans sa gibecière une flasque d’eau-de-vie dérobée à l’oncle Léon à la Noël. Elle enchaîna deux ou trois rasades pour se réchauffer puis se dévêtit et dégagea les crampons et le piolet qu’elle conservait précieusement dans une cache aménagée dans la proche cabane.

Elle marcha nue à pas feutrés sur l’épais manteau blanc jusqu’à l’endroit où Johann s’était fait piéger. Elle se persuadait que le tremblement qui la parcourait du cou aux chevilles n’était que l’effet du vent mordant. Elle devait ignorer la peur pour ne pas manifester le moindre signe de faiblesse devant son adversaire juré, fut-il engourdi. Lorsqu’elle se mit à attaquer la glace avec le bec du piolet, elle crut entendre une plainte sourde du fond du lit de la Vilaine. Supplication ou avertissement ? .Toute tremblante, elle plongea nue dans l’orifice béant qu’elle venait d’infliger au flanc de la cruelle dévoreuse. Un rai de lumière lunaire lui indiquait le chemin et l’encourageait. Toutefois, sa progression semblait sans fin vers des abîmes de plus en plus sombres et glacials. Elle n’aurait jamais imaginé que la rivière puisse l’entraîner si proche des entrailles de la terre et elle se voyait victime d’une alliance perverse entre l’angoisse et l’engourdissement.

Un grondement presque insupportable lui comprimait les tympans et ses yeux ne pouvaient plus lutter contre la pression en ces profondeurs vertigineuses.

Abandonnant toute résistante, Solène se sentit comme une plume emportée par les airs alors que des flammèches éclairaient sa nuit, toutes paupières closes, et qu’une douce musique chassait tout relent d’une inavouable frayeur.

Ce fut la caresse moite de la langue de Noiraud qui lui fit ouvrir les yeux. Autour d’elle, la cabane résonnait des rires des pêcheurs. Par la fenêtre, le soleil dardait généreusement ses rayons et tous les signes d’une été radieux étaient au rendez-vous. À contre jour, dans l’embrasure de la porte, une courte silhouette lui adressa la parole : " Et bien sœurette, nous avons attendu suffisamment. ". Elle lui tendit sa casquette qu’elle serrait dans ses mains et qu’il enfonça jusqu’aux oreilles. " Aujourd’hui, je vais emmener mon radeau d’ajoncs encore plus loin sur la Vilaine " lança-t-il d’un ton gaillard, " ne crains rien pour moi, tu sais bien que je suis invulnérable ! ".

Jean-Marie Audrain

 

Page 3

  Retour 

 

  Suivant 



 

 

 


00033961

 

 


Classement de sites - Inscrivez le vôtre! L'ABC du Gratuit...Pour trouver les meilleurs sites gratuit de l'Internet !!!

Planete-Virtuelle