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N ° 6 - Journal en fond poétique 

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Pour Nina

To m’offres tes mots comme on offre les fleurs
Epanouies d’un jardin
Dans ce lieu enchanteur, le long des allées calmes
Dans la poussière d’or d’un soir languissant
Tu as choisi les plus belles

Avant qu’elles ne se fanent
Leur parfum enivrant t’as grisée
De paroles
Et ces paroles, tu me les as données

Entre les pages jaunies de mon cahier secret
Je les ai mises , cachées rien que pour moi
Comme on garde une rose
Pour sa beauté
Comme on garde une rose
Parce qu’on l’a aimée


Pour Yolande (Nina)

© Jo

 

Incompréhension.

Comme le condamné conduit à l’échafaud
Tremble, supplie et prie, espère la clémence
Des dieux et des humains, ô cruelle sentence !
Jette un dernier regard au juge et au bourreau…

Comme l’enfant blessé voit rougir son sarrau
Ne comprend du tireur l’indicible démence
Qui, d’un coup, rompt le fil de sa tendre innocence
Gémit et pleure et crie au bord du caniveau…

Comme l’épouse en deuil ne peut cacher sa peine,
Maudit la solitude alors que sourd la haine
Qui la brise et l’achève et que danse la mort…

Quand tout autour de moi me semble être folie
Que soucis et regrets me taraudent encor
Je cherche les raisons au pourquoi de la vie.


© Vertheuil

Galette des rois au fromage blanc

Nombre de personnes: 4 
Temps de préparation: 45 mn 

Ingrédients

120 gr de fromage blanc - 250 gr de farine - 130 gr de beurre - 3 cuillères à café de rhum - 2 cuillères à soupe de crème fraîche - 90 gr de sucre - 150 gr de poudre d'amande - 1 cuillère à soupe de lait - 2 oeufs 

Pâte 

Mettre dans une terrine le beurre, le travailler puis ajouter la farine le fromage blanc. Mélanger et séparer la pâte en 2.

La garniture 

Mettre dans une terrine les 2 oeufs, le lait, le sucre, la poudre d'amande, le rhum, la crème fraîche, mélanger le tout, verser sur le fond de pâte. 
recouvrir de l'autre morceau de pâte et doré à l'oeuf, four moyen jusqu'à que l'oeuf soit bien doré. 


Source :
Abidjan.net

 

Reflets

Dans l’eau des rivières se reflètent tous les blés,
Gorgée de soleil l’eau fait l’amour à la terre.
Les pailles d’ azur frissonnantes se sont enfermées
Dans la tendresse d’un ciel que jalousent les mers.

Hier les blés ondoyaient sous les baisers du vent
Demain ils seront gourmandises dans les bouches.
Ces croquantes beautés mourront en chantant
Et l’hiver aux portes des neiges déjà les touche.

Rosé, le petit chemin conduit vers un Eden
Un paradis retrouvé pour des amants jaloux.
Et sous l’onde des sentiments cachés dans le gluten
Les cœurs artichauts se mangeront sous l’août. 

Dans les champs privés de ses belles richesses
Les hier oubliés et les demains seront rêvés.
Douceurs, caresses ils seront tendres princesses
Pour le Roi de l ‘ hiver qui s’éveille en plein été.

Puis s’endormant en corps à cœurs des quatre saisons 
Pâle, il rejoindra les royales beautés de la lune.
Les frênes engourdis se profileront avec passion,
Et l’hirondelle, se jouant de l’air, se lissera les plumes.


© Marine
11/10/2002

 


Interview de Katia HACENE

(Journaliste écrivain, Katia a bien voulu répondre à l'interview pour ce début d'année, en me permettant d'approfondir un certains nombre de questions, et d'enrichir l'interview) 

 

1 - Depuis combien de temps baignez-vous dans la poésie ? Racontez-nous ... 

Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que je suis journaliste (anglophone et francophone), et écrivain. En ce qui concerne la poésie, je viens seulement de faire découvrir une ébauche de ce que j'écris. Cela ne fait pas encore de moi une poétesse. Par conséquent, plutôt que "baigner", je dirais que j'ai
"effleuré" la poésie anglophone. Je suis néanmoins très heureuse que
mon côté poétique suscite beaucoup de réactions. Cela m'encourage à poursuivre dans ce domaine. Peut-être qu'un jour, j'écrirai aussi des poèmes en français. En général, un poème se crée naturellement. Il se dégage du coeur, de l'âme. On ne peut pas toujours le planifier. 

- Qu'est-ce qui vous a mis sur le chemin de l'écriture ?

En ce qui concerne le journalisme je dirais que mes deux principaux facteurs
déclencheurs ont été à la fois ma mère et les circonstances. En effet au moment où j'ai achevé ma licence d'anglais, le quotidien du soir "Horizons"
venait de voir le jour avec une rubrique en langue anglaise et comme ma mère était déjà journaliste et connaissait le milieu dans lequel j'allais travailler, elle m'a vraiment encouragée dans ce domaine. Comme quoi l'influence peut parfois jouer un rôle dans la vie de quelqu'un. Quant à écrire des recueils, c'est venu un peu naturellement, manière de poursuivre dans ma voie littéraire.

- Y a t'il eu des personnes, des déclencheurs qui vous ont permis d'enrichir 
votre plume ?


Pour enrichir sa plume, je crois qu'il n'y a pas mieux que la lecture. Mais il y
a aussi l'entourage familiale, scolaire et professionnel. Je suis issue d'une
famille intellectuelle où en général on a la plume facile. Par exemple, mes
grands-pères qui étaient magistrats (et dont je salue la mémoire), écrivaient,
ma mère n'en parlons pas, pour elle l'écriture, ça coule de source. Pour ne
citer que ceux-là. En plus, j'ai poursuivi des études littéraires, puis je suis
devenue journaliste, enseignante, etc. Mais je tiens à souligner que le
journalisme m'a énormément apporté. C'est un métier passionnant et enrichissant. Je suis l'auteur de nombreux articles, interviews, portraits, chroniques, etc. cela fait que depuis, l'écriture fait partie de mon quotidien.

- Quels sont les journaux pour lesquels vous écrivez ?

En 1986, j'ai embrassé une carrière de journaliste polyvalente en langue
anglaise et française au journal "Horizons". Au début des années 90,
je suis devenue membre fondateur du quotidien "Le Soir d'Algérie" où
j'occupais un poste de chef de rubriques sociales, féminines et du "Club de
l'Amitié", rubrique de communication (laquelle, je crois, existe toujours),
une première en Algérie à l'époque, qui avait remporté tous les suffrages et
suscité l'intérêt d'autres média algériens mais aussi européens. Au passage, je
ne manque pas de saluer tous mes anciens collègues. Actuellement, en France, je m'adonne plutôt à l'écriture de recueils. 

2 - A quel genre de littérature, d'artiste (s), vous identifiez vous ?

En fait, je ne m'identifie pas à un genre particulier de littérature ou à des
artistes. Je pense que chacun doit avoir sa personnalité, même si je conçois le
fait qu'on puisse être influencé par quelqu'un, mais cela n'est pas mon cas. Mon premier livre "Tani" (Éditions des Écrivains), publié l'année dernière, est un mini roman. Je suis plutôt texte court (notamment chroniques et
essais) que roman fleuve.

- De quoi parle votre premier livre "Tani" 

Tani est un mini roman d'ordre social. C'est l'histoire d'une jeune fille qui, maltraitée par sa mère adoptive, décide à la suite d'une dernière dispute plus violente que les autres, de s'enfuir de chez elle. Elle trouve refuge, protection, et compréhension, dans un couvent où elle bénéficie surtout de l'aide précieuse de mère Marguerite qui lui permet de réaliser son voeu le plus cher : quitter Paris et pouvoir désormais échapper aux misères de sa marâtre. A Toulouse, Tani est accueillie à bras ouverts par la cousine de la nonne, Rose, veuve d'une soixantaine d'années, sans enfants. Une énorme complicité naît entre les deux femmes qui s'attachent l'une à l'autre.... et je laisse le soin aux lecteurs de découvrir la suite.

 


3 - Quels sont les artistes, poètes, ou autre, qui vous ont le plus touché ?


Les artistes et poètes qui m'ont touchée et me touchent toujours d'ailleurs,
sont nombreux. Il serait trop long de les énumérer ici. Mais en fait, je suis
davantage passionnée par une oeuvre que par un artiste. Cela signifie que je
peux ne pas apprécier toutes les oeuvres d'un même artiste mais une oeuvre de plusieurs artistes, quel que soit le domaine artistique.


4 - Que représente pour vous la poésie, qu'y recherchez vous ? 


Comme je vous l'ai dit, je commence à faire connaître ma poésie qui est en quelque sorte une manière artistique de s'exprimer. La poésie, c'est beau, ça fait rêver et ça émeut, bref... ça fait vivre. La poésie est aussi le berceau de
la chanson.


5 - Quelles sont les autres passions "artistiques" qui vous animent ?


J'aime beaucoup la musique, la chanson. D'ailleurs de temps à autre, il m'arrive de jouer un peu "à ma façon" de ma vieille flûte de lycéenne !
Oui... la musique, bien entendu, une musique qui me plaît, c'est ce qui me touche le plus, c'est un art qui me va droit au cour et qui parfois même, m'inspire, me détend, etc. D'ailleurs, je chantonne souvent. La chanson, pour moi, c'est sacré. Mais ceci dit, j'adore aussi le cinéma évidemment, sans le 7e art, je crois que je serais malheureuse !... le soir, pour décompresser, rien de tel que de regarder un bon film ! J'aime bien aussi la peinture, le dessin, et autres.



6 - Pouvez vous dire, ou plutôt déclamer, en quelques mots, quelques vers, ce qui pourrait vous représenter, être le symbole de l'essence de votre âme, de vos oeuvres, de votre idéal (si c'est une chanson, vous pouvez nous donner le titre) ? 

L'une des valeurs que je privilégie est l'Amitié. D'ailleurs, au début des
années 90, parmi les rubriques que j'animais, il y avait "Le Club de l'Amitié" dans le journal "le Soir d'Algérie", quotidien dont je suis membre fondateur. Et l'Amitié est aussi le sujet de mon premier poème "My Friend" que je soumets à votre appréciation sur mon site Internet :
http://site.voila.fr/k.h.services

C'est un poème très simple. Élie Nad, Chanteuse auteur compositeur, a réussi à mettre quelques couplets de ce poème en musique. Je suis aussi l'auteur d'autres poésie telles que : "The Song" (la chanson), "Goodbye Homeland" (Adieu pays), et d'autres que je prépare. Je vous en dirai davantage un peu plus tard, car, comme je vous l'ai déjà dit je viens seulement faire connaître ma poésie. Je m' y adonnerai lorsque j'aurai achevé mon recueil de chroniques (en français).



7 - Avez-vous envie d'ajouter quelque chose que vous n'avez pas dit dans vos réponses, et qui n'a pas été évoqué dans les questions ?

Tout d'abord, je vous remercie pour l'intérêt que vous me portez, d'autant plus que la plupart du temps, c'est plutôt moi qui réalise les interviews !!!!!... D'autre part, je reste à la disposition de tous ceux et celles qui voudront en savoir plus, auront besoin de mes services ou voudront travailler avec moi. Je reste ouverte à toute proposition.

- Quels sont les travaux en commun que vous avez déjà effectué ? Les services que vous proposez

En plus du journalisme qui représente le plus important de ma carrière, j'ai dispensé des cours d'anglais à l'université d'Alger puis dans des institutions et associations en France. j'ai aussi travaillé dans des milieux sociaux où j'ai animé des ateliers d'expression, etc. Actuellement, je travaille aussi dans une bibliothèque, je dispense des cours d'anglais et de français, et autres. Je suis assez polyvalente.

Enfin, Bonne et Heureuse Année à tous !

 

Conte d'Heroic Fantasy

L'âtre de la cheminée crépitait encore un peu. Il était à peine 23 h. Torgua était dehors en train de regarder le dôme étoilé. Jusque là, il avait passé toute sa vie d’orc à la guerre, à donner des coups d'épée, trancher des membres, faire couler le sang d'elfes, de nains, d'humains, et même dans certains conflits, des « siens ». Il avait bien rencontré quelques orquesses dans des villages, ainsi qu'une princesse à la cour du royaume lorsqu'il avait été célébré pour avoir mené toute son équipe de lancer de nain à la victoire lors de la coupe inter-orquienne. Mais son coeur ne s'était ouvert, n’appartenait à aucune. Et si, plus la liste de ses succès militaires s’amoncelaient, plus son désire de changements - de paix, d’harmonie avec les autres créatures - montait, au lieu de le porter, le tout consumait le peu de coeur qu'il avait ! Il avait ainsi finit par s'exiler des festivités et passait les soirées en solitaire... orc 

Au jour du de l’année lunaire 2023 sur la calendrier féerique de la planète Talkien, alors que tous ses soldats étaient réunis pour fêter le nouvel an, il était revenu dans l'habitat qu'il avait lui même érigé. Torgua avait fait ensuite un petit tour en lisière de la forêt, là où allaient souvent se réfugier quelques animaux de la pluie des plumes étoilées des créatures d’en haut… Après avoir posé ses yeux sur le sol, il alla « cueillir » un sanglier blanc qui se dégourdissait les jambes. Sa prise fut très vite maîtrisée. Dans le silence de la nuit, il n'y eut pas d'esclandres, pas de gémissements, juste un couic qui ne fit pas échos. Il regarda sa prise en se léchant les babines. Il avait bien hâte de le mettre sur le feu de cheminée. Il rentra dans sa chaumière, et alors qu'il déposait la bête sur la table, réanimait les braises rougissantes, un son de cloche retentit. Il tourna la tête vers l’œil de la masure, un pur réflexe. Il ne vit rien d'autre que les reflets des flocons de neige traversant la vitre à la vitesse d'une lumière ramollie par le froid et filtrée par des barreaux en bois, censés repousser les gros moustiques. Un second son de cloche retentit. Il tourna la tête à droite et à gauche. Toujours rien. Il se demanda si on lui faisait une mauvaise blague. Il grommela quelque chose comme « c'est pas drôle » puis s'assit sur la table où il dépeça le sanglier (le temps où les orcs mangeaient tout cru les animaux, avec le pelage, est plus ou moins révolu, ils ont été contaminés par la « sophistication » de certaines créatures).

Ses sens guerriers étaient toujours en éveille et il était inquiet de ne toujours pas sentir de présence, quand un troisième tintement se fit entendre. Il allait mettre en question un problème d'audition au moment où il entendit un bruit de rongeur en train de mordiller le plancher, qui eut la malchance d'être là à ce moment, et qui goutta au coup de poignet de Torgua très habile avec son couteau. Il n'arrivait pas à se sortir de l'esprit cet étrange son de cloche, mais se dit qu'il y avait au moins gagné son entrée. Puis, il tourna la tête instinctivement vers le feu de cheminée. Un 4 ème son de cloche se fit entendre. Il lui sembla bien que cela venait de là. Oui, c'est ça... Il s'approcha, essaya de détecter les odeurs qui gravitaient dans l'air. Il s'attendait à entendre encore un autre son de cloche, lorsque de petites ailes translucides s'élevèrent du feu de cheminée, laissant en fin apparaître un petit être qui ressemblait à une fée. L'orc se gratta la tête, se demandant si ça se mangeait une fée, et à quelle sauce il pourrait l'assaisonner. Celle-ci fit un bon en arrière, comme si elle avait deviné ses intentions, et lança de ses menues mains une poudre qui brouilla la vision de Torgua, le faisant aussi éternuer. « AAAAAAaaaa... aaaaAAAAAAAAAAAAA... AAAAAAAaaaaaAAAAAA… AAaatchoum !!! ».

L'orc secoua la tête. Qu'est-ce qu'une fée venait faire ici ?! Il appréhendait son pouvoir à tel point que sa peau suinta. Il hésita à la prendre pour la faire sortir dans le grand froid hivernal. Celle-ci scruta la grande masse qu'elle avait devant elle, et prit les devants...

Fée Gnante : « Les rumeurs des êtres invisibles, qui observent les faits et gestes de tous les êtres vivants sur Talkien, ont véhiculé votre nom, votre lieu, jusqu'à la forêt des fées où je réside. J'ai décidé de vous visiter, comme tant d'autres… Nous sommes assez de fées pour que vous soyez tous visiter en même temps par l’une d’entre nous. Seulement, vous le savez presque jamais. » Torgua prit une chaise qu'il mit devant le coin droit du feu de cheminée. Il plissa les yeux et posa toutes les questions qui avaient gravitées dans ses quelques neurones d’orc : « Que... que me voulez vous ? Pourquoi êtes vous venue ? Que vous a t’on dit à mon propos ? Je... »

Fée Gnante se posant sur une pierre de la cheminée, et prenant un ton solennelle : « Je suis Fée Gnante, on m'a dit de vous, que… les batailles auxquelles vous aviez pris part vous ont fait réfléchir, que votre monde vous est devenu en quelque sorte étranger... De vous, je ne veux rien, juste vous aider. Et pour cela, j'ai prévu de vous faire voyager à travers une ou deux dimensions... »

Torgua ne trouva pas mieux qu'un « Ah... » comme réplique. Ayant retrouvé la vue, il put constater les contrastes de lumière s'émanant de la fée qui portait à deux mains une baguette magique comme si elle avait été un gourdin...

Fée Gnante riant : « Je devine vos pensées. Oui, nous pouvons assommer avec cette baguette ! Que cela soit avec l'aide de la magie ou non. Nous arrivons même à faire marcher des tours de garde, c'est pour dire. Mais trêve de bavardage, fermez les yeux que je puisse vous ouvrir le chemin et vous véhiculer... »

Torgua : « Me conduire où ? Et, euh, j'ai mon repas à prendre, ça ne peut pas attendre ? »

Fée Gnante : « Non, c'est justement le moment idéal. Ne vous inquiétez pas ! Le voyage ne va pas durer longtemps… Maintenant, fermez les yeux, et laissez vous aller... »

Torgua grommela mais accepta de fermer les yeux. La Fée Gnante s'approcha de lui, lui donna un petit coup de baguette magique. Une fine poudre s'en échappa, sembla rester un temps en suspension dans l'air, pour enfin tourner autour de l'orc et l'envelopper d'un voile… Il lui semblait s'envoler lorsqu'une petite voix lui dit d'ouvrir les yeux. Il avait peur, il se sentait maintenant tomber. Il n'osa tout de suite les ouvrir… De plus, l'information fit plusieurs fois le tour de son cerveau avant d'atteindre sa cible.

Voix de fée : « Bon, tu vas ouvrir les yeux bougre d'orc ! Oui ou non ?! »

Aucune réaction... Une odeur de poulet rôti montait dans l'air...

Voix de fée : « Un casse croûte t'attends... »

L'orc ouvrit aussitôt les yeux. Ce qu'il vit dépassa son entendement...

Un homme derrière un caméra : « Coupez... mais qui a mis ici ce figurant ? Son maquillage est en plus complètement raté... »

L'orc était à côté d'un arbre qui avait une odeur vraiment très étrange. Il renifla pour voir où était le poulet. Il ne vit rien. C'était la fée qui avait créée cette illusion pour le faire réagir.

Voix de fée : « Nous sommes tout un réseau à travers les dimensions, les planètes. La fée qui t'a envoyée ici s'est trompée. Elle vient de me demander de t'envoyer ailleurs. C'est une surprise. Par contre, il va falloir que tu agisses vite ! Ne reste pas dans les parages et ne cherche pas à parler à toutes les créatures qui t'entourent... et merd... »

Torgua eut du mal à refreiner ses instincts d'orc au moment où de curieuses personnes ressemblant trait pour trait à des humains, mais vêtus d'une bien étrange manière, s'approchaient de lui. Il grogna et fit volte face, se dirigeant vers une porte.

Un humain : « Au moins son jeu d'acteur est au point, de même qu'apparemment son odeur... Pouah ! Par contre, ce n’est pas vers le cagibi qu'il se dirige ? »

Un autre humain : « Mouais, m'enfin, on va devoir refaire toute la scène où Aragorn lance Gimli. Sinon, bah, ils ont dû prendre un acteur bon marché, parlant pas un mot de notre langue. Laissons le, il va bien comprendre son erreur. »

Alors que tous retournèrent à leur poste, Torgua s'enfermait dans une petite pièce emplie d'objets dont il ne comprenait le fonctionnement. La petite fée fut soulagée de voir qu'il n'avait pas vraiment attiré l'attention, et ne tarda pas à lui asséner un petit coup de baguette sur le nez.

Voix de fée : « Garde les yeux fermés, tu vas aller dans un lieu de rêve. »

Torgua se lécha les babines, s'imaginant baigner dans un bain de sang et de viandes fraîches. Au lieu de cela, lorsqu'il ouvrit les yeux, il se retrouva dans une forêt. Cette fois, l'odeur des bois n'avait rien de bizarre. Nulle voix de fée ne résonna dans sa tête. Il tourna sur lui même et se demanda ce qu'il devait faire... Le paysage était magnifique. Au dessus de lui, le dôme était couvert d'étoiles. Aux alentours, les arbres resplendissaient. Ils semblaient diffuser une lumière. Des êtres de la nuit les habitaient ? Des elfes ? Il ne pouvait encore savoir. Il regarda ses mains et réalisa qu'il n'avait aucune arme pour se défendre en cas de danger.

Torgua : « Ouh, ouh, petite fée, où es tu ? Que dois je faire, où dois je aller maintenant ? »

Il n'eut pour réponse qu'un : « GRRRRRROOOOOOAAAAAAAAAAAARRRRRR ».

Le cri d'un gros félin portant une crinière qui courrait vers lui.

Torgua ne se laisse pas impressionner et poussa son cri de guerre : « RRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH... breuh... ».

L'animal s'arrêta aussitôt, le toisa, et sentit l'air. Il comprit qu'il ne pourrait avoir raison de la créature qu'il avait devant lui, et s’apprêta à chercher son repas ailleurs, courbant l’échine.

Torgua : « ET ! Attends ! Toi pouvoir peut être... »

Voix rigolant venant d'un arbre : « Vous rien pouvoir obtenir de cet animal. Vous semblez être presque comme cette créature... »

Torgua levant la tête intrigué : « Bah, déjà, j'ai pas tous les poils qu'il a. Et puis, je ne me prends pas pour un roi pleutre avec mes airs... »

La femme descendit de l'arbre et regarda Torgua comme une bête curieuse... Une petite voix résonna à cet instant, du même timbre que les autres fées, dans la tête de l'orc. « Tu ne dois ni manger, ni attaquer des créatures d’ici, sinon… je te transforme en nain habillé d’un tutu rose ».

La femme rigolant encore : « Quelle étrange créature tu es... Toi avoir une peau verte à odeur de félin... Toi d'où venir ? De comme toi, moi y en a avoir jamais vu... »

Torgua, résigné à ne manger aucune créature de ce monde, étonné de pouvoir encore « comprendre » des êtres complètement différents de lui et de parler leur langue sans avoir à réfléchir : « Oh... je ne saurai comme l'expliquer... Vous aussi une fée vous a amené ici ? »

La femme : « Oh, mais vous parlez… plus ou moins correctement ! J'aurai cru que... euh, une fée ? Vous êtes sûr que vous n’avez pas fumé un peu trop d'herbe verte ? »

Torgua ne comprenant pas : « Fumer de l'herbe verte ? A quoi ça sert de brûler l’herbe ? »

La femme : « Je vois... Nous nous comprenons, mais non mettons pas forcement les mêmes images sur les mots, n’avons pas les mêmes… coutumes. Je suis née ici, j'habite ici. Je ne sais ce qu'est une fée, et l'herbe verte, c'est quelque chose qui se fume, d'absolument infâme »

Torgua ne comprenant toujours pas malgré la traduction : « Qui se fume ? Comme font les elfes avec le saumon ? ou… je… un rapport avec la fumée peut être ? Mais… pour en faire quoi ? »

« Laissez tomber ! Vous venez de nulle part ?! Venez, je vais vous faire découvrir le coin »

Torgua ravi : « Vous êtes une des premières humaines qui me parle gentiment, et vous m'êtes sympathique... pour une humaine... Hein ! Que l’on soit bien d’accord ! »

La femme : « Humaine ? Humaine ? Qu'est-ce que c'est ? Le nom que vous donnez aux personnes qui ne sont pas comme vous ? Appelez plutôt moi par mon petit nom, voulez vous ? Moi c'est Aarinia »

Torgua grand sourire : « Moi, c'est Torgua... »

Aarinia : « Torgua ? C'est joli, ça me rappelle un je ne sais quoi, qui... Peut être dans une autre vie, qui sait ? Si vous m’expliquiez d’où vous venez… et allez viens, je peux te tutoyer ? »

Torgua confus de pas toujours tout comprendre le sens des mots de ce qu'Aarinia disait, et de ce que lui même disait parfois : « ... oui, bien sûr... où allons nous ? Et pour d’où je viens… je… »

Aarinia lui prit la main et la guida à travers la forêt. Torgua lui expliqua son périple en chemin. Ils traversèrent un petit ruisseau, croisèrent : un loup-garou et un petit être de rouge vêtu en pleine discussion ; 3 petits cochons en train de construire une battisse ; en haut d’une colline un elfe portant un étrange costume dont une cape avec un S brodé apportait la touche finale, secourant ainsi accoutré un nain qui avait laissé derrière lui une traînée de cailloux. Torgua put aussi se rincer l'oeil sur une nymphe verte qui se baignait prêt d'une cascade (Aarimie lui avait donné un coup de coude en surprenant son regard baladeur posé au « lointain », alors qu'à cet instant elle lui parlait de la particularité de certains végétaux), humer la fragrance des farfadets champignons, saliver devant un flot de bière qui s'écoulait d'une petite source où deux sortes d'ours se battaient pour s'y abreuver.

Au bout de leur chemin, au liseré de la forêt, se trouvait une demeure semblable à celle de Torgua. Le paysage aussi était assez proche. Aarinia l'invita à se poser sur le bord d'un ruisseau de feu (de la lave) qui s'écoulait non loin. Ils entamèrent de nouveau la discussion...

Torgua : « Quel bien étrange monde où tu vis. Tout semble différent et similaire… Il y a des créatures qui n’existent pas sur ma planète… Et vous semblez à la fois en paix et en guerre... »

Aarinia : « En paix et en guerre ? Que veux tu dire ? Parle moi un peu plus de ton monde…»

Torgua allait se lancer dans une tentative d'explication lorsqu'une météorite déchira les cieux, fusa dans l’air. Un bruit assourdissant les pétrifia, se fit entendre jusqu’au tréfonds de leur conscience ; assez intense pour retenir en moins d’une seconde l’attention de l’orc. Ce qui restait de météorite (pas grand chose par rapport à sa taille initiale, mais au final, aussi gros qu'une tête de troll), tomba sur Aarinia, épargnant de peu son « chanceux » ami. Elle n'eut le temps de souffrir, fut tuée sur le coup. Torgua en resta bouche bée. Quand il fut remis de ses « émotions », une odeur de chair brûlée nageait dans l'air. Il regarda au lieu où était la charmante Aarinia et fut tenté de prendre un des morceaux qui était resté sur place...

Voix de fée : « Tut, tut, pas touche. Tu devrais avoir honte... »

Torgua : « Vous voilà enfin ! Vous avez mis plus de temps qu'il en faut pour qu'une de mes pensées fasse le tour et finisse par se perdre, c'est pour dire... »

Voix de fée : « C'était exprès… et, m'enfin, pas ce qui vient d'arriver… Un mauvais coup du sort. Je te renvois à ton lieu d'origine, ta fée gardienne sera peut être quoi faire... »

Torgua : « Je... »

Torgua las et l'esprit embrumé par tout ce qui s'était passé en si peu de temps, ferma les yeux et se laissa aller... Le voile l'entoura et le ramena chez lui. Quand il rouvrit les yeux, il se retrouva dans son lieu familier. Fée Gnante était devant lui, dans la même position qu'à son « départ ».

Torgua prit d'un coup conscience qu'avec la mort d'Aarinie il avait perdu un être cher, plus que de la chair qu'il aurait put manger, et se mit à grogner : « GRRRRRUUUUUNNNNNNNMMMFFFFFFFF... JE... je ne suis pas du tout content... »

Fée Gnante essayant d’être convaincante : « Euh, je suis désolée… Vraiment… Mais ce qui compte, ce n'est pas la fin ! Ce qui compte c’est ce qui s'est passé au cours du voyage ! »

Torgua vit le sanglier sur la table et alla le mettre en broche sur le feu : « Euh, vous pouvez me dire ce qu'il s'est passé de positif et constructif au lieu où vous m'avez conduit ? »

Fée Gnante confuse : « Et bien, euh, au moins tu sembles plus... euh, enfin, cela t'as fait une expérience ! Tu n'as pas aimé ce que tu as vu ? Même si il y a eu un imprévu... un peu euh... »

Torgua : « Bah... Toi et tes amies vous m'avez pas permis de goûter les créatures qui s'y trouvaient, ni laissé le temps de boire leur spécialité locale. Je n'y vois pas d'expérience ! Et puis ça suffit, tu peux me laisser maintenant… Sauf si tu veux manger du sanglier avec moi... »

Fée Gnante : « Mais… euh... Sans façon... Je vais te laisser. Peut être à l'année prochaine… »

L'orc n'écoutait plus la fée et ne pensait plus à ce qui s'était passé. Son cerveau était redevenu vide, normal, comme s’il était rempli par de l'huile qui faisait sortir toute pensée sans qu'elle n'ait le temps d'imprégner sa mémoire. Il était en train de préparer la sauce pour son sanglier. La fée s'en alla par la cheminée rejoindre le silence de la nuit, où la neige virevoltait toujours dans le ciel. Partis l'année passée, les flocons allaient retomber sur le sol pour la nouvelle année. Au loin, dans le bourg voisin, les bâtisses réunies, une certaine effervescence semblait régner, à laquelle Torgua ne prendra pas part, en tout cas, pas cette année là…

Morale de l'histoire : « Il ne faut pas faire remettre à un orc un repas à plus tard... »


© P.L


 

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