Conte à suivre
(du
rififi sur l'or des passages)
Le premier
jour de l'apprentissage de Flaurorie, après avoir fait les mêmes gestes
rituels ouvrant un passage à travers la brume magique, Odeline la laissa
toute seule à l'entrée. Il lui semblait que la brume entourait
maintenant aussi la porte, mais cela venait de ses yeux, floués par un
flux salin. Du haut de ses trois ans, et quelques centaines d'arc-en-ciel,
l'apprentie magicienne rentra dans le tam-tam, anxieuse, un peu perdue.
Les mages qui sortaient de leur salle de réunion par une des porte ronde
surélevées, se
posèrent presque aussitôt aux côtés de leur élève, ou futur élève
pour certains. Ils étaient 7, mais suivant son programme, elle n'aurait
que deux, trois maître pour s'occuper d'elle par cycle, et chacun avait sa
spécialité à lui enseigner. De plus, il fallait toujours une certaine
surveillance du réseau tam-tamique, et quelques autres apprentis, plus âgés
et tout aussi chanceux, venaient de temps à autres, des quatre coins de
l'or des passages, pour profiter de l'enseignement prodigué, des
connaissances détenues dans l'esprit, les murs, les livres de songes
accumulés dans ce temple.
Les mages firent comme-ci la mésaventure de leur première rencontre, dans
l'appareil de mesure, était oublié. Ils prirent partie de détourner l'attention de Flaurorie, en lui
parlant, et Ixon la prit sur ses épaules. C'est seulement par quelques traits
d'esprit, qu'il réussit à tracer sur ses lèvres l'esquisse d'un sourire.
Ixon : "Bon, pour commencer la journée
Dans la salle de détente nous allons aller,
Pour que tu fasses connaissances avec nous tous,
Et avec deux enfants qui suivent aussi
Notre enseignement de la magie sortie des choux,
La baguette c'est vous, les fleurs, votre souffle de vie."
Trigon, mage à 3 bras :
"Et puis, à force d'exercice, de ton corps poussera
Un troisième bras, te permettant à la fois
De faire plusieurs choses, c'est très pratique, regarde..."
Trigon usa de son troisième bras pour créer un efflux magique, pendant
que les deux autres bras créèrent un sorte de mur magique.
Trigon : "Pour se protéger et pour lancer une estocade..."
Flaurorie resta perplexe, même presque inquiète. En voyant le regard
malicieux, polisson poindre au fond des noisettes de Trigon, et le sourire
sur le visage des autres mage, elle comprit qu'il se jouait de sa
crédulité. Elle se mit à rire franchement lorsqu'il créa des petites boules
pour jongler avec ses trois bras. La bonne humeur en contagion, ils
arrivèrent dans la salle de détente, où des livres de "loisirs
magique" étaient empilés sur des étagères encastrées dans les
murs. Sur une petite table des friandises étaient dispersés, qu'un
garçon et une fille "picoraient". Ils tournèrent tous deux la
tête lorsque le groupe arriva.
Ixon : "Voici Sinelle et Frène, deux apprentis que tu verras
Souvent, puissiez vous bien vous entendre... vas y sers toi..."
Flaurorie fit non de la tête, prétextant qu'elle n'avait pas très faim.
Elle regarda les deux jeunes qui avaient 4 ans de plus qu'elle. Elle
était hésitante. Sinelle par un petit tour de la main, engendra un
mouvement du flux magique, et fit se soulever tout seul un sorte de dragon
en chocolat, l'amenant à hauteur de bouche de Flaurorie. Cette dernière
scruta quelques instants le chocolat, puis prit le dragon dans sa bouche,
remercia la donatrice d'un sourire barbouillé. Frène prit le premier la
parole, lui demandant comme elle s'appelait. S'ensuivit une petite
discussion, sur leurs origines, âge, savoir faire réciproque. Trigon
vint mettre un terme à la discussion en demandant à Sinelle et Frène de
le suivre. Ixon prit par la main Flaurorie et la fit léviter, l'amena
dans une pièce qui était au dessus, passant par un petit couloir,
vertical selon la conception des personnes sensibles aux lois de la
gravité.
Ixon : "J'espère que cette pièce ne te fais pas trop peur,
Nous allons devoir y passer quelques heures,
Je dois commencer par t'expliquer les rudiments
De la projection de ton esprit, la magie de l'élan..."
La pièce avait une forme de tête, le plafond couleur cheveux, si tant
est que cela soit descriptible. Il y avait un semi plafond, fait de
grillage, faisant office de cage pour quelques oiseaux, et un réseau de
maisonnées au sol, faisant tout le tour, où des petits rongeurs
vivaient. Flaurorie aimait les animaux, et n'en fut pas effrayée. Elle
savait respecter leur esprit sauvage, ce qui était un notion importante
pour cohabiter avec eux. Elle s'approcha de l'un d'eux, qui s'étaient
arrêté de marcher, et lui avait fait face.
Ixon : "Je crois que tu as déjà un ami... Le début de ton
apprentissage
Risque fort de t'être rébarbatif, mais cela est nécessaire..."
Flaurorie tout sourire, regardant l'animal :
"Si je peux m'amuser un peu avec eux, pour me plaire
Il n'y a que ça, ça m'ira... Ce rongeur à un nom ? Rivage ?"
Ixon : "Il a l'air d'y répondre. Si tu veux, ainsi il s'appellera.
Maintenant, assieds toi, et contre toi, fais le vide, tout ira..."
"Shclin, shclin, schlun, schlun..." Des rais de lumière
fusèrent, se distordirent... Un danger était annoncé par le réseau
Tam-tamique. Ixon, calme, mais pressé, ramena Flaurorie dans la
pièce du dessous, où les autres mages, et élèves arrivèrent.
Trigon : "Ce n'était pas pour ce soir que notre Oracle * avait
prédit
Le danger ? Nous devrions renvoyer les petiots et sur le toit
monter."
Laetine une autre mage, essoufflée :
"La prédiction est toujours approximative, et il n'est pas dit
Que cela est pour tout de suite, nous devons juste nous y
préparer..."
* Le Tam-Tam,
possède un sorte de capteur, de détecteur de magie, assez puissant pour
vérifier là où se créent des brisures de la matrice, là où des
tourbillons démoniaques, et autres dangers pour le bon ordre, se forment.
De ses détections, il fait accessoirement des prédictions, proclame à
ce qui savent l'écouter, le lire, la venue des perturbations.
Ixon accompagna tous les enfants à la sortie, derrière le rideau
magique, leur donnant quelques recommandations...
Ixon : "Vous pourrez revenir une fois que les cieux auront reprit
De la couleur. Si ce n'est que ce soir, vous dormirez là bas..."
Sinelle : "Mais, au nom du souffle de vie,
Que ce passe t'il ? pourquoi tout cela ?..."
Flaurorie montra du doigt les cieux, où des écrins incolore effaçaient
des arc-en-ciels. Ce n'était qu'un des premiers effets du phénomène.
Nul ne sait qui en était l'instigateur, ce qui pouvait le créer, et tous
reconnaissaient au moins leur ignorance sur ce point, quelque soit leur
appartenance aux courants de magie. Il s'agissait parfois de boules de
vide, absorbant toute lumière sur leur passage, d'autres fois des sortes
de criquets mangeur de lumière. Dans tous les cas, il avaient découvert
que pour repousser le danger, il leur fallait créer un bouclier
temporaire, un bouclier repoussoir, créateur de vide, une boucle
séparant la planète du reste de l'univers un temps assez long pour que
tout reparte.
Les apprentis
commencèrent à descendre, en direction des chaumières. Flaurorie croisa
au passage Odeline qui lui fit un petit signe, lui murmurant par la
pensée de ne pas s'inquiéter. Sa nourrice avait sentit ce qui arrivait,
et allait prendre part à la conception du manteau. Elle s'envola sur le
toit où les autres mages commençaient déjà leurs efforts de
concentration. Elle ferma les yeux à son tour, fit pousser le vide
autour d'elle. Petit à petit, un flux des plus noirs partit vers les
cieux, se diffusant de part et d'autre. Au bout d'une bonne 100 ène de
battements du Tam-Tam, alors qu'il était l'heure de l'or indigo, une nuit
sans étoile enveloppait presque toute la planète.
Au moment où Flaurorie et ses "invités", les quelques élèves non
habitant de Dramond, rentrèrent chez ses parents, dans les cieux la coupole
atteignait la phase finale du cycle de sa création... Elle fut
assez solide pour repousser le danger qui arrivèrent quelques heures plus
tard: des criquets mangeur de lumière
céleste, qui se brisèrent, se désarticulèrent, partirent en laissant
s'échapper la puissance magique qui les avait créé, dans toutes les
directions, un sorte de feu d'artifice invisible. Du fait du manteau,
aucun des "voyeurs" ne pu assister au phénomène, voir les
"assaillants", d'autant plus qu'ils ne possédaient pas encor le pouvoir de
la projection astrale par delà l'anti-matière. Mais comprenant la réussite
de leur maître, ils furent de joie surexcité. Pas un seul criquet ne
réussit ainsi, en ce jour bénit, à rentrer dans l'atmosphère... Pas un
seul... Pas un seul ?... ou presque...
En haut du Tam-Tam, Ixon et Odeline palabrait. En fin de discussion, Ixon
plein d'espoir dit : J'espère que les petiots pourront nous aider
A repousser la plus grande attaque jamais annoncée
Sur des milliards d'arc-en-ciels, de battements du cristal
Du bâtiment, qui nous révèle les secrets perçus en ses dédales...
Odeline : Nous avons encore du temps pour les y former,
En attendant profitons de l'instant pour cette réussite fêter...
© P.L
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