La Libre
N° 13 - Journal en fond poétique

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- Pleurer d'amour
- Annonces/concours
- Jeu d'écrit à plusieurs
- Cinquain en miroir
- Poème en langue étrangère

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- Poèmes à l'air du temps
- Au fur et à mesure...
- Citations
- Chanson
- Conte Heroic Fantasy

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- Poèmes d'auteurs à l'affiche
- Interview
- Histoires de sourds de Jean-Marie Audrain


Tu parles d'un voyage

Le Petit Prince m'a dit, ce soir : 
"Nous sommes les enfants du hasard", 
Le Petit Prince m'a dit, ce soir : 
"Pour nous, demain est sans espoir. 
Sur ma planète, tout devient noir 
Et si le feu prend quelque part 
C'est celui que nos loups de guerre 
Allument en tous points de la terre". 

Devant ce regard désolé, 
J'ai essayé de consoler 
Le coeur de l'enfant des douleurs 
Qui n'a connu que haine et peur 

En lui présentant en ami 
Un autre Prince d'aujourd'hui : 
"Tout notre avenir est en lui 
Son nom est Amour Infini, 
Et si tu fais route avec lui, 
Il t'entraîne vers une autre rive 
Mais, bien avant que tu arrives, 
Tu resplendiras de sa Vie". 

Pendant que je lui expliquais, 
Le Petit Prince me regardait. 
Il semblait déjà loin d'ici 
Quand, tout doucement, il m'a dit : 

"Tu parles d'un voyage 
Que je ne connais pas. 
Tu parles d'un voyage 
Que je ne comprends pas". 

Le Petit Prince m'a dit, ce soir : 
"Nous sommes les ombres de l'histoire" ; 
Le Petit Prince m'a dit, ce soir : 
"Vivre sans but est dérisoire. 
La vie nous tire malgré nous 
Même s'il faut marcher à genoux, 
Sans savoir si le jour qui vient 
Sera notre dernier matin". 

Après ces mots désabusés, 
Le silence semblait lui peser, 
Et, comme s'il ne pouvait attendre, 
Le Petit Prince voulut m'entendre. 

Je lui ai parlé de Jésus, 
Prince de la Paix aux mains nues, 
De la Croix et de sa Passion, 
Jusqu'à son tout dernier pardon : 
"Si sa chair fut percée de clous, 
C'est pour que tu vives debout. 
Son coeur, pour toi, battait si fort, 
Qu'il en triompha de la mort". 

Tandis que ma voix résonnait, 
Le Petit Prince se recueillait, 
Et c'est la tête entre les bras 
Qu'il allait murmurer tout bas : 

"Tu parles d'un voyage 
Que je ne comprends pas. 
Tu parles d'un voyage 
D'où l'on ne revient pas". 

Le Petit Prince m'a dit, ce soir : 
"Nous touchons la fin du brouillard". 
Le Petit Prince m'a dit, ce soir : 
"Tu nous as montré le bon phare 
Car notre errance dans la nuit 
Nous éloignait de la vraie vie. 
Montre-nous encore ce passage 
Où rayonnera son visage". 

Devant ces yeux écarquillés 
Qui désiraient tant rencontrer 
Celui qu'ils cherchent depuis toujours 
Et les attend jour après jour, 

Sur le sable j'ai dessiné 
L'icône du ressuscité 
Qui, pour la gloire de son père, 
Brisa les chaînes de l'enfer 
Et qui demeure à nos côtés 
Dans chaque repas partagé 
Quand le pain rompu est donné, 
Quand le vin nouveau est versé. 

À chaque signe que je traçais, 
Le Petit Prince s'émerveillait ; 
Comme pour s'assurer du chemin, 
Il me dit en levant les mains : 

"Tu parles d'un voyage 
D'où l'on ne revient pas. 
Tu parles d'un voyage 
Qui ne finira pas". 

Le Petit Prince dira un jour : 
"Nous sommes les enfants de l'amour". 
Le Petit Prince dira un jour : 
"Nous sommes nés pour vivre toujours". 
Il me parlera de Marie 
Comme de sa rose en paradis 
Et devant sa joie retrouvée 
Peut-être dirai-je en premier : 

"Tu parles d'un voyage 
Que tu n'attendais pas. 
Tu parles d'un voyage 
Qui ne finira pas." 

© Jean-Marie Audrain

 

Quand l'incendie fuyant

Quand l’incendie fuyant du soleil qui se couche
Referme tes paupières sur tes yeux remplis d’or
Quand les doigts des étoiles se posent sur ta bouche
Et que tout doucement contre moi tu t’endors,

Alors mon cœur s’accorde au rythme de ton cœur
Pour ne pas effrayer ton rêve si fragile,
Je n’ose même plus respirer tant j’ai peur
De le briser d’un souffle comme on briserait un fil…

La lune se morcelle au travers les persiennes
En doux éclats d’or blanc sur ta peau noire d’ébène
C’est la nuit étoilée qui dort auprès de moi
C’est le ciel que j’étreins dans l’espace de mes bras 

Soudain tu te réveilles, apaisée, souriante.
Et l’infinie douceur de ton regard profond,
Brille entre tes long cils en larmes éclatantes,
Comme des aurores liquides au bord de l'horizon.

©
Philippe

 

Au fur et à mesure qu'on frôle le printemps

L’un est nu dans le noir, l’autre fatigué en pleine nuit…Le père du père d’un autre ressemblait au fils de son fils. D’abord il cassait la cruche, ensuite il pleurait. 
Au fur et à mesure que le meunier moulait le temps, le blé devenait farine et la farine devenait pain.

Le vent était dans la fenêtre entr’ouverte tel un chant d’oiseau.
Malgré les couleurs choisies, tout était entièrement noir… on ne distinguait pas les printemps. Tout emportés, les yeux de chat filaient dans les rues de Paris. A des lieux lointains, les escaliers permettaient aux gens à cheveux blancs de monter plus haut… Plus près, les escaliers descendaient en profondeur les versants déchirés. Les visages des gens étaient usés de froid… Ils savaient d’avance que « les ombres n’ont jamais honte… »

Demain les clartés seront encore touchées en plein cœur ! Les cris se répandront partout… Les chagrins empêcheront de voir les roses…

Les murs de peur seront dressés devant les fenêtres… Les portes s’ouvriront péniblement… Le ciel tout cristallin non partagé et les mouettes caressant les mers tomberont en images sur les pieds.
L’un est nu dans le noir, l’autre fatigué en pleine nuit…Le père du père d’un autre ressemblait au fils de son fils. D’abord il cassait la cruche, ensuite il pleurait. 
Au fur et à mesure que le meunier moulait le temps, le blé devenait farine et la farine devenait pain.

Le vent était dans la fenêtre entr’ouverte tel un chant d’oiseau.
Malgré les couleurs choisies, tout était entièrement noir… on ne distinguait pas les printemps.
Demain les clartés seront encore touchées en plein cœur ! Les cris se répandront partout… Les chagrins empêcheront de voir les roses…

© Üzeyir Lokman ÇAYCI

 


Citations

Le regard sur soi né dans le regard de l'autre, et le regard sur l'autre, né dans l'abstraction de soi

La maladresse née dans la recherche de perfection

Perdre la raison, c'est gagner un peu de bonheur, à condition que cela devienne la raison du bonheur

Le printemps est au coeur, ce que l'été est à la pensée

 

Chanson/Poème récité

 

Si vous avez une chanson "amateur" que vous voulez faire découvrir, un poème récité, envoyez le moi à laplumelibre@free.fr avec les paroles écrites et le fichier audio

 


L'île de la succube

" Oyé moussaillons ! Secouez vos miches,
Voyez la demeure qui est en péril,
La tempête va mettre vies en friche
Et faire faire au bateau des vrilles "

Ce sont à peu prêt les derniers mots,
Hormis peut être un " ouche " de douleur,
Du capitaine, avant que le brouillard
Qui avait emporté le mouvement des eaux
Ne les prive de toute vision, d'ardeur
A conduire l'embarcation, qui dare-dare
Vers funeste alla, se brisa la coque avant
Sur des rochers, pour s'échouer en élan
Sur les abords d'une inconnue terre,
Où les corps dans l'inconscience sombrèrent.

Les rouleaux de l'océan en écume
Et la chaleur du midi, les réveillèrent
Finalement. La tempête loin derrière
Se trouvait, à l'horizon de brume.
La brise maritime aviva leur mine
Encore assoupie, douleur dans l'échine.

Quand tout le monde fut relevé,
Eu fait ses besoins, eu rassasié
Avec coquillages et crabes sa faim,
Ils purent faire l'état des " lieux ".

" Capt'aine ! Capt'aine ! le moussaillon
Chargé de la vigie, ici n'est point… "
Annonça Trinie, affolée, les larmes aux cieux,
La femme mage et des ordres "le second ".

Trop content d'être en corps de ce monde,
Ils en avaient oublié de se compter.

La manière peu orthodoxe des ondes
Qui avaient sur la grève tout hissée,
La vision des voiles en lambeaux,
De la coque craquelée, sans sa prestance,
Fit naître la pensée que la faux
Avait certainement emporté leur ami.

Ils firent le signe de croix, silence,
Les visages gravés par le pire des maux,
Une longue minute, refoulant un cri
De rage contre les éléments… maudits.

Appliquant le précepte qu'il faut être uni
Dans l'adversité, l'inconnu, en cas de danger,
Ils décidèrent de partir dans une direction, groupé,
Chercher le chemin qui les amènerait
En haut de la falaise dominante. Semblant
Les narguer de sa hauteur, celle-ci formait
Un mur infranchissable, s'étendant 
Par delà la vision. Nul son ne s'en échappait.

Trinie ayant une bien meilleure intuition
Pour le côté gauche, l'équipage suivit ses pas,
Aux aguets envers et à cause du calme plat
Installé. Au bout de 500 mètres, les questions
Sur ce qu'il devra être fait pour repartir
Fusèrent de toute part, à la vue d'un navire,
Ou plutôt de ce qu'il restait de la coque mise à nue.

Un bout de plage plus loin, une silhouette
Ressemblant vaguement à l'homme perdu
Fit de grands gestes, pour attirer leur attention ?

Sur ce comportement incongru, sa communication, sa voix muette,
Sa volonté de garder distance avec le groupe en progression,
Se porta suspicion. Voyant que le capitaine flairait le dol,
Hagard, le barde et oracle du groupe pris la parole. 
" Les esprits me disent que l'homme que nous suivons
Nous amènera à la destinée dont nous faisons obole ".

Ce qu'il avait lu dans la brise marine, dans les reflets du sable,
Ne tarda pas à se dévoiler... La silhouette s'effaça en cabale.
Un sorte de chemin dans la roche, faisant le lien avec les hauteurs,
Se dévoila au virage. Ils levèrent la tête, et sortirent de torpeur
Uniquement lorsque leur fantôme s'évapora sur une corniche.

Tant bien que mal, ils se hissèrent jusqu'en haut, sans faire de pause,
Si ce n'est peu avant la fin de l'ascension, pour se préparer
A une éventuelle embuscade. Pensant trouver terre en friche,
Des étoiles en eux naquirent, à la douce vision de la " chose ".

Loin de se douter de la truculence des événements, ils purent profiter
D'une vue superbe. Devant eux, se dessinait une magnifique cité,
Bien que bariolé, et derrière eux, ils pouvaient plonger leur myrtille
Dans le manteau de nacre entourant l'île, porter admiration au vol 
Des volatiles en demeure, humer la fragrance, l'essence, du vent la fille.

Un cri d'au secours les ramenèrent à la présence du danger omniprésent.
Une femme au loin, semblait requérir leur aide, mais en flairant la corolle
D'une fleur au sol, Trinie détecta une supercherie dans leur vision :
" Non ! Attendez, je sens un narcotique dans l'atmosphère, notre sang
A dû s'en imprégner, et une aura magique ne cesse de graviter… ".

Le barde y regarda de plus prêt et acquiesça. Le capitaine toute action
Stoppa, préférant assurer la sécurité de la troupe, avant de sauver
La veuve et l'orphelin, somma Trinie de formuler quelques incantations.

Celle-ci ferma les yeux, tourna sur elle-même, et lança des paroles étranges,
Qui eurent pour effet de distordre la cité. A la fin, devant eux, il ne restait
Plus qu'un mont de pierre, avec une sorte de battisse dans la roche, en frange.

Avec prudence ils s'en approchèrent. Au fur et à mesure qu'ils s'avançaient,
Le sol par endroit se mis à bouger. Lorsqu'une première tête sortit, ils brandirent
Leurs armes, la voyant squelettique, le capitaine n'hésita pas à briser les os
Qui la composaient de son épée. Une bonne vingtaine de têtes finirent par suivre
La première, obligeant nos aventuriers à se disperser pour les renvoyer dans leur fosse. 

La terre finit par s'arrêter de bouger. Ils n'eurent cependant le temps d'être soulagé :
Ils s'étaient rapprochés de la battisse, d'où sortit une horde de gobelins, d'orcs,
De paladins, de harpies pour fermer la marche. Leur unique choix était de déposer
Les armes. La force et la magie, ne pouvait plus rien pour eux, et la fuite aurait été
Bien vaine. L'armée atypique les entoura, sans chercher à provoquer de choque.

Un Orc se mis à balbutier dans un effort surorquien : " Vous méchant. Avoir cassé
Jouets de l'amie de notre chef. Vous attendre qu'elle arrive. Elle, décider de votre sort ".

La surprise ne se fit pas attendre. Une succube et une elfe noire de l'âme au corps,
Vinrent les saluer. Le barde profita de la diversion pour murmurer à Trinie une question.
" Toutes ces créatures d'habitude ne s'entendent pas, peut être que si nous annihilions
La source qui les maintient en son pouvoir, nous pourrions trouver le moyen d'en sortir ? ".

D'une voix mielleuse la succube proclama : " Certains d'entre-vous feront un excellent souper
Pour mes créatures, d'autres deviendront des squelettes. Ah ! Ah, ah… et quelques uns,
Un délice pour moi et ma suivante, avant que je ne les croque. Mais je leur ferais le plaisir
D'atroces souffrances charnelles. Si vous êtes à la hauteur, vous rejoindrez ma garde. "

A l'acquiescement de son amie, après avoir regarder le ciel pour y trouver autre signe en coin
D'approbation, il fonça poignard en avant, sur l'elfe noire. La succube habile, fit parade,
Avortant la tentative d'assassinat. L'elfe haineuse prépara alors une incantation meurtrière.

La succube lui pria d'arrêter : " Non, laisse, j'ai d'autres projets pour lui, je vais en faire
Un baltringue, à mon charme il ne pourra que succomber, j'en mets mon corps à couper ".

Elle s'approcha du barde immobile, faisant monter les effluves sensuelles de son être.
Trop sûr d'elle, elle ne fit pas attention que celui-ci tourna ses yeux vers Trinie, avant de se jeter
Sur sa sbire. L'elfe noire fit un pas en arrière, mais n'eu le temps de l'arrêter, juste celui de lancer
Des mots après que le poignard eu troué sa chaire, au lieu de son cœur, qui envoyèrent paître
Violement l'assaillant sur le mur de roche. La maîtresse des lieux prenant conscience
Des conséquences que la mort de son amie impliquait, paniqua. Les harpies dans un nuage de fumée
Disparurent. Le reste, Orcs, gobelins, paladins, semblèrent sortir d'une longue transe.

Nulles représailles ne vinrent sur l'équipage. Par contre, il ne semblait pas bon d'attendre que tous
Aient retrouvé leur esprit, qui sait ce qu'ils allaient faire de leurs actions en étant redevenu
maître...

La madone de ce lieu cauchemardesque, pris la fuite vers l'antre du mont. La fine équipe sur le coup,
Mené par le capitaine, décidèrent de la suivre. Trinie, les larmes coulant sur ses rivières 
De la perte de son ami, voulu s'agenouiller à côté de lui, mais un des membres lui pris la main
Pour l'attirer à l'intérieur, éviter qu'elle ne reste en danger, seule face à l'hostilité.
Elle écarta sa main, s'agenouilla pour prendre le corps meurtris, même si cela était vain.

L'antre passé, des couloirs sombres s'offrirent à eux. Des bruits de choques de la plaine arrivaient.
Trinie secoua la tête, tenta de chasser les ombres, puis se mis à toucher une pierre polie,
Tel un miroir, sur lequel étaient inscrit d'étranges sigles. Comprenant en quoi ils étaient écrit,
Elle les lut à haute voix. Une brume opaque se forgea dans la poussière de l'invisible,
Plus aucun bruit n'arriva, avait elle amené les limbes ? Dans l'inconscience, agitée elle sombra…

Sur une plage, entourant une île rocheuse perdue au milieu de la grande étendue d'eau, 
L'écume trace les contours des pieds nus des marins qui se sont échoués. Du sang séché sur leur peau,
Un homme et une femme sont enlacés, semblant reposer paisiblement en leur bras,
Sous la douceur des écrins qui ont transpercés les nuages. La brume a disparue, laissant apparaître
Un horizon, prometteur pour ses valeureux, qui à leur réveille reconstruiront, 
Le courage en engrais, sans ambages et sans aucun regret, leur embarcation,
Voguant au vent de la vie, telle une graine d'où une fleur d'espoir peut renaître.

Novembre 2002

© P.L

 

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