Des abîmes de l’été
Emerge la sonnante,
Les arbres sont clochers.
Brises sont mains errantes,
Agitatrices des poussées
Immobiles, courroucées.
Les nuages se mélangent,
Prennent place aux océans,
Pour s’épancher en abat.
Tous les crins sur la frange
Se perdent sur le champ
D’un air prisonnier des lois.
Des abîmes de l’été
S’enfante la lune rouge,
La saison des gris colorés.
La cohorte se change,
Le tapis aussi se bouge,
Tombe drus les étranges.
Les rivages mordorés
Sont délaissés, gravés
Sous écume, au cœur soupiré…
© P.L
Songe, ptit songe,
Le temps passe ! expire…
Les feuilles des souvenirs
S’détournent de ce qui s’ronge.
Songe, ptit songe,
Arc-en-ciel de mes cieux,
De mes maux l’éponge,
N’oublie pas le lieu !
Songe, ptit songe,
Cœur de mes yeux,
Regarde ! les corps pieux
Se sont mis à l’étrange.
Songe, ptit songe,
Garde trace au chaud du creux
D’où s’embrasent les vœux,
Bondit ! et envole toi tel un ange.
Songe, ptit songe,
Fond toi dans l’ère automnale,
Rattrape ! le bariolé qui s’fait la frange,
La brise qui fait la valse du cristal.
Songe, ptit songe,
Au clocher de la rose,
Les soupirs aux sourires s’mélangent,
Vire ! la frise du morose.
Songe, ptit songe,
Phare de mes étoiles !
Eveille moi aux bras du voile
Du bonheur, en son seuil qui me songe...
© P.L
Travers crépusculaire
A travers les branches, l'arbre tout éfeuillé
Offre l'majestueux du ciel crépusculaire.
Entre Feu les ombres, la bataille figée,
La course des écrins qui chevauchent dans l'air,
La lune solaire s'embrase de rougeâtre,
Les montagnes du ciel se recourbent vers tours
Les couleurs d'passion se fondent dans l'âtre,
Le brasier monte haut, une belle collonne
Aux rives irrégulières enveloppe le jour
Tout en bout de course, jour où chante l'automne
A travers les branches, ô ! joli crépuscule,
Laisse nous d'coeur rêver, voler aux points d'bascule
© P.L
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OUI NOUS IRONS DORMIR ENSEMBLE
Oui nous irons dormir ensemble
là ou nous avons vu naître les cieux...
là il n'y avait que les anges
là il n'y avait que les dieux..
Tu sais toi la terre
quand je te regarde au travers mon verre
c'est toute la douceur de ton ventre
c'est toute la douleur de la descente...
avant je n'avais pas de bras
je ne sentais pas la lourdeur du pas
je n'avais de cri
je n'avais de croix
je n'avais pas de corps, ni de poids,
je ne savais ni la mort, ni l'amour, ni la vie
à présent je sais
ce qu'il en coûte d'être ici...
ce corps sait
mon âme fuit...
vient on va aller dormir
avant qu'il n'y aie le ventre
il y a eu le cri
la lente descente
la mort au fond du puit...
et la nuit...
et la lente remonté au travers la vie,
tu étais la terre
la douceur de la peau
la caresse
l'envie de prendre
le désir d'aimer
la passion de faire, d'apprendre
toi la terre
tu était nue
tout était à faire
quand nous sommes venu...
je me souviens
il n'y avait que l'étant
tout baignait dans la pourpre
la rose, l'or,
il n'y avait que le souffle, le respire, le vent
il y avait l'être, le dieu vivant
et nous au milieu, les enfants...
l'aube était éternel
l'infini charnel...
et jamais il n'y eu de demain...
je me souviens
nous t'avons perçu d'abord comme un rêve
une image lointaine diffuse brève
puis le désir a germer comme un matin....
je m'en souviens c'était hier
et tu n'étais encore que l'esquisse d'un univers,
toi la terre...
viens mon verre
si on allait sur le toit du monde
fuir cette pile de déchets
la bas on te rêvais
tu étais encore ronde
et belle
la bas ont te faisait
comme la femme icelle
celle qui me quittait...
viens mon verre
il y a un autre bout du monde
la ou l'on naissait
viens mon verre
tout cela n,est qu'une question de seconde
ici l'on meurt
ici l'on naît...
et si on allait
toi mon verre et moi
au bout du monde
fuir cette pile de déchets
et dans une seconde.....
Yves
Drolet
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OUI NOUS IRONS DORMIR ENSEMBLE
Oui nous irons dormir ensemble
sous le manteau des cendres
là où un instant nous fûmes un et Dieu
là où la naissance nous fit deux
Tu sais toi la terre
tu m'as fait fils et vivant
pour que je vois tout l'univers
la pensée et les sens
Avant, je ne craignais pas le vent
dans ton corps bedonnant
avant, je n'avais aucune faim
avant, je n'étais rien
je n'avais pas de désirs
la conscience, le repentir
je n'avais pas d'amour, pas de lubies,
pas de haine, pas d'envies
ce corps est las
mon âme s'en va
Derrière vont mes pas
laisse-moi venir à toi
des gloires et combats
je n'aspire qu'à tes bras
la vie...
dans la nuit
Tu étais la terre
monts et vaux de ma quête
Tu étais la terre
l'or et la boue de ma conquête
tu étais ma mère
germe de mes amours
tu étais ma mère
l'espérance de mes toujours
Je me souviens
l'amour fait la guerre
la haine abondance
l'orgueil arrogance
la douleur fait demain
Toi la terre
tu as cru
qu'un ingénu
grandirait la vertu
Je me souviens
il n'y avait pas de Temps
tout était néant
il n'y avait pas d'arc-en-ciel
même pas de ciel
il n'y avait pas de dieux
pas de bienheureux
il n'y avait que toi la terre
tout et univers
et moi, rien
Tu m'as fait charnel
je ne veux être qu'éternel
tu m'as donné le destin
je ne veux que ton sein
Je m'en souviens c'était un jour
où la terre est amante
et où tu enfantes
Je me souviens tu rêvais
tu étais belle et icelle
celle qui me quittait
" viens mon verre
il y a un autre bout du monde
la ou l'on naissait
viens mon verre
tout cela n,est qu'une question de seconde
ici l'on meurt
ici l'on naît... "
Laisse-moi venir à toi,
je n'aspire qu'à tes bras.
17/09/2003
Éloix
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Oui, nous irons dormir ensemble.
Oui, nous irons dormir ensemble,
Sous un ciel noir et lumineux,
Nous serons seuls, nous serons deux,
A nous sentir libidineux,
Mon coeur s’effrite, mon corps tremble !
Hier j’étais seul, plein de tristesse,
Je n’avais d’autres compagnons,
Que désespoir et tourbillons,
J’étais l’ami des vignerons,
Mon verre, ma seule maîtresse.
Tout hébété, devant le vide,
Je n’étais plus qu’un vieux soûlard,
Je vaguais seul, dans mon brouillard ;
Depuis le jour de son départ,
Je ne pensais qu’au suicide.
Mais ce matin une lumière,
Vint me toucher dans mon malheur,
Une vision comme une fleur,
Vint embaumer mon pauvre coeur,
Et le panser en bandoulière.
Oh, qu’elle est jeune, et qu’elle est belle,
Un ange descendu du ciel,
En cet instant providentiel ;
Adieu mon verre, adieu mon fiel,
Mon coeur meurtri se renouvelle.
Je sens ma sève de jeunesse,
Remplir mon coeur de ses ardeurs,
Elle stimule mes verdeurs,
Détruite par les grands malheurs,
Infligés par une traîtresse.
Tiens-moi tout près, car mon coeur tremble,
Viens effacer tout mon passé,
Faisons un amour insensé,
Je ne suis plus paralysé,
Allons tous deux dormir ensemble !
26 Septembre 2003
Christian Cally
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