Je regarde la mer au delà du rivage
Mordoré, au lointain où se côtoient le feu
De la fleur et les eaux du ventre de la terre,
Sous le drap de nuit, évanescents nuages
Tout étoilés, s'en vont en bascule les cieux,
Les remous caressent l'air. Cette partie d'univers,
Qui s'embrase et s'entrouvre aux couleurs des abysses,
M'invite à y plonger, le corps offert aux nues
Pendant que s'assoupie l'autre partie du monde,
Par mon cœur s'éveillent, le frisson en auspice,
Les reflets des vagues, les vols d'oiseaux en mus,
Brise marine, songe aux nouvelles de ronde
Comme une renaissance, au jour nouveau m'apporte,
Crescendo, se déverse et se soulève l'or bleu,
Dans un cri rougeâtre prend âme symphonie
D'aube sur falaises, s'agite la cohorte
Je les contemple, ouvert, sens grisés des creux,
Jusqu'à ce qu'à l'écume arrivent bonds de vie,
De ce Temps hors saison, seul comptant la beauté
Qui semble traverser l'âge sans scission
Du vieux fort, l'enfant tend la main à l'adulte,
Des paysages plats, montagneux, sont gravés
Aux eaux des merveilles, source où prend passion,
Tout deux me rejoignent pour observer la chute :
Les falaises de l'aube où s'échouent l'or, les bleus,
Apportant jour nouveau, s'écroulent sous le feu…
écrit
pour http://www.auquotidien.ca
© P.L
Rien à signaler avaient soupiré les roses,
A l'ombre de tous les murs cristallins.
De son poste immobile, en hypnose
Sous pointes de feu la fleur et ses crins,
Pourpre sondait l'ère du souffle morne,
Ses pétales de soie en pâmoison.
Rien à signaler soupirait la saison,
Bien encrée dans la fragrance automne.
De son poste enraciné, au seuil
Du midi, le doux crachin, sentait venir
Blanche, mais dans le bruissement du ciseleur,
Toutes ses feuilles restaient aux couleurs du deuil.
Rien à signaler dans un long frémir,
Ont soupiré les chairs des roses en choeur.
Le vent commençait avec peine, à fleurer
Les épines, portant sous brise les rumeurs
Des mélopées, la faim à périanthe fleur
De Rouge, qui vibrait sous l'armure surannée.
Rien à signaler hésite le fond du puits,
Expirent aux parois, en abat, les clapotis.
Les herbes au vert, se serrent tout contre
Le sol sous le poids de tous les bariolées,
Les majestueux agitent les bras dénudés,
En maestros, l'horizon du mutin montrent.
Rien à signaler ne soupirera la chanson
Des pétales immaculées, froissées par passion.
A l'heure où les astres font des ronds,
Où les anges s'apprêtent à descendre des cieux,
A la floraison, porte attention en radieux
Prince, l'amour, qui espère arroser du frisson
Dansent alors les pétales, en pleine agitation...
© P.L
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PENSEES DE PIERROT EN NOVEMBRE
Une petite fille en pleurs,
Dans une ville en pluie,
En manque de bonheur,
Tombée en léthargie.
Le temps d'un clignotant,
Du printemps à l'automne,
A la couleur du temps,
Vie parfois désarçonne...
Pierrot est passé là,
Son coeur battait bien fort.
Elle goûte dans ses bras
Le bonheur du transport !
***
L'archet se plaint de cet automne,
Sur le violon de celle qu'il aime.
Pierrot trouve l'air bien monotone,
Le vent, la pluie, les chrysanthèmes!
La lune nous prive de sa lumière.
Le froid nous ferme toutes les portes.
La nostalgie est tenancière
Des souvenirs, des amours mortes!
Pourtant je perçois dans ton coeur
Qu'en amour je suis le premier.
Chaque note de toi devient bonheur.
De mon coeur tu es le luthier!
***
Fragilité de nos amours,
La vie tient parfois à un fil,
La nuit empiéte sur le jour,
L'atmosphère devient volatil.
Parfois les rêves de Pierrot
Eclatent en chapelets de bulles.
Et les feuilles de l'arbre pérot
Tombent au pied et on les brûle.
Et pourtant le poète a dit
Que novembre avec sa grisaille
N'empêchera jamais la vie
De renaître sous les broussailles...
***
Le ciel s'assombrit en nuages,
Les mouettes rentrent et nous escortent,
La tempête maltraite nos ancrages
Et le vent mauvais nous emporte...
Parfois notre horizon s'enfuit,
Les éléments sont déchainés,
Le jour cède sa place à la nuit!
Notre espérance est enchainée.
Pierrot est là sur son rocher,
Quand les beaux jours nous abandonnent,
Toujours prêt à nous décrocher
La lune et les couchants d'automne !
***
Il faut croire au soleil,
Il revient toujours!
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Incertitudes de l'automne,
Pénélope s'est sûrement trompée,
Quand parfois le vent déboutonne
La maille du tricot, filée.
Peinture, aquarelle, canevas,
Filigrane incrusté à coeur,
Indélébile à jamais et toujours,
L'Amour vraiment ne s'efface pas,
Dans le bonheur, dans le malheur,
Comme l'éphémère d'un jour !
P.F
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