Ca commence,
À pas lents.
Un p’tit pas de deux
Un p’tit pas de danse.
Un... deux…
En cadence.
Un… deux…trois…
Entre dans la danse.
Et puis peu à peu
La valse qui grise.
Et l’alcool qui enivre
Aux secrets d’alcôve.
Un… deux…trois…
Plus vite !
Ainsi tourne le monde
Dans sa course folle.
Et les esprits tiédissent.
Et les corps s’amollissent
Et les cœurs qui s’affichent
Et les accrocs de pastiches.
À en perdre le rythme.
Et toi, qui t’enlises
Un… deux…trois…
Plus vite !
Et dans tout l’ bastringue
T’as envie de brailler :
« Arrêtez la musique ! »
…
Ecoute le silence
Qui ondule à plate-bande.
Un… deux… trois…
En cadence !
Le vent dans les branches.
Un… deux… trois…
Un p’tit pas de danse !
L’océan qui se lamente
Les colombes gémissent.
Un p’tit pas d’eux deux
Et la terre, la terre…Elle
Qui continue de tourner
Et de tournoyer
Dans sa course folle
Un… deux… trois…
Plus vite !
Planète
interdite
Beauté hivernale
Telle une pensée hivernale
Tu surgis de la mer glaciale
Réchauffant les plus froids esprits
Terre du bonheur infini
La lumière gît en ces yeux mystiques
L’ombre cache cette beauté unique
Comme un paon magistral
Tu ensevelis d’ou qu’il soit le mal
Te voilà à présent, sublime
Devant mes yeux que tu animes
Eternellement présente
Oui, te voilà, omniprésente
En mes jours et mes nuits
En ma triste et sombre vie
Amadou Fall
CARTE POSTALE
Je t´envoie un champs de lavande
Rempli d´odeur et d´amitié
Un soleil couchant sur les landes
Rouge-orangé et bien sucré
Je t´envoie un rayon de lune
Dans un ciel noir et étoilé
Des chameaux marchant sur les dunes
Au côté de femmes voilées
Je t´envoie d´autres paysages
Des vacances au bord de la mer
Des enfants heureux sur la plage
De bonnes senteurs de la terre
Je t´envoie ma carte postale
Des tournesols et du muguet
Des roses rouges et jaunes pales
Des fleurs tout au long de l´été.
guy bellaïche
LE POMMIER
Dans un verger abandonné
Un vieux pommier déraciné
Est allongé et se prélasse
Groggy par les années qui passent
Il se souvient du temps passé
Quand il était fier, enjoué
Quand ses beaux fruits rouges et brillants
Sentaient la venue du printemps
Il se souvient des jours heureux
Quand le soleil chaud, amoureux
Dans un ciel sans aucun nuage
Lui caressait ses doux branchages
Rempli d´amour et plein de vie
Le vieux pommier a rajeuni
Le vieil arbre s´est redressé
Vigoureux, au fond du verger.
guy bellaïche
Il me faudra...
Il me faudra le temps,
Du temps à trouver,
À comprendre.
Il me faudra du temps
A parcourir les méandres
Au contour d’une vague :
Itinéraire non balisé.
Il me faudra le vent,
Le vent à respirer, à humer.
Aux incertitudes de platitudes creuses,
Aux vestibules des attitudes,
Il me faudra le vent,
Pour habiller l’escale…
Le vent pour effacer…
Le vent comme altitude.
Il me faudra de l’eau,
L’eau fraîche des fontaines,
Qui apaise la soif.
Il me faudra l’eau ruisselante
Comme pluie battante
Pour laver mon âme dormante.
Et des lacs immobiles
Pour trouver le repos.
Il me faudra le feu,
Mais rien qu’un peu !
Le souffle d’une braise
Qui assèchent les larmes.
Il me faudra les flammes.
Celles qui apaisent l’âme.
Il me faudra la couleur.
Il m’en faudra beaucoup !
Le rouge au front
Et le bleu sur la langue.
De l’ocre sur les mains,
Et le blanc comme évidence.
Et puis enfin,
Du vert sous mes pieds.
Il me faudra le velouté d’un grain
Et la tiédeur au vif de mon paysage
Pour édulcorer mes rêves
Et me fondre dans l’aquarelle.
Planète
interdite
L'enfer d'aimer
Peut être bien que ma peau
Parlerait mieux que mes mots
Et qu'un souffle léger
Viendrait nous enflammer
Peut être bien que nos corps
Se fuiraient sans doute a tort,
Mais qu'avant de te toucher
Je puisse t'effleurer
Peut être qu'au paradis des damnés
Il m'est impossible de t'aimer
Mais faites qu'un jour
Nous puissions dire toujours.
Et s'il existe un lieux, une vie
Pour que nous soyons réunis,
Je voudrais que ce soit toi,
Je voudrais que ce soit moi.
Isabelle
L'étoile de mes rêves!
Un jour je t'ai aimé
Et toi tu t'es envolé
Tu m'as laissé pour toujours
Souffrir de cet amour.
Quand je regarde le ciel
Je t'entend me dire "je t'aime"
Aux heures perdues qui balayent
Ce grand mal qui m'ensorcelle.
Quand je te regardais
là, tu m'éblouissais;
Ta présence me rendait
Plus forte que jamais.
Le jour où t'es parti
Je me suis rendue compte
A quel point tu étais
Celui dont je rêvais.
Notre rencontre a été
Celle que j'ai préféré
A coté de ces contes
de fées qui m'ont blessés.
Ludivine
Une âme perdue
C'est avec tant de peine que j'écris cette lettre,
A toi qui m'a laissée
Sans vouloir apparaître,
Aux débuts de mes rêves,
Aux débuts de mes choix ,
Au début de ma vie ,
Tu me laisses sans voie.
Je ne sais plus quoi faire,
Je suis une vraiment perdue.
Si tu étais vraiment celui que je croyais
Aujourd'hui encore avec moi tu serais,
A rire aux éclats, à rire ou à pleurer,
pleurer ça sert à quoi , sinon à nous aider
à montrer ce qu'on pense, à montrer ce qu'on voit ,
A montrer que la chance part et ne revient pas.
C'est avec tant de haine que j'écris chaque phrases
Que tu ne liras pas ni que tu n'entendras.
Ecoute laisse moi te dire
Comment je vais souffrir
Comment je vais pleurer
et comment je dois vivre.
On ne m'écoute pas pourtant on me sourit
et on ne m'entend pas alors que moi je crie
Je crie toute ma colère et j'évacue ma joie
Joie d'être sur la Terre alors que tu n'y es pas.
Je ne devrais pas sourire, je devrais même pleurer
J'ai vu une colombe, colombe de la paix, colombe de l'amour et de la délivrance et lui ai dit ceci:
"Vole donc vers les cieux et va vers les nuages
et si tu vois un ange dis lui bien au passage,
que sans lui je ne suis rien qu'avec lui c'était bien."
Et je parlais de toi, toi qui était déjà là haut dans les nuages,
Tranquille au paradis.
Je ne veux plus personne,
Personne d'autre que toi
Lorsque la porte sonne,
Je ne me lève pas
pensant qu'un jour peut être
c'est toi qui l'ouvrira
car sache que tu me manques,
Je ne t'oublierais pas.
Eva
|
Rencontre
Qui peut dire pourquoi ce jour-là,
Semblant pourtant pareil à d'autres,
Quelque chose, comme une porte,
S'est ouverte sur l'espoir, ce matin-là....
Univers blessé, clos si longtemps,
Existence vide, jusqu'à présent,
De tout rêve, de toute lueur,
Pour une âme qui se meurt....
Indescriptible sensation,
Indicible émotion,
D'un coeur souvent meurtri,
Devant cet autre, qui lui sourit....
Cet intérêt qui fait si peur,
Si soudain, comme un leurre,
Qui pourtant semble réel,
Et semble nous donner des ailes....
Lui répondre? Très risqué!
Mais pire encore, laisser passer.
Trop longtemps resté sans espoir,
Sans connaître ce besoin de savoir....
Même si trop beau pour être vrai,
La rage de vivre réapparaît.
Ce désir à nouveau d'exister,
Pour rencontrer l'autre, pour un après...
Retrouver encore ce même moment,
D'échange furtif, merveilleux, fugace.
Même si l'on perd pied, totalement,
Pour rien au monde, céder sa place...
Comment résister à ces assauts,
Pourtant si courts, mais si profonds
D'audace, de réserve, d'émotion,
A travers un regard, sans même un mot...
Envie que s'arrête le temps,
Pour figer ces précieux instants,
Où rien encore n'est commencé,
Mais que l'on souhaite, une éternité...
Minutes si pleines, mais si brèves,
De questions sans réponse, de rêves,
Où les autres n'existent plus,
Où l'on ne veut rester, qu'avec l'élu...
Est-ce le hasard ,
Qui guide nos pas dans l'ombre?
Qui favorise notre rencontre?
Qui sème notre chemin d'embûches?
Mais nous rend assez fort
Pour se relever si l'on trébuche.....
Faut-il le suivre jusqu'à l'aurore
D'une vie nouvelle qui se profile,
Sous ce ciel étoilé, où se dessine,
Ce que les astres ont écrit....
"Le tracé de notre vie".....
RJanyce
Quiet coi
Les vagues
crampes à
l'estomac rampent
muettes
sous les huées
houleuses des
mouettes
seules
d'infimes lignes blanches
trahissent de leurs
flasques bustes
azurés
le contour glissant
la mer
muqueuse en retrait
fume en ces
creux doux
le chalut
mets de la paix
seuls
quelques galets
balancés puis
lancés
ricochent ricanant
sur l'écorce moelleuse
ondulée
de cette étendue quiète
et aux flancs déridés
tes seins
que mes mains
ont sans satiété
aucune
si longtemps
et si saintement
gravis et parcourus
ces seins
aux voilures infinies
que mon secret
murmure a su
par tant de fois
mener à bon port
à l'heure où
la mer
digère les nuages
à l'heure où
les vagues
au soleil sourient
tes seins
s'humectent fiévreusement
sur la dune nomade
des flaveurs iodées
d'un torrent rayonnant
étonnamment béat
seul
mon amour
éthéré saura
sans tituber
taire pour toujours
ses fuyants contours
seul
mon regard
inégalé glanant
un jour n'osera
comme galet
sur tes seins lancé
ricocher
quiet coi
mots
si..a..mois
mon amour
ART EN SORTS
Dès le point du jour, en sursaut, j’ouvre les yeux et de ma bouche jaillit
« Bonjour M’amour, » !
Mais un cri de guerre me paralyse aussitôt
« Chutyalréveilkikoz » !
A mi-journée, autour de la table je lance spontanément
« Bon appétit M’amour » !
Mais un hurlement pétrifiant me rend coi
« Chutlyalaradio » !
Au soleil déclinant m’échappe gentiment
« Alors cette journée M'amour » ?
Mais un sortilège sifflant m’est jeté aux ouies
« Chutyalatélé » !
A la nuit tombée, au chevet du lit, je risque
« Bonne nuit M’amour »
Mais un vrombissement d’outre-tombe me glace les sangs
« Chutyalwokmane » !
A présent, une certitude s’impose
Ma maison est bel et bien maraboutée
Car, avec la complicité tacite de la lune,
Toutes les tranches de ma vie nocturne,
Un même sort hante mes insomnies
Et repeint en anthracite mes nuits blanches
Au son sempiternellement ressassé d’une diabolique incantation
« Chutyakalabouclé » ! « Chutyakalabouclé » ! « Chutyakalabouclé » …
Jean-Marie
Audrain
Ecriture inspirée
Que faut-il donc penser, créer, dire et écrire
Si ce n’est ce qui, par notre cœur inspiré,
Emerge de soi, comme un mouvement ou rire
Issu de l’Amour et de la Joie unifiés ?
Ne suffit-il donc pas d’accepter Dieu en soi
Pour laisser surgir l’ampleur de notre Univers,
Telle une digne coupe accueillant avec foi
Le meilleur de l’Homme manifesté en vers ?
Combien d’années me faudra t-il pour assumer
Au mieux mon rôle de messager des grands Cieux,
Afin de contribuer à rendre Bonté
Aux hommes qui se sont déroutés du seul Dieu ?
Pourquoi tant s’interroger sur les évidences
Qui nous font créer ces mélodieuses musiques,
Avec des mots qui se déversent, tel Jouvence,
De cette fontaine d’Amour claire et magique ?
29 mars 2004, Evalys
Sur les trottoirs...
Sur les trottoirs s’étendent
Les traces lancinantes
De l’ennui qui se traîne.
Et la nuit qui se flatte
De paraître.
Sur les trottoirs de l’envie,
Ces façades vitrines qui
Déroulent leurs ombres
Aux prunelles sombres.
Et au miroir des réverbères,
L’éclat des désespoirs
Les mains aux écuelles,
Des sans espoir.
Planète
interdite
écoutez moi
Ecoutez moi
je suis le petit enfant
qui meurt de faim.
écoutez moi
avec vos coeurs
et tendez vos mains.
écoutez moi
je suis un oisillon sans nid
je suis un présent sans lendemain.
écoutez moi
pour une seule fois
vous ne perdez rien
karim gueniche
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