La Libre
N ° 8 - Journal en fond poétique 

Newsletter
Site à ne pas manquer : Le journal de Personne : https://www.lejournaldepersonne.com/
bannière l'info-scénario https://www.lejournaldepersonne.com/

Envoyer un poème, un article
cliquez ici


Page 1

- Les Provences
- Annonces/concours
- Jeu d'écrit à plusieurs
- La Terza-Rima
- Gag

Page 2

- Poèmes à l'air du temps
- Article
- Citations
- Chanson
- Conte à suivre

Page 3

- Poèmes d'auteurs à l'affiche
- Interview

- Histoires courtes


Ma copine Margot

Lorsque j’étais enfant, j’avais une copine,
Que j’aimais tendrement, car nous étions intimes.
Elle était très jolie, dans ses petits sabots,
Toute habillée de gris, un velours sur le dos.

Nous partions tous les deux, faire des randonnées.
Souvent nous empruntions de tous petits sentiers.
Elle était courageuse, marchant toujours devant,
Un peu capricieuse, tout dépendait du temps.

Cela ne dura pas, le maître avait parlé,
Un jour il décida de nous faire travailler.
Partant de bon matin, par n’importe quel temps,
Nous suivions le chemin, sous la pluie dans le vent.

Il nous fallait marcher, fort loin de la maison,
Toute la matinée, le chemin était long.
Quand l’hiver était rude le mistral nous glaçait,
Sous notre couverture, malgré tout il passait.

Souvent l’après midi, nous travaillions aux champs,
Besognant sans répit, nous allions doucement.
Il fallait travailler, à cette époque là,
Le maître nous aima, justement pour cela.

Le temps passa bien vite, et nous avons grandi,
Aujourd’hui je suis triste, j’ai perdu mon amie.
On nous a séparés, elle est partie un jour,
Dans mon cœur j’ai gardé, un bel et tendre amour.

Elle était si jolie, dans ses petits sabots,
Toute habillée de gris, une croix sur son dos.
C’était une copine, si pleine de tendresse,
Ah qu’elle était jolie, Margot ma chère Anesse..

( Poème-vécu )

© Dellasta Marcel - Fuveau 2002 (Marcel. l'Ami du Pays des Cigales)

 

Les bonbons

Moi, j’aime les bonbons
Roudoudous caramel
Nounours au ventre rond
Que l’on mange à la pelle

Des bonbons tendres et mous
Qui se collent à vos dents
Le souvenir si fou 
Des carambars géants

Moi, j’aime les bonbons
Sucettes caramel
Sucres d’orge en bâton
Tout doux comme du miel

Des bonbons à l’orange
Des bonbons pour les anges.

 

Le baiser de la mort

Tu es trop dur envers moi.
Tu restes coller à moi.
Comme si j’avais de la gommette de sapin !
Tu es tellement beau.
Dans ton insolvable cocoon.
Tu te sens trop insoutenables.
Que tu ne sais plus où tu t’en va !
Tu es curieux quand.
J’essaie, je dis bien j’essaie.
D’écrire un poème.
À l’eau de rose.
Qui parle de toi.
Tu me donnes des caresses.
Tu me donnes des bécots.
À n’en plus finir.
C’est doux comme une soie.
Mais moi que vais-je faire ?
Je ne peux pas.
T’embrasser avec mes lèvres.
Je vais te tuer.
Te mettre à mort.
C’est un amour interdit.
Que nous devons vivre tous les deux.
Éloigner cela va de soi !
Je ne suis pas méchant.
Mais je suis quand même.
Un SCORPION !

 

Rêve d'une internaute

A
ux longues étreintes que tu ne peux m'accorder,
seuls nos rêves soulagent nos désirs passionnés.
De nos longs sommeil fusionnent nos coeurs éloignés.
Et lorsque la nuit vient,nos esprits enflammés
succombent à l'ardente volupté des âmes aimées.

C'est l'instant ultime,engloutit dans l'ivresse
des sens incontrôlables,d'imaginer tes caresses.
Tes mains sur les monts tremblants et les vallées creuses
de mon corps brûlant, soumis, courrant impétueuses.
Mes doigts révoltés caressent , effrénés tes cheveux,
et descendent le long de tes bras moelleux,
refuge tendre où mon doux songe me presse
de m'y blottir, vaincue, inviable tendresse!

Je murmure sur ta peau une promesse d'extase.
Ensorceleur, tu soupire et m'embrasse!
Mes lèvres débordant d'amour attendent ce baiser.
Retenant mon souffle, je semble à peine respirer,
et mes yeux cherchent ton doux regard.
Mais je ne rencontre qu'un sombre brouillard.

Perdue, effrayée, je prononce ton nom chéri.
Et soudain cette nuit si douce m'envahit,
obscurité étouffante, sentiment d'abandon.
Brusquement sortant de ce sommeil profond,
cruelle désespoir, sombre réalité, tu t'es effacé.
Craintive et tourmentée, je me rendors épuisée .

©
Myrtille

 

Dans tes yeux

Dans tes yeux, ardents brasiers de flammes
Dansent rouges et jaunes de claires farandoles.
En couleurs elles jouent sur le ventre de mon âme.
Comme berceau de cils tes yeux sont des gondoles

Où amants nos coeurs voguent vers d'autres été.
Parures perlées de larmes chatoyantes 
Chaque fleur de ton regard m'est un doux pré
Un vallon d'herbes tendres qui se serpente

Sur mon sein de femme en une douce attente.
Tels des émeraudes ils bercent notre éternité
Nos nuits blanches sont belles et douces amantes
Dont les cheveux s'éparpillent avec volupté.

Dans ton regard d'azur j'ai vu toutes les mers
Les îles et verts lagons, tout le vaste monde.
De ses voyages tu ne m'offres pas l' amer
Mais la chaleur et tous les plaisirs à la ronde..


4/01/2003

© Marine

 

Vivre ma mort

Je vous laisse en pâture ce corps
Qui en est à vivre sa mort
Fourbu de tous ces retards
Femmes fatales aux faux fard

Corps de coeur meurtri
Avide jadis de sublimes sentiments
Corps d'âme aigrie
Brisé depuis par tant de jugements

Corps de squelettiques amours
Abandonné au champs d'amertume
Où descend en Dame Brume
L'ivresse de ce dernier jour

Corps ô ma prison
Que chancelle la raison
Au dernier couplet de ta chanson
Suave nectar, cruel poison

Divin ménestrel 

© Fleurs du Mal

 


Interview de Pierre Fetzer 

(Pierre est un Pierrot rêveur, poète et philosophe, implanté dans le réel, qui partage ses poésies, pensées, ses rêves et ceux des autres depuis son site web) 

 

Depuis combien de temps baignez-vous dans la poésie ? Racontez-nous ... 

L'univers d'un poète est une constellation d'états d'âme qu'il est difficile de fixer dans un Interview... On lance une envolée de mots qui se perdent, comme des fleurs de pissenlit, par un grand vent d'été... Le monde de la poésie est insaisissable et inexploré surtout par la plupart de nos contemporains devenus pragmatiques dans leur quotidien. Un poète se prête difficilement aux questions précises et reprend vite sa liberté en dehors des sentiers battus. Il adore les jardins secrets entourés de murs moussus et fleuris. C'est son petit lopin de terre, au coeur d'un être paré d'irréel et pourtant si humain! 

Déjà enfant, Pierrot rêveur était rappelé à l'ordre par ses parents et ses professeurs, comme le "CANCRE" de Jacques Prévert, lorsqu'il était à la recherche de l'oiseau bleu qui vole au dehors, toutes fenêtres ouvertes. 

Le cancre 

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ceux qu'il aime
il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur

© Jacques Prévert


Comme tous les jeunes rêveurs de mon enfance, j'ai gribouillé quelques poésies, disparues dans la nuit des temps. Les nécessités de la vie et les responsabilités d'un père de famille et d'un chef de petite entreprise, m'ont ramené sans cesse à un certain pragmatisme nécessaire à un positionnement social qui m'était imposé. L'écriture est pourtant toujours restée primordiale pour moi. Mon travail professionnel, dans le domaine de l'impression et des arts graphiques, m'a permis de garder intact cette petite fleur merveilleuse comme une poésie d'enfance qu'on a sauvegardé dans une boite à chaussures dans le grenier.

LA POESIE... Je ne m'y suis pas vraiment baigné souvent, à cause du commercial qui me poursuivait. J'ai surnagé plutôt dans les marais du rapport et de la rentabilité, sous la houlette de mon banquier qui me harcelait comme " un ami qui vous veut du bien"!!! Comment parler de poésie, de l'air du temps, sur des feuilles mortes et sans guitare, aux employés qui appréciaient, à juste titre, surtout les feuilles de paie... et aux clients du profit et du rapport, loin de l'inutile comme du sacré??? Transformé pour un temps bien long en Arlequin commercial, aux soldes des saisons, je suis moi- même étonné que ce Pierrot la lune ait surnagé ainsi dans les marais d'une indifférence quotidienne aux merveilles de la poésie de notre Planète Bleue. J'ai collectionné, dans ma petite tête, des petites feuilles où je notais, n'importe où, ce qui me passait par le tête... Je me suis retrouvé, à un automne flamboyant, parlant de poésie, écrivant encore et philosophe malgré tout pour survivre... sans axer ma vie sur l'Avoir plus que sur l'Etre. Dans ce monde où tout est sophisme et tarabiscoté... ingrédients du succès en tous genres, dessous du marais, on applaudit souvent plus à la frime qu'à la rime à notre époque! En art, comme ailleurs, j'ai parfois l'impression qu'on me dit: "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? ...Pierrot "simplet" adore la musique des mots et des notes quand elle est aussi dépouillée qu'une "Petite Musique de Nuit" au "Clair de Lune". LA POESIE... je la rencontre partout, dans la nature, la culture et les arts, là où elle se cache. C'est pour moi une musique qui s'accorde bien avec mon harmonie intérieure de Pierrot rêveur, sans trop de percussions fracassantes ou médiatiques! J'ai la chance de pouvoir oublier le marketing nécessaire pour se faire reconnaître de nos jours si l'on veut en vivre!



A quel genre de littérature, d'artiste (s), vous identifiez vous ?

Si j'étais un provocateur, je répondrais que mon identification ne peut être que personnelle!!!

Je n'oserais point me comparer aux grands que j'admire et que je suis loin de rejoindre... Sans vouloir me faufiler discrètement vers la sortie de cet interview amical, je me trouverais très à l'aise auprès d'un Troubadour en quête d'Amour et de Merveilleux, respectueux des règles de l'Amour Courtois... Pour moi, la Poésie et la Musique ne font qu'un. Sans vouloir flatter le site " Coeurs Romantiques" de Pascal qui m'a posé ce délicat questionnaire, je dirai que j'aime les poètes et tous les artistes romantiques, de la Renaissance au XIXème siècle. J'aime aussi nos paroliers du XX ème siècle, guitare à la main, les chanteurs poètes des années 60, les artistes de la Place du Tertre et le piano-bar, la nuit à Paris ou Ailleurs . J'aime surtout ceux qui caressent de leurs notes ou de leurs mots sans apporter l'agression morbide et l'horreur que je rencontre assez souvent au quotidien lorsque je descends de mon nuage! J'aime vivre mes rêves avec tous les artistes qui nous lèguent l'émerveillement de leur enfance comme des rêves d'envolées avec leurs enluminures d'antan ... 

Tout ce qui permet de mourir jeune le plus tard possible! 



Les autres passions artistiques qui vous animent ?
Un symbole de l'essence de votre âme, de vos oeuvres, de votre idéal?


Je peux répondre sans hésiter que la MUSIQUE est ma passion. Elle est, comme le défilé festif de ma vie, une harmonie intérieure qui m'accompagne sans cesse. En tête du défilé les tambourinaires et les joueurs de fifres, suivis des oriflammes et drapeaux géants des ensembles Bavarois, les musiques d'opérette américaines, les musiques des gardes royales et impériales... suivis par les étranges dragons du nouvel an chinois.... Les troubadours arrivent, plus lents, loin derrière pour émerger des percussions du départ.... Les Tsiganes se disputent le rêve aux flûtes et aux pipeaux... Les poètes ne sont pas en reste avec leurs longs parchemins roulés... je pense à la poésie merveilleuse: " Les saltimbanques" de Guillaume Apollinaire, mise en chanson par Kosma, le chansonnier de Prévert...
Excusez mes incessantes diversions... J'étais repartis au temps des fêtes folkloriques que j'organisais en longues Cavalcades dans la région où j'ai vécu mes années de labeur! Un autre souvenir indélébile me vient à l'esprit... Un grand concert, en soirée, dans l'église St Eustache... à Paris, avec l'Orchestre et la Chorale de Radio France au complet... et, sur un banc du bas-côté, tout près de ces génies du rêve, un Pierrot avec de grosses larmes de bonheur aux yeux!!! Bien avant, au cours de mes années d'études, j'ai animé un petit groupe de 7 chanteurs , des amis d'école: " Les Ménestrels". Les Négro-Spirituals n'ont pas de secrets pour moi... et même le chant Grégorien!!! Tous les grands classiques me sont connus et je me suis souvent évadé, à la maison, sur un piano numérique avec un logiciel jamais bien exploité!!!

J'aime évidemment la Peinture puisque Anne, mon épouse, s'est lancée dans la peinture dès que le temps le lui a permis. Je suis plus sensible à la Sculpture, à la Ferronnerie et à l'Architecture, mais dans le domaine classique des Cathédrales, des Temples et des Châteaux plus que dans celui des modelages et des structures parfois farfelues. Les Poésies, les Peintures, la Sculpture et l'Architecture me passionnent quand elles ne sont pas seulement provocation dans un modernisme qui se cherche. Mais ne faut-il pas de tout pour faire un monde si l'on ne veut pas s'y ennuyer? Ne parlons pas des bafouilles que je continue à noircir pour le simple plaisir de philosopher en fouillant d'innombrables articles et les bouquins qui envahissent nos éditeurs, de plus en plus chaque année au point de nous ensevelir sous des piles de livres plus ou moins mal écrits et "dépoétisés"!!!



Avez-vous envie d'ajouter quelque chose que vous n'avez pas dit dans vos réponses ?

Il est bien évident que le Cancre Pierrot conserve des habitudes anciennes de rêverie et de "flemmardise" dirait pascal! A un âge où l'on n'a plus rien à prouver, on a tendance à se laisser porter par la contemplation du Beau, du Bon et du Bien qui ne se retrouvent pas du tout dans nos informations au quotidien, mais plutôt parmi les roseraies de mon jardin d'agrément dont je suis le seul jardinier. Jardiner est un acte d'équilibre et surtout d'épanouissement pour le corps et pour l'esprit. La solution la plus agréable et la plus facile est de fréquenter des Poètes et des Artistes sur le net puisque je n'ai pas le prestige et la finance nécessaire pour tenir salon. Mes contemporains et mes proches sont bien trop occupés par leurs ressources financières et le rapport qu'ils peuvent en tirer . Notre époque nous apporte ce cadeau d'écran gratuit et illimité qu'est Internet, pour explorer la terre entière et rencontrer des amis d'ARCIEL,

 

un site qui ne vaut de l'or que par le rêve qu'il permet de côtoyer en rencontrant de chaleureux amis du coeur et de la poésie! Le seul regret que je pourrais avoir, c'est de n'avoir pu butiner davantage, auparavant, toutes ces fleurs de la création artistique sur notre Planète Bleue. La flemmardise me prend souvent et je goûte plus que je ne travaille!!! La poésie n'est pas un labeur pour moi, mais seulement un divertissement. Je ne mérite guère que le nom d'écrivassier à côté de tous les artistes que j'admire. 

Je ne suis que le "RAVI" des Santons de Provence. Si j'écris et que je versifie, c'est sur un bord de table, en écriture automatique, au coin d'un banc, un crayon en poche, comme il me vient à l'esprit et surtout au coeur, la tête ailleurs comme autrefois en classe, à regarder l'oiseau bleu, au grand dam des professeurs qui me rappellent à l'ordre impunément! Je poétise, je rimaille comme un paresseux impossible... impardonnable, direz-vous. Ma "bafouille" ne vous a pas trop ennuyés, je l'espère. J'ai joué au Tarot un moment avec vous comme un Pierrot "RAVI "...ravi de vous avoir fait visiter une partie de mon jardin secret... un peu gêné d'avoir subtilisé, parmi notre jeu de cartes, le Petit et l'Excuse... les deux meilleures cartes pour un jeu de rêve! C'est encore un tour de magie de Pierrot!

 

© Pierre


  

http://pierrefetz.free.fr/bibpoesiespierrot/arciel88-bibpoesijardisecr.htm 

http://pierrefetz.free.fr/bibpoesiespierrot/arciel88-poesie.htm 

http://www.arciel88.fr.fm

 

Histoires courtes

Un envol...

J'aimerais un jour pouvoir ouvrir mes ailes de tôles dissimulées, les exposer à l'air ambiant, au vent violent, au bruit incessant et à cette atmosphère de tourmente qui prend mon corps, l'agite, le transforme en un souffle violent, silencieux, enragé, vivant! Puis, je me dresserais sur mes pattes, encore droites par habitude humaine, recourberais mon dos afin de voler plus haut, j'élèverais ma tête afin de voir plus loin. Puis, je laisserais passer quelques secondes, quelques secondes pour hésiter, quelques secondes pour croire, quelques secondes pour nier, quelques secondes afin de bien respirer, de ressentir pour une dernière fois toutes les caractéristiques humaines soit crier, se venger, aimer, haïr, être jaloux, être indifférent ou simplement penser ou rêver, puis, je prendrais mon envol, ne regrettant rien à mon nouvel aspect d'oiseau, ne regrettant rien à mon ancien aspect d'humaine.

Je vivrais heureuse pour l'éternité en flottant au gré et contre les vents, souffrant parfois pour survivre. 

Des fois, vous savez, être ailleurs peut être très utile et très confortable.

Une fois qu'on s'est assuré de vouloir ne plus rien souhaiter, ne plus rien imaginer, ne plus rien ressentir. Être morte d'une certaine façon! D'une façon qui vous libère maintenant de toutes obligations, de toutes responsabilités, de toute existence.

© Sofita

 

I had a dream...

Ils étaient là, sous la pluie, étrangers à ces terres, perdus. Ils avaient atterris hier, dans la nuit, sur une branche, avec leur soucoupe. La lune était pleine et était propice à leur sortie, ils s'étaient dit. Mais ils avaient omis un détail, ils ne connaissaient rien, aucun paramètre aux vies qui respiraient ici bas. Quand ils firent les premiers pas, ils étaient sur une presqu'île. Il n'y avait que le souffle du vent, la brise marine, le clapotis des vagues, et quelques crabes à moitié endormis... Ils n'eurent l'occasion de consommer leur déception quand nul être ne répondit à leur appel. Frêles comme deux feuilles, ils furent emportés par Eole, voyagèrent à dos de nuages. L'un appuya sur un bouton de sa blouse. Leur soucoupe les suivit. Ils virent le bon côté de ceci, dans la beauté du ciel étoilé, dans les rivages qui en dessous se dessinaient, dans ce qui leur semblait les habitacles des créatures habitant cette planète. Puis leur vitesse ralentie, les nuages perdaient de leur consistance, se vidaient en pluie, ils descendirent, perdirent de la hauteur, virent venir le sol avec appréhension. Le feuillage d'un prunier fit office de coussin, et ils furent de nouveau sur une branche, en entier. Leur soucoupe n'était pas loin, et ils se demandaient s'ils ne devaient pas attendre la fin de la nuit, regarder se lever la grande boule de feu, qu'ils intuitaient comme garant d'un cycle aux êtres de cette planète. L'autre décida de faire une dernière tentative. Dans la pluie battante, leur appel ne fut pas perdu pour tous. Une créature à la bouche pointue apparue à travers les branches, et alors qu'ils tentèrent de le saluer d'une révérence... ils furent gobés...

Ils étaient là, sous la pluie, étrangers à ces terres, perdus. Perdus, ils ne le seront plus, et étrangers non plus. Ils se sont fondus à la faune locale. L'ôte dans lequel ils étaient, et qu'ils tentaient dans leur langue natale, sans relâche, d'interpeller, fut quant à lui confronté aux dures lois de la nature. Un chat qui passait par là, à l'affût, n'en fit qu'une bouchée. La morale de la chaîne alimentaire est ainsi respectée ces deux vers de l'espace finirent digérés par un oiseau, qui a terminé dans l'estomac d'un chat. Le bon côté des choses pour eux, c'est qu'ils auront vécu une fin dans une créature qu'ils auront pu étudier de prêt avant d'être digéré. Quant à la morale finale, elle est pour moi... il va falloir que j'arrête de regarder Microcosmos et Men In Black dans la même soirée, juste avant de rejoindre le pays de Morphée... 

© P.L

 

Page 3

  Retour 

 

  Page d'accueil 



 

 

 


00033961

 

 


Classement de sites - Inscrivez le vôtre! L'ABC du Gratuit...Pour trouver les meilleurs sites gratuit de l'Internet !!!

Planete-Virtuelle