Les plumes d’or
Elles étaient là, inertes
Tombées en pure perte
Elle allaient s’envoler
Le vent les soufflerait
Telles des pailles frêles
Arrachées à des treilles .
Puis une autre tomba
Comme après un combat
L’heure devenait grave
C’était celle des braves
Une plume tombée
Et trois de ramassées
Etait-ce le destin
Réservé aux serins ?
Blanches comme la neige
Fines comme des arpèges
Le soleil les frappa
Et puis les colora
Alors sur cette table
A l’allure minable
On vit se relever
Quatre plumes dorées !
mardi 17 avril 2001
Catherine Escarras
***
Mots en liberté
Ce soir me vient l’envie d’écrire.
Mon cœur déborde d’émotions.
Dans l’encre bleue de mon ciel,
Folâtrent d’infinis rêves
Où je trempe ma plume.
Au bout de mes doigts fébriles,
Ma plume glisse
Sur le duvet blanc
Des pages de ma vie.
Au bout de ma plume,
Les mots jaillissent aussi nombreux
Que les grains de sable,
Apprivoisent le langage et
Façonnent des vers harmonieux
Qui deviendront mon poème.
Au bout de ma plume,
Les mots se hâtent
Sous la pression de mes pensées et
Donnent à mes rêves
Des ailes qui me propulsent
Hors du vide intérieur.
Au bout de ma plume,
Les mots révèlent mes joies, mes chagrins,
Mes désirs, mes espoirs,
Mon ivresse solitaire,
Exhument les souvenirs
Egarés dans ma mémoire,
Libèrent les sanglots ravalés,
Les cris étouffés
Dans mon cœur tourmenté.
Au bout de ma plume,
Les mots fredonnent un air nostalgique
Du vent mélodieux,
Rient aux éclats jusqu’aux confins de mon univers,
Dansent sans retenue au gré de mon imagination.
Au bout de ma plume,
Les mots fragiles s’usent, s’effilochent,
Perdent leur pouvoir, se taisent,
S’essoufflent dans l’agonie d’un bonheur éphémère, épuisés.
D’un trait de plume,
Les lettres, les mots, les phrases se vident et
Sombrent furtivement dans le vertige du silence nu.
Maintenant, j’habite un autre langage
Où susurrent les mots inventés
Par l’extravagance de ma déraison.
FREYTAG Sylvie
***
La plume
La plume, plus forte que l'épée,
La plume plus rapide que la voix,
La plume me permet de m'échapper,
Et de venir toujours vers toi.
Comment mieux exprimer ma tristesse,
Qu'en l'écrivant sur ce papier,
Au cotés de mes larmes de détresse,
De mes cris et mes pleurs désespérés,
Comment mieux dire ma joie,
Qu'en écrivant sur papier blanc,
Que je suis heureux avec toi,
En fermant l'enveloppe et en l'envoyant.
Comme mieux exprimer mon désir,
Qu'en le couchant sur papier,
Cette plume me servira à écrire,
Sur la peau de ton corps dénudé.
Comment mieux exprimer mes sentiments,
Comment mieux te faire comprendre
Ce qu'au fond de moi, je ressens,
Sans par la parole te méprendre.
Cette plume que je trempe dans le sang,
Cette plume qui suinte des larmes,
Cette plume n'est autre qu'une arme,
Une arme contre tous les tyrans.
Cette plume que je trempe dans mon coeur,
Cette plume qui glisse sur ton corps,
Cette plume exhorte toutes mes peurs,
Et tente de réparer mes nombreux torts.
La plume, plus forte que l'épée,
La plume plus rapide que la voix,
La plume me permet de m'échapper,
Et de venir toujours vers toi.
Damien
***
Oiseaux à plumes ou mécaniques
OOn a vu les mouettes, les sternes
Pauvres bêtes !
On a vu l’albatros
Au cou des vieux marins !
On a vu des tempêtes
Emporter des fauvettes,
Et des grands goélands
Pareils à Jonathan !
On cherche tous nos maîtres
Dans les bois, dans les fêtes !
On cherche dans nos cœurs
La mesure du bonheur !
On cherche avec ardeur
Et au ventre, la peur,
On voudrait s’envoler
Sur les ailes du temps
Et tout recommencer
Comme chez les enfants !
Il suffit d’une plume
Et d’une couleur brune
D’un léger zéphyr bleu
Pour que vienne la lyre !
Il suffit d’un clavier
Et savoir en jouer
Selon qu’on veut donner
Mots ou musique sacrée !
Les claviers sont multiples
Leurs formes dynamiques
La plume va au vent,
Plus libre, vers l’antan !
L’épée est son parjure
Au clavier, point de parure,
Notes rondes portées
Pattes de mouches ailées
Beethoven n’entend pas
Le chant des éperviers !
Et TOI, simple humain
Ou dieu plus qu’incertain
Oseras-tu nier
La présence des claviers ?
Les visiteurs reviennent
Et Jacqouille la bedaine
Fera vite un civet
Du faisant attrapé
« Du côté de chez Swan »
Qui de la poule ou l’œuf
Vint donc en premier ?
Moi je dis c’est la plume
Qui fait toute la parure !
Et je jetterais bien vite
Mon clavier qui m’évite,
Si j’avais toutes les plumes
Dans mon carquois Cupide !
Il en est pour la plume
Comme pour l’amant,
Il faut en changer vite
Sinon elle se fend !
Terminons cet envol
Dans les nuées célestes,
Jonathan relis-moi
Les conseils de ton « maître »
Que je les chante encor
Les soirs de Maldoror.
mercredi 3 février 1999
Catherine Escarras
***
Quand la plume se lève
C'est ta force qui jamais ne meurt
Ce dont les rois ont toujours peur
Ta constance, ton effet sont forts
Dans leurs châteaux forts, ils sont morts
Tu fais entendre notre colère
A ceux vivent la prochaine ère
Ta pointe est parfois plus blessante
Que celle d'une mortelle flèche perçante
Quand ta pointe minuscule se roule
Ce sont de grandes idées qui s'en coulent
Décris le noir de notre cage
Sur le blanc d'une innocente page
La page blanche et l'encre noire
L'heureuse alliance pour ce soir
Ton encre fertilise cette vierge page
Les mots en sont les enfants sages
Tu sèmes les mots sur ces lignes
Et rature ceux qui sont indignes
Cette feuille étant mère,toi comme père
Donnez la vie à ces vers
Wahid Mochtagh
***
Une larme au bout de ma plume
Une plume ensanglantée
Glisse sur ma peau en sanglots.
Un enfant gambade entre monts et merveilles,
Hume l’odeur de la liberté,
Touche l’herbe de l’espoir,
Observe les nuages nimbés des cieux,
Croque la vie à pleines dents,
Jouit du bonheur de l’innocence.
Un bruit sourd, je m’éveille,
Je le vois étendu là,
De son oreille s’écoulent
Filet de sang et cervelle.
Neuf millimètres d’acier m’ont rendu assassin.
Ivres de haine et de vengeance aveugle,
Leurs balles perforent mon corps aussi.
Emplis de réflexion et d’amour,
Mes mots mutilent leurs âmes déchues
Et pardonnent.
Sen-K
***
La plume
La main du poète s'élance,
Son geste est plus que précis.
Une lueur dans l'œil aguerrit,
Il se munit de sa lance.
Son souffle est tel une vague
Perdant toute orientation,
Secouée par le grand largue,
Puis la plume passe à l'action.
La pointe esquisse les lettres.
La forme est conventionnelle,
Et le fond très personnel.
Le poème commence à naître.
La suite ne se confie pas,
Car la seule vue de cette feuille
Doit imposer le recueil.
Malgré lui, l'esprit est las.
Il n'a pas besoin d'aval
Pour poser le point final.
Mikaël
***
Feuille de plume
Une feuille vierge et j'écris
ce qui tourmente mon coeur
ce qui agresse mon corps.
Sur le papier jauni
les monts font mon bonheur
et me rendent plus fort.
Dans ce cahier bénit
se couchent des malheurs
des cris, des désaccords.
C'est le plume qui écrit
les choses de mon coeur
les tumltes de mon corps.
Une feuille pour amie
qui vous soigne sans douleur
aprés les coups du sort...
Blues
***
Mon cahier de poèmes
Mon cahier de poèmes se remplit
Jours après jours
Les pages se tournent et se relisent
Il rassemble ma vie, mon enfance
Et mélange mes soupirs, mes souffrances,
Ma joie, mes plus beaux jours,
Mes émois, mes amours
Ma tristesse, mes pleurs,
Ma paresse et mes peurs
Mon cahier de poème,
C’est mon stylo qui laisse une trace
Une empreinte de Moi
Imprégnée des plaintes de mes doigts
Je laisse la place
A ma plume qui dicte mes joies
A chaque nouvelle page tournée,
C’est une nouvelle idée qui naît,
Un nouveau texte,
Une nouvelle vie,
De nouvelles pensées qui prennent source
Dans mon esprit
Et mon âme dicte à ma main
Ces mots qui s’écrivent
Sur ce papier…
Mois après mois,
Ce sont de nouvelles créations qui apparaissent
Des souvenirs qui renaissent
Lointains et irréels…
C’est bien ma vie tout ça
C’est bien moi
Enfermé dans ce cahier de poèmes,
C’est mon esprit qui grandit
jour après jour,
mois après mois,
année après année…
Je n’arrêterai donc jamais d’écrire ?
Non, jamais !
Ecrire m’aide à survivre
Flora
Poèmes
reçus entre Janvier et avril 2003, et retenu pour le concours sur le
thème de la plume
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