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N ° 20 - Journal en fond poétique

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- Poèmes d'auteurs à l'affiche
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- Nouvelle / conte

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- Les Petits Lutins malins
- Gentil malin
- Pour aller voir ma mie
-
Le petit bossu


Les Petits Lutins malins

"Ca, c'est d'la Magie ! Maman !"
me dit ma fille Aurore, du haut de ses cinq ans.

"Ca, c'est d'la Magie !"
Aux pays des petits,
il n'y a jamais d'ennui.

"Moi, plus tard, puisque l'Egypte existe encor',
c'est décidé, je serais Pharaon !"
Lui rétorque son frère, qui est déjà un grand !

Et maman pense :
"Aux pays des petits moutons,
qui broutent le vert gazon,
je planterai des petits lutins malins,
qui au petit matin,
iront jouer dans la pluie et ses flaques,
pour éclabousser les limaces !"

"Ca, c'est d'la Magie ! Maman !"
"Maman", ce mot si doux,
à l'accent mélodieux, qui à lui seul
chante les accords du Bonheur.

"Ouh ! Ouh ! Maman, t'es dans la lune !
T'as pas entendu ? :
Avec mon chapeau pointu,
moi je veux être Fée !
Et ma chevelure ondulera dans le vent
comme les vagues bleues de l'Océan !

Je volerai très haut dans le Ciel,
et assise sur mon nuage, Fi de Perlimpinpin,
Moi, c'est de la poudre à rêve,
que je soufflerair sur le Monde."

"Ouh ! Ouh ! Maman, descends d'ton nuage !"
Grogne un papa bougon, tout poussiereux,
sorti tout droit du placard, et
qui ne sait plus rêver.

"Aurait bien besoin d'un p'tit coup de poudre à rêve, 
celui-là !
Crois bien que j'vais commencer par lui !"

"Allons ma Fille, sors tes potions,
ton bocal à malice,
tes éprouvettes à délices,
et de ta baguette magique,
jettes le sort à papa,

Celui de lui rendre à nouveau :
Le Sourire !" 

Planète interdite

 

 

Gentil malin

Comme tous les p'tits gars, pardis.
Gentil, gentil,
Voyez donc ça quand il sourit!
Gentil, gentil,
Gentil mais malin aussi!

C'est pas bien grave, une farce,
Qu'il dit
Puisqu'après coup papa rigole :
La porte claquée
Bing ! sur le pallier
Les clefs coincées dans la serrure
Du mauvais côté
Comme pour taquiner
Maman qui toque et carillonne.
C'est pas bien grave, une farce,
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas
Gentil, gentil,
Comme tous les p'tits gars, pardis.
L'adorable chérubin !
Gentil, gentil,
Voyez donc ça quand il sourit!
Ah oui vraiment, quel ange !
Gentil, gentil,
Gentil mais malin aussi!

C'est pas bien grave s'il cache tout
Qu'il dit
Puisqu'après lui maman retrouve:
La montre au frigo
Le réveil dans l'eau
Le matin où papa se lève tôt
Dans la cheminée
Le papier W-C
Le dernier rouleau qui restait !
C'est pas bien grave s'il cache tout
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

Refrain

C'est pas bien grave s'il gâche tout
Qu'il dit
Puisqu'à chaque fois papa pardonne
Les draps découpés
L'oreiller crevé
L'duvet fait d'la neige dans la chambre
Le pot renversé
La soupe dans l'évier
Juste quand les invités sonnent !
C'est pas bien grave s'il gâche tout
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

Refrain

C'est pas bien grave s'il tache tout
Qu'il dit
Puisqu'après lui maman décape
Moquettes et papiers
Partout gribouillés
Grâce aux feutres que rien n'efface
L'doigt dans l'encrier
Goutte sur le cahier
Le jour où il faut le signer
C'est pas bien grave s'il tache tout
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

Refrain

C'est pas bien grave s'il jette tout
Qu'il dit
Puisqu'après tout ça débarrasse
Les billets, les chèques,
Les factures avec
En avions s'envolent par la fenêtre
Dans le caniveau
Voguent les feuilles d'impôt
Le soir où papa doit les rendre
C'est pas bien grave s'il jette tout
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

Refrain

C'est pas bien grave s'il chipe tout
Qu'il dit
Car ce n'sont même pas nos affaires
Deux lattes de plancher
Clouées en épée
L'rideau en cape de mousquetaire
Les portes sans poignée
Pour agrémenter
La visite du propriétaire.
C'est pas bien grave s'il chipe tout
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas
Gentil, gentil,
Comme tous les p'tits gars, pardis.
L'adorable chérubin !
Gentil, gentil,
Voyez donc ça quand il sourit!
Ah oui vraiment, quel ange !
Gentil, gentil,
Gentil mais malin aussi! 

 

 

Pour aller voir ma mie

J'ai chaussé mes souliers vernis
Pour aller voir ma mie
Mais un télégramme anodin
M'apprends qu'elle est chez son cousin
J'ai remis mes gros sabots gris
En me disant " tant pis " !

J'ai étrenné mon patchouli
Pour aller voir ma mie
Mais en achetant ma gazette
On me prévient d¹une tempête
Je me suis dit, sous mon abri
" Partie remise, pardi " !

J'ai loué un noir queue de pie
Pour aller voir ma mie
Mais un coup de fil opportun
M'annonce qu'il n'y a plus de train
J'ai dû repasser mon habit
Maudissant ce sursis.

J'ai coupé mes roses rubis
Pour aller voir ma mie
Mais la visite d'un voisin
Me flanqua son rhume des foins
J'ai jeté mes fleurs et ce cri
" Me voilà mal parti " !

Tout ruinant mes projets mûris
Pour aller voir ma mie
J¹ai ressorti ma vieille pétoire
Pour me faire sauter le ciboire
Puisque le ciel le veut ainsi,
Adieu donc à la vie !

C'est juste alors que j'entendis,
Que je pus voir ma mie
Venue à pied malgré l'ondée
La goutte à l'oeil, la larme au nez.
Faut-il qu¹elle m'aime tant pour braver
Les dangers que j'ai fuis ?

J'n'écout'rai que mon coeur, promis,
Pour aller voir ma mie
Ignorant temps et contretemps
Même nu j'irai, suant, mouchant,
Heureux qu'elle ait sauvé ma vie
Et notre hymen aussi !

 

 

Le petit bossu

Venez, entendez l'histoire
Du Petit Bossu.
Oyez, seigneurs des manoirs
Et gens de nos rues :
Alors que vous n'étiez pas nés,
Se déroulait un drame;
Un homme errait chez les damnés
Pour racheter son âme.
Un nain descendait aux enfers,
Se perdant à jamais.
"Petit Bossu" il s'appelait
Et personne ne l'aimait!

Séant, laissez-moi tisser
Le fil qui se trame.
Devant tant d'obscurité,
La raison se pâme.
N'allez pas tirer vos enfants
Du fond de leur sommeil
Qu'ils rêvent des légendes d'antan
De monts et de merveilles;
Laissez vos femmes au coin du feu,
Gardez les du frisson,
Mais, sans bruit, séparez-vous d'eux
Et quittez la maison.

(Déclamé :)
Un jour au bal de la cour,
Chacun vantait ses exploits galants;
Celui-ci avait trop bien réjoui sa maîtresse,
Celle-là s'était joué de cent vingt courtisans,
Un autre avait fait mieux, ou bien pire,
D'aucuns voudraient encore, sur lui, surenchérir,
Mais personne n'avait d'yeux pour un pauvre nabot.
Personne, oh non, personne n'aurait l'oeil attristé
Pour le Petit Bossu qui, maintenant, noyait
Son chagrin dans ses larmes.

Le monde lui était un désert;
Il n'attendait plus rien.
Enfant du vent et de l'hiver,
Il était orphelin.
Il aurait aimé douces mains
Pour caresser sa bosse.
Mais qui s'enticherait d'un nain
Sans argent ni carrosse ?
Ce soir, il aurait tout donné
Pour l'amour d'une femme,
Aurait conclu tous les marchés,
Même au prix de son âme.

Satan, l'oreille à l'affût
Et le coeur cruel,
Aux mots du Petit Bossu
Prit sa voix de miel :
"Depuis le fond de mon enfer,
J'accours à ton appel.
Tout seul, tu ne peux plus rien faire,
Abandonné du ciel.
Alors que tu n'étais pas né,
Je dessinais le drame.
A présent, je viens marchander :
L'amour contre ton âme.

Avant même d'ouvrir les lèvres,
Il avait choisi;
Du fond de son coeur en fièvre
Jaillissait un "oui".
"Oui" à l'amour qui le fuyait
Tout au long de ses jours.
"Oui" à celui qu'on appelait
"Prince des mauvais tours".

Quand, tard, au bal de la cour,
Elle lui apparut,
Satan avait prévenu
Le Petit Bossu :
"A celle que je vais te donner
Au coeur de cette nuit,
Tu ne devras rien refuser,
En serviteur soumis.
Tu lui sera plus que fidèle,
D'une flamme éternelle".
Mais quand dame cavalière
S'approcha de lui,
Au loin, douze coups de tonnerre
Sonnèrent minuit.
La chambre s'embauma bientôt
De la senteur du fiel,
Le lit flamba comme un fagot
Sous les doigts de la belle,
La voix de miel de Lucifer
Sortit de ses entrailles,
Le sang colora ses yeux clairs,
Sa peau devint écailles.
Petit Bossu, pourrait-on boire
Des larmes plus amères
Qu'au jour oublié de l'histoire
Où tu partis en guerre
Contre le perfide Satan,
L'ignoble marchandeur,
Qui, pour ravir l'âme et le sang,
Se fit femme et voleur.
Depuis ce temps de tristesse
Et de maléfices,
Le nain berné n'a de cesse
De chercher justice,
Errant sans fin chez les damnés
Pour retrouver son âme.
Alors que vous n'étiez pas nés
Se poursuivait son drame
Petit Bossu, il s'appelait,
Et personne ne l'aimait !

 

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