47 lecteurs se sont donnés la peine de voter pour leurs trois poèmes favoris parmi la trentaine de sous mis par les participants. Au final, les résultats sont assez serrés :
- première : Lettre de liberté de Laducquette
- 4 seconds obtenant la même faveur :
* Fils de Liberté d'Ode
* croire en la liberté d'Yves Drolet
* Libertés sauvages d'Edouard Kingue
* Libre en vol ? de Jean-marie Audrain
La première gagne une page dédiée offerte par coeurvaillant, et les 4 seconds, gagnent une mention valorisée.
Merci à tous les poètes(ses) formidables ayant participé, aux lecteurs
votants, au site partenaire pour ses prix, et à vous qui êtes là à lire ces lignes.
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tous les textes soumis lors du concours, cliquez
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Première :
Lettre de liberté
De mon crayon , le vin par la plume écuyère
Que le papier boit et besogneux ivrogne
Caressant le ventre et le sexe bruissant et épair
Son visage ensanglanté d’encre court en mots hirsutes
Tandis que je lui tient le corps pour ne pas qu’il chute
Sur la feuille presque déjà dénudée ,
Je laisse mon cœur s’abreuver
Et la pointe de mon sein l’allaite de mon lait
Ma plume se nomme liberté
Et mon âme sert d’encrier
Si cette lettre voyage comme je le souhaite
Dans les cœurs de bien des poètes
Elle sera devenue femme à sa réapparition
Ensemencé en cela de tristesse
Alors
Je veux boire à ses coudes
Le lait d’étoiles fondues de sa peau ,
M’enivrer de sa douceur .
Je suçoterai l’arrière de ses genoux
Là où s’épanouit le sucre de ses marches .
Je lécherai ses dents qui meurtrissent son souffle
De mille écorchures sanglantes et palpitantes .
Laducquette
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Les 4 seconds :
Fils de Liberté
Prends ton envol avec courage
Ne regarde pas en arrière
Tout se vit dans l'instant présent
Prends ton envol
Homme sage
La vie te sera moins amère
Toi qui depuis toujours te réclames de la Liberté
Toi qui parfois de l'aile, ne fait que l'effleurer
Va vers Elle
Ouvre tes ailes
Glisse au gré du vent
Elle t'attend
Toi, Fils de Liberté
Que tant de souffrances,
Tes ans ont marqué
Dans ta chair, le glaive enfoncé
Quitte ta geôle
Quitte ton geôlier
Respire à pleins poumons
Brise tes chaînes
Bonheur retrouvé
Liberté est ton rôle
Encore une fois
Rien ne te sera donné
De la Liberté,
Il y aura le prix à payer
Mais qu'importe les renoncements
Tu as des trésors d'Amour et d'Amitié
Tes filles seront toujours tiennes
Ainsi tes fils
Petits-enfants de tes pères
Jamais tu ne les perdras
En leurs veines
Coule ton sang
Ouvre le Chemin
Avec les Anges de Liberté
Envole-toi vers les salvatrices bruines du Ciel
Y faire pleurer les nuages
Sur notre planète en péril
Liberté
Ta source, tes racines
Peu importe l'orientation que le vent prendra
Il te conduira vers la Perle
Ce Trésor enfoui
Au pied d'une pierre levée
Ta quête,
Tu dois l'accepter,
La reconnaître
Abandonne-toi enfin
Cesse de résister
Il est l'heure,
Berger du Monde, Fils de Liberté
Il est l'heure,
Bien sonnée
La voix du sang
La voix du bon sens
La cloche de midi
Raisonne pour toi
Ainsi, fait entendre sa voix
Plus rien ne peut te retenir
On n'attache pas à une corde
Fût-elle de soie
Un être passionné
Aux désirs dont l'immensité
N'a d'égale que la volonté
De crier
Au monde entier
« Je suis Fils de Liberté ! »
Va, ouvre tes ailes
Vole vers Elle
Laisse-toi aimer
Donne-toi enfin
Baisse le masque
Sans peur, sans crainte
En ton entièreté
Aime-toi
Pour enfin aimer
Dehors le rigorisme
Un brin d'égoïsme
De toi, sois le complice
Que de joies, Liberté retrouvée
Belle sera ta vie
Elle s'offre à toi
Dans son écrin de velours bleu
De l'aile, tu toucheras la Beauté
Bon Voyage
Fils de Liberté
Et tout comme Ulysse
Je te souhaite
Bonne Odyssée
Croire en la Liberté, c'est aussi croire en ses rêves.
Ode
10 février 2004
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croire en la liberté
l'oiseau
là bas qui fait son nid
a tant de maison a tant de pays
ici
l'aile qu'il s'est construit
le ralenti
qu'on le sache ou qu'on l'ignore
il est l'âme du pays
de ce pays qui n'a de frontière
qui grandit au cœur de nous
il s'étend comme l'aile grandissante du vent
et passe de moi a vous
au milieu de l’instant
ou nos regards se touchent
ou ma bouche vous prend
vous la belle l'altière
et moi l'amant
je vous emporte au milieu du regard
et voila que se lève les horizons
l'oiseau qui déjà fait son nid
s'emporte au delà des venaisons
ce pays est un nom
ce pays est un rêve
ce pays sans dimension
est mon coeur
qu'il nourrit a foison
vogue oiseau de mon rêve
phénix des horizons perdus..
ce pays dont tu es l'âme est la liberté
ce pays qui prend son envol
au milieu de l’amour
et de ma passion....
vogue vogue mon âme
tu as trouvé ailleurs les rives d'un même horizon
là au cœur de celle que j'aime
il s'épanouit comme un frisson....
étendez vos ailes battez a l'unisson
ce pays sans rives
dans vos plumes s'enivre
il est de tous les départs
et de tous les retours
il naît de notre amour..
étendez le ciel
il est au bout de l’aile
et n'a d'horizon
il est liberté
l'éternelle
l'univers vous ouvre ses ailes
il est en saison
pour vous la belle
il est en floraison...
volée d’outardes sauvages
grandes oies blanches des neiges ..
chicane de huards
sur les bancs du fleuve
voiliers d'ailes
ici se lève la liberté
je vous aime ai-je crié.
et la bas sur le port
soufflé par mon cœur
s’emporte les grands mats de plumes, de voiles, d"ailes,
vers la liberté ensoleillée.......
Yves DROLET
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libertés sauvages
Sous le soleil Bamiléké,
L'eau a brûlé la maison*
Le dehors est gâté,
Le chef est mort
Les champs déserts se taisent
Sur le chemin des funérailles
Sur les étals endeuillés
voici le cri sauvage et libre
sous les icônes de paille
Le deuil est sans lumière
Le chef est mort
sous les ruines du La'akam**
Sous les masques Bamiléké***
Les chemins endeuillés
Les pistes du crépuscule
Les secrets ont fui la case sacrée
O vous qui reverrez
L'Ouest et ses sortilèges
Vivants de chansons païennes
d'eau potable et de tarot pilé****
Sa poussière et ses mensonges
Ses amitiés qui se terrent
Sous la terre cuite de soleil
Et la colère des grêlons
O vous
qui passerez par la montagne
Sous les masques mouvants
Des ombres en transe
mutants en exil
Guerriers du temps qui passe
De quel arbre êtes vous descendu
Après le déluge ?
La parole
s'est liberée de la colère
Pour mieux capter
les rayons du silence
Les rites sacrificiels
Les pactes d'allégeance
Rituels des soleils tabous
libres de sons et de sang
la nuit vêtue de noir
couchée au fond de la vallée
nous irons aux assemblées
Réclamer notre liberté
Je dis ô !
Ma généalogie égarée
Quelle eau coule sur le lit
De la matrice des jours
Mélangée aux soupirs fécondants
exilée dans le grenier des contes
la margelle du temps s'est rompue
sous les montagnes Bamiléké
l'Eden s'offre au vent en rut
chuchotant de plaisir accablé
ce soir sur la montagne
naîtra une ère nouvelle
jP Dika
* le malheur est arrivé
** case sacrée où a lieu l'initiation et l'enterrement du chef a l'Ouest du Cameroun
***région montagneuse de l'Ouest du Cameroun
****met sacré
Edouard Kingue
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Libre en vol ?
Feuille jaunie qui virevolte
Te dirais-tu enfin libre
Séparée de ta ramure
T'abreuvant à nulle sève ?
Aurais-tu vraiment choisi
De lier aux coups de vents
Ta vie comme la durée
De ton voyage vers trépas ?
Coquelet bien haut perché
N'as-tu que l'air d'être libre
Quand, tout fou, tu tournicotes
Entre bises et alizés ?
Toi que l'on dirait girouette
Donnerais-tu à dessein
Du sommet de nos clochers
De la tête aux quatre vents ?
Beau cerf-volant chamarré
Te gonfles-tu d'être libre,
Papillonnant dans le ciel,
Pour avoir rompu ton fil ?
Affranchi des arabesques
Que t'offraient des mains expertes
N'es-tu devenu le jouet
Des caprices des courants ?
Ami aux désirs fugaces
Ton nom te rendrait-il libre
Libertaire ou libertin
Pourfendeur de toute attache ?
N'es-tu point tantôt la feuille,
Le coq ou le cerf-volant
A qui glisse entre les doigts
Le fil, la sève et le vent ?
Jean-marie Audrain
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